Photo : Bloomberg. Séoul la nuit.
Les exportateurs chinois ne sont pas les seuls à battre des records; les entreprises du voisin sud-coréen surprennent aussi par le dynamisme de leurs expéditions à l’étranger.
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En juillet, les exportations de la Corée du Sud ont augmenté de 29,6%. C’est moins élevé que celles de la Chine (44%), mais beaucoup mieux que les exportations japonaises qui ont chuté, elles, de 35 %.
La performance sud-coréenne est supérieure au scénario sur lequel tablaient les analystes.
Un sondage de l’agence Bloomberg mené auprès d’experts avait prédit un bon des exportations de 27,4 %. Depuis la fin de 2009, les expéditions à l’étranger de la Corée du Sud sont en constante progression.
D’ailleurs, en juillet, l’excédent commercial de ce pays de 49 millions d’habitants était de 5,7 milliards de dollars américains, selon Bloomberg.
Le dynamisme des exportateurs sud-coréens tient notamment à la faible dépréciation du won – la monnaie de la Corée du Sud – par rapport au dollar américain. Depuis un an, le won a perdu 5 % vis-à-vis le billet vert.
L’accord de libre-échange entre la Corée du Sud et le Canada toujours en suspend
Si les exportations sud-coréennes se portent bien, ce n’est en revanche pas le cas des négociations pour conclure un accord de libre-échange entre le Canada et la Corée du Sud.
Ottawa et Séoul ont débuté leurs pourparlers en novembre 2004. Mais le Canada refuse de conclure un accord tant que les Sud-coréens bloqueront les exportations de bœuf canadien, selon le ministre canadien du Commerce international, Peter Van Loan.
La Corée du Sud, qui interdit les exportations de bœufs canadiens depuis 2003, avait également bloqué le bœuf américain après la découverte de cas de vache folle en Amérique du Nord, ou l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).
Séoul avait toutefois rouvert son marché aux Américains en 2008, ce qui avait révolté le Canada Beef Export Federation.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Canada et les États-Unis ont le même statut en ce qui a trait à la vache folle.
L’OMS avait d’ailleurs classé le Canada comme un pays à « risque maîtrisé » en 2007. Pour se faire, l’organisme s’appuyait sur une évaluation exhaustive réalisée par un groupe d’experts sur des mesures de contrôle de l’ESB, mises en place au Canada après la crise du début des années 2000.
Les négociations d’un accord achoppent aussi à propos du secteur automobile. Au Canada, les constructeurs automobiles craignent la concurrence accrue de la Corée du Sud une fois l’accord en vigueur - il éliminerait les tarifs douaniers sur les importations de véhicules sud-coréens.
En 2006, le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) avait estimé que l'accord pourrait entraîner la perte de plus de 33 000 emplois au pays, dont 4 000 dans l'industrie automobile.
Les TCA n’ont pas répondu à nos appels pour vérifier s’ils avaient toujours les mêmes estimations aujourd’hui.
Les automobiles coréennes vendues au Canada sont importées par Hyundai Auto Canada et Kia Motors Canada. Ils n'assemblent aucun véhicule au pays. Il va sans dire qu’un accord de libre-échange faciliterait leur entrée sur le marché canadien.
Important partenaire commercial, les échanges bilatéraux de marchandises entre le Canada et la Corée du Sud se sont élevés à 9,5 milliards de dollars canadiens en 2009, selon Statistique Canada.
Le Canada affiche toutefois un important déficit commercial récurrent avec ce pays depuis au moins 2005. L’an dernier, il s’élevait à 2,4 milliards de dollars.
