8,6 G$ US. C'est la somme que les entreprises privées mexicaines investiront dans le secteur touristique au cours des trois prochaines années. Cet investissement colossal devrait créer 106 000 emplois dans 176 projets, selon le Consejo nacional empresarial turístico, lobby touristique mexicain.
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Une manne justifiée par l'accroissement du nombre de visiteurs internationaux dans ce pays. Les arrivées internationales ont augmenté de 4% en 2012 par rapport à l'année précédente, pour atteindre 24 M de personnes, révèle l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).
En 2011, 288 700 Québécois ont visité le Mexique et ont injecté près de 280 M$ dans son économie. Une hausse spectaculaire depuis 2003, où les dépenses se sont élevées à plus ou moins 106 M$, selon la Chaire de tourisme Transat de l'UQAM.
«Il s'agit de la deuxième destination la plus prisée par les Canadiens, affirme Joseph Adamo, vice-président, marketing et commercialisation Web, chez Transat. C'est un marché en pleine croissance qui représente près du tiers de nos parts de marché dans les destinations pour le Sud. En plus, ce marché croît plus rapidement que les autres.»
Questionné sur la possibilité d'offrir des vols vers des destinations d'affaires, comme Monterrey, Guadalajara ou Mexico, M. Adamo révèle que «ce n'est pas dans nos plans à court terme, mais nous avons une filiale là-bas, Eleva, qui dessert le marché intérieur. Quant à la stratégie de développement, il s'agit plutôt de faire découvrir la côte ouest mexicaine aux Québécois, qui la connaissent peu, à part Puerto Vallarta...»
Sunwing, elle, a pris les grands moyens pour développer ce marché, «un des plus importants», selon Sam Char, directeur exécutif du groupe. La société de Toronto a investi 265 M$ afin de construire un complexe hôtelier de 1 150 chambres sur la Riviera Maya. «Mais on ne s'arrêtera pas là, lance M. Char, on aime contrôler le produit sur place».
Quant à son expérience sur le terrain, Sam Char est enchanté. «On croit au Mexique parce que c'est facile d'y faire des affaires. La main-d’œuvre est compétente et l'infrastructure est à niveau, l'aéroport de Cancún par exemple, est entièrement climatisé.»
Sunwing offre près de 75 vols à destination du Mexique chaque semaine, en haute saison. Et cette destination représente 30% des parts de marché de l'entreprise.
Inégalités touristiques
Mais les citoyens de cette nation sont beaucoup moins nombreux à entrer au Québec. En 2011, 32 700 ont séjourné chez nous, dépensant 34,1 M$. Non seulement ils sont peu nombreux, mais leur nombre a chuté de façon draconienne en 2010, accusant une baisse de 55% à la suite de l'obligation par le gouvernement Harper d'obtenir un visa avant d'entrer au pays. Toutefois, la situation semble s'améliorer peu à peu, selon les données de la Commission canadienne du tourisme (CCT).
Le Québec arrive troisième dans le palmarès des provinces les plus visitées par les Mexicains, pourtant, souligne Manuel Ribeiro, d'Inno-Centre, un organisme sans but lucratif qui vise l'accélération de l'industrie québécoise de la haute technologie. «Lorsque mes amis mexicains viennent au Québec, ils n'en reviennent pas, ils trouvent ça charmant. Il faut que l'on fasse plus pour faire connaître le Québec!»
Bien sûr, si les aéroports de Montréal et de Québec offrent des vols à destination du Mexique, d'autres endroits plus insolites proposent aussi des départs vers ce pays. Transat propose des départs à partir de Rouyn-Noranda et Sunwing, à partir de Bagotville, Val-d'Or et Sept-Îles!
