Le drapeau américain flotte à nouveau sur La Havane

Publié le 14/08/2015 à 13:53

Le drapeau américain flotte à nouveau sur La Havane

Publié le 14/08/2015 à 13:53

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Cinquante-quatre ans après avoir été abaissé, le drapeau américain flotte à nouveau devant l'ambassade des Etats-Unis à Cuba, hissé vendredi en présence du secrétaire d'État John Kerry qui a salué un «moment mémorable» entre les deux ex-adversaires de la Guerre froide.

«Mes amis, il n'y a pas besoin d'un GPS pour réaliser que la voie de l'isolement mutuel empruntée par les États-Unis et Cuba n'était pas la bonne», a affirmé M. Kerry dans un discours prononcé en partie en espagnol devant l'ambassade.

Vêtu d'un costume sombre malgré la chaleur, il a aussi estimé que «le peuple de Cuba serait mieux servi par une véritable démocratie où les gens sont libres de choisir leurs dirigeants».

Estimant «formidable» de se trouver à Cuba, John Kerry a également réaffirmé que le gouvernement de Barack Obama était «fortement en faveur» de la levée de l'embargo économique imposé à l'île communiste depuis 1962.

Derrière des barrières de sécurité, une petite foule a assisté à cette cérémonie en agitant des drapeaux cubains. Les hymnes cubain, américain et la levée du drapeau ont été accompagnés de «Viva» et d'applaudissements.

Façades repeintes, rues asphaltées dans l'urgence: La Havane s'est mise sur son 31 pour accueillir M. Kerry, qui a atterri vers 09H00 (heure locale) et devait rester une dizaine d'heures sur place.

Une première pour un secrétaire d'État américain depuis 1945.

Cette visite intervient huit mois après l'annonce solennelle et simultanée, le 17 décembre, par Barack Obama et Raul Castro, d'un rapprochement historique.

Et pour marquer un peu plus l'Histoire, ce sont les trois Marines - Jim Tracy, F.W. Mike East et Larry C. Morris - qui avaient abaissé en janvier 1961 le drapeau flottant au fronton de la représentation diplomatique qui l'ont remis aux jeunes Marines pour le hisser de nouveau vendredi, scellant la nouvelle entente des anciens ennemis. 

«Voir flotter la drapeau américain sur le Malecon (front de mer) de La Havane est un sentiment aussi profond que celui ressenti à Washington», quand a été hissé le drapeau cubain, confiait cette semaine à l'AFP Hugo Cancio, l'un des rares Cubano-américains invités à la cérémonie.

Dans les faits, les relations diplomatiques sont déjà rétablies - et les ambassades des deux côtés rouvertes - depuis le 20 juillet, mais le département d'État a salué un «jour historique». 

Les deux gouvernements avaient rompu les liens en 1961 dans la foulée de la révolution castriste mais ils entretenaient depuis 1977 des sections d'intérêts qui faisaient office d'ambassades.

Encore des points de friction 

La brève visite de John Kerry vise aussi à aborder les sujets qui fâchent, comme la protection des droits de l'homme et des dissidents politiques.

Alors que de nombreux dissidents cubains craignent de perdre le soutien des États-Unis une fois les deux pays complètement réconciliés, M. Kerry est très attendu sur cette question.

Des opposants à la détente accusent aussi l'administration démocrate d'avoir mis sous l'éteignoir ses exigences en matière de droits de l'homme et de libertés publiques. 

«Je vais rencontrer des dissidents (...) J'aurai la chance de m'asseoir avec eux» au cours d'une réception, privée, à la résidence de l'ambassadeur américain à La Havane, a assuré John Kerry sur la télévision américaine en espagnol Telemundo News avant son voyage. Il a promis aussi que les droits de l'homme seraient «en haut» de son programme d'entretiens. 

Il a également dit qu'il s'offrirait «une promenade à pied, librement, dans la vieille ville de La Havane».

Mais si les relations entre les deux pays se sont apaisées, une intervention jeudi du père de la révolution cubaine Fidel Castro a rappelé les points de friction qui demeurent. 

Dans un texte publié par la presse locale, l'ex-président, retiré du pouvoir depuis 2006 pour raisons de santé, a insisté sur les «nombreux millions de dollars» que les États-Unis doivent, selon lui, à Cuba en compensation de l'embargo économique imposé à l'île depuis 1962.

L'administration Obama souhaite la levée de cet embargo, exigée par Cuba, mais celle-ci dépend du Congrès, aux mains des républicains, dont beaucoup sont vent debout contre la mesure, la voyant comme une récompense aux frères Castro.

Enfin, La Havane, qui a déjà obtenu son retrait d'une liste noire américaine d'«États soutenant le terrorisme», attend encore une dernière chose pour sceller cette nouvelle entente : la restitution de la base navale américaine de Guantanamo.

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