Le marché américain s'ouvrira... bientôt

Publié le 06/05/2010 à 13:10

Le marché américain s'ouvrira... bientôt

Publié le 06/05/2010 à 13:10

Par François Normand

37 états ouvrent leurs portes.

Les exportateurs profiteront de l'entente sur les marchés publics pour amortir les conséquences du Buy American Act.

" L'entente canado-américaine sur les marchés publics ne change pas grand chose pour nous ", dit André Bouchard, président de Béton Préfabriqué du Lac (BPDL), d'Alma.

À court terme, l'entrepreneur, qui vend des poutres de ponts et des composantes de bâtiments aux États-Unis, a peut-être raison. Mais, à compter de l'automne 2011, les analystes sont formels : une entreprise comme BPDL profitera de cette entente entre les deux grands partenaires commerciaux.

Conclu le 16 février, l'Accord sur les marchés publics qui facilitera la vente de biens aux gouvernements des États américains suscite beaucoup d'espoir au Canada.

Dans un premier temps, l'entente permet de rouvrir les marchés publics fermés aux entreprises canadiennes en raison d'une clause inspirée du Buy American Act dans le cadre du plan de relance économique.

Mais les retombées de ces engagements - valides jusqu'au 30 septembre 2011 - sont limitées. La plupart des fonds destinés aux infrastructures et équipements, 275 milliards de dollars américans (G$ US), ont déjà été dépensés. Et ces engagements ne concernent que sept programmes financés par le plan de relance, liés en bonne partie à l'énergie et l'eau. Et pas de chance pour BPDL: ses produits sont exclus de ces programmes.

Un marché de 65 G$

À long terme, toutefois, nos entreprises profiteront de l'entente, grâce aux engagements permanents. " Ils garantissent l'accès aux marchés publics de 37 États ", dit Jean-Michel Laurin, vice-président, affaires mondiales, des Manufacturiers et Exportateurs du Canada.

Pour les entreprises canadiennes, cela représente un marché annuel de 65 G$ CA pour vendre des biens et des services. Ces 37 États ont accepté d'ouvrir leurs marchés dans le cadre de l'Accord plurilatéral sur les marchés publics de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Canada a signé en 1994 ce traité qui regroupe une quarantaine de pays, mais il n'avait pas accepté d'ouvrir ses propres marchés sous-centraux (les provinces) à la concurrence étrangère, y compris celle des États-Unis.

Le Canada aura accès aux marchés des 37 États américains à compter d'octobre 2011, car Ottawa ouvre ceux des provinces aux entreprises américaines.

C'est la lumière au bout du tunnel pour des entreprises comme BPDL.

Industries Fournier, fabricant de produits et d'équipements, a plus de chance. L'entreprise de Thetford Mines réalise des contrats au sein des sept programmes.

" Avant l'entente, nous devions confier des mandats à des sous-traitants américains afin de respecter le Buy American Act. Aujourd'hui, nous fabriquons nos produits ici ", dit Serge Fournier, le directeur du développement.

Washington protège encore ses PME

Malgré l'entente, les Canadiens n'auront pas accès à certains marchés. Une clause dérogatoire permet toujours aux États-Unis de réserver 23 % des marchés publics fédéraux à leurs PME

" Aucune entreprise étrangère n'aura accès à ce marché; il est exclu de l'Accord sur les marchés publics de l'OMC ", dit Carl Grenier, membre de l'Observatoire des États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l'Université du Québec à Montréal. Selon M. Grenier, ce marché représente des ventes annuelles de 130 G$ US.

À la une

Gain en capital: ne paniquez pas!

Édition du 10 Avril 2024 | Charles Poulin

IL ÉTAIT UNE FOIS... VOS FINANCES. Faut-il agir rapidement pour éviter une facture d'impôt plus salée?

À surveiller: Bombardier, Dollarama et Canadien Pacifique

Il y a 56 minutes | Matthieu Hains

Que faire avec les titres de Bombardier, Dollarama et du Canadien Pacifique? Voici quelques recommandations d’analystes.

Cynthia Hamel-Kropf: «Créer un mouvement de communauté»

Mis à jour il y a 47 minutes | lesaffaires.com

GÉNÉRATION D'IMPACT. Voici les visages de la deuxième cohorte d’intrapreneurs.