[Photo : Shutterstock]

ANALYSE - L'attaque terroriste contre Charlie Hebdo est une attaque directe contre la démocratie et la liberté d'expression. Un drame qui nous rappelle à quel point la liberté de la presse est un bien précieux dans notre société, et qu'elle est aussi le principal allié des investisseurs.

Oui, oui, vous avez bien lu, le principal allié des investisseurs. Car la liberté de presse va plus loin que la publication de caricatures ou la diffusion d'idées politiques. Elle implique aussi la libre circulation d'une information économique et financière de qualité, véridique et crédible.

Essayez d'investir dans une dictature ou un régime autoritaire où la presse économique et financière est muselée ou sous haute surveillance, sans parler de statistiques officielles douteuses, voire fausses.

Vous comprendrez à quel point la liberté de la presse est votre principal allié.

En Chine, par exemple, il faut souvent prendre avec un grain de sel l'information économique et financière publiée par les médias officiels. On pourrait aussi parler de la Russie ou de l'Arabie Saoudite, pour ne nommer que ces pays.

Sans la liberté de la presse dont vous bénéficiez au Canada et dans les autres démocraties, l'information économique et financière que vous consultez (presse écrite, radio, télévision, internet) aurait bien peu de valeur.

Comment en effet prendre des décisions judicieuses et éclairées quand vous n'avez pas l'heure juste?

Comment décider de vendre ou d'acheter des actifs si des médias spécialisés tels que Bloomberg ou Reuters ne vous alimentent pas en temps réel sur le prix des actions, des obligations ou des ressources naturelles?

Comment éviter les risques de perdre votre chemise si des journalistes d'enquête ne dénoncent pas les pratiques anticoncurrentielles, illégales ou frauduleuses d'entreprises dans laquelle vous auriez pu investir?

Comment contourner la propagande des gouvernements et des organisations sans une presse économique et financière libre?

L'attaque contre Charlie Hebdo nous rappelle que la démocratie et la liberté de la presse sont des valeurs fondamentales qu'il faut défendre bec et ongles.

Contre les extrémistes religieux, mais aussi contre toute forme de pression politique et économique auxquels les médias sont souvent confrontés de la part de gouvernements et d'organisations qui n'aiment pas la critique.

C'est dans l'intérêt supérieur de la société. Et celui des investisseurs.