Le Mexique, toujours une valeur sûre pour les affaires

Publié le 31/08/2012 à 09:17, mis à jour le 01/09/2012 à 13:20

Le Mexique, toujours une valeur sûre pour les affaires

Publié le 31/08/2012 à 09:17, mis à jour le 01/09/2012 à 13:20

Par François Normand

ANALYSE - Le Mexique demeure toujours un marché accueillant pour les investisseurs canadiens malgré la victoire du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) à l’élection présidentielle du 1er juillet, la guerre de la drogue et la vague de nationalisme économique qui déferle sur l’Amérique latine.

C’est la conclusion de Pierre Fournier et Michael Fini, analystes en géopolitique à la Financière Banque Nationale, dans une récente analyse sur le Mexique. Ils rappellent qu’en 2009-2010, le pays était très mal perçu par beaucoup d’analystes. Un commandant de l’armée américaine considérait même que l’État mexicain était sur le point de s’écrouler.

Aujourd’hui, le Mexique a déjoué les prévisions pessimistes de bien des observateurs, font remarquer Pierre Fournier et Michael Fini. La croissance du PIB a notamment surpassé celle de la plupart des économies latino-américaines depuis 2009-2010. De plus, la Bourse de Mexico s’est appréciée de quelque 30 %, soit un taux plus élevé que la majorité des bourses dans le monde.

Les deux analystes de la FBN sont donc optimistes à l’égard du Mexique pour plusieurs raisons. Ainsi, selon eux :

-la reprise de la croissance économique depuis la récession de 2009 est viable : cette année-là, le PIB s’était contracté de 7 %. En 2010, il a bondi de 5,5 %. Et au premier trimestre de 2012, il a progressé de 4,3 %. Pour l’ensemble de l’année, la croissance mexicaine pourrait même surpasser celle du Brésil, et ce, pour une deuxième année consécutive. L’Economist Intelligence Unit, une division du groupe The Economist, prévoit que l’économie du Mexique progressera en moyenne de 3,7 % par année de 2013 à 2016.

-la violence liée à la drogue ne constitue pas une menace existentielle pour l’État et elle devrait même diminuer : Pierre Fournier et Michael Fini soulignent que les meurtres liés à la drogue au Mexique ont diminué de 19% pendant les 12 mois terminés en juin 2012. Le nouveau président s’est engagé à poursuivre la lutte contre les cartels de la drogue, mais sans donner de précisions sur sa stratégie. Selon les deux analystes, les luttes intestines entre narcotrafiquants pourraient diminuer dans un contexte où les principaux cartels éliminent peu à peu leurs rivaux. Pour les mettre les choses en perspective, des pays voisins, comme le Bélize, le Guatemala et le Honduras, ont des taux d’homicides beaucoup plus élevés qu’au Mexique (pratiquement le double). Ces taux sont aussi plus élevés au Brésil et en Colombie.

-le nouveau gouvernement du PRI (dirigé par Enrique Pena Nieto) tiendra sa promesse de réduire l’emprise de la société d’État PEMEX sur le secteur pétrolier : le pétrole est un secteur clé de l’économie mexicaine. Or, la production du monopole d’État PEMEX a diminué à 2,5 millions de barils par jour à 2011, alors qu’elle était de 3,4 Mb/j en 2004. Le nouveau président veut réformer PEMEX et inciter les pétrolières étrangères à investir dans l’exploration et la mise en valeur des gisements mexicains. La firme de recherche Capital Economics estime qu’une ouverture du secteur pétrolier aux investisseurs pourrait ajouter 0,8 % de point par année à la croissance du PIB mexicain.

-les sociétés minières jouiront encore d’un climat favorable aux investissements : contrairement au secteur pétrolier, l’industrie minière au Mexique est dominée par des entreprises privées. Depuis 20 ans, les gouvernements successifs ont adopté des législations qui encouragent les investissements étrangers. Et même si le PRI est un parti social-démocrate, Pierre Fournier et Michael Fini doutent « qu’il révise de fond en comble » la politique minière du pays. Cela dit, il n’est pas toujours facile d’exploiter une mine au Mexique pour les entreprises étrangères. Dans certaines régions du pays, des groupes de narcotrafiquants volent du minerai de fer, de l’or et de l’argent à des minières. Il y a aussi eu des cas d’extorsions, d’enlèvements et d’attaques à l’endroit de travailleurs miniers.

 

 

 

 

 

 

 

 

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