La chute du huard ne fera pas de miracles pour nos entreprises aux États-Unis

Publié le 02/09/2015 à 15:15

La chute du huard ne fera pas de miracles pour nos entreprises aux États-Unis

Publié le 02/09/2015 à 15:15

Par François Normand

Plusieurs devises se sont dépréciées davantage que le huard par rapport au dollar américain (Tableau: Mouvement Desjardins)

Même si le huard est à un creux de 11 ans avec le dollar américain, les exportateurs canadiens n'auront pas nécessairement la vie facile aux États-Unis, car d'autres devises se sont davantage dépréciées vis-à-vis du billet vert, souligne une analyse du Mouvement Desjardins.

Par exemple, depuis le début de 2013, le dollar canadien a perdu quelque 25% de sa valeur par rapport à la devise américaine, alors que les devises du Japon, de l'Indonésie ou du Brésil se sont dépréciées dans une plus grande proportion (voir tableau).

«La concurrence s’annonce cependant féroce pour les exportations en direction des États‐Unis, car le Canada n’est pas le seul pays qui profitera d’une devise faible», écrit Hendrix Vachon, économiste senior chez Desjardins, dans une analyse publiée ce mercredi.

En entretien avec Les Affaires, l'économiste a expliqué que les entreprises québécoises sont confrontées à deux grands types de concurrence sur le marché américain: celle des pays émergents comme l'Indonésie et celle des pays développés comme le Japon.

Le premier groupe de concurrents expédie des produits à faible valeur ajoutée (vêtements, meubles, jouets, etc.), tandis que le second exporte de la haute technologie aux États-Unis (électronique, optique, informatique, etc.).

«Des pays émergents commencent même à concurrencer le Québec aux États-Unis dans les hautes technologies, comme le Brésil, avec les avions de l'avionneur Embraer, concurrent de Bombardier», affirme Hendrix Vachon.

Aussi, à moins de faire des gains majeurs de productivité, les exportateurs québécois ont donc peu de chances de voir leurs ventes augmenter aux États-Unis seulement parce que le huard a perdu des plumes.

En revanche, la reprise économique au sud de la frontière pourrait leur permettre d'y accroître leurs ventes, mais sans que le Québec n'y augmente nécessairement ses parts de marchés.

«Comme la tarte augmente aux États-Unis [la taille du marché], nos entreprises pourront y accroître leurs exportations», précise Hendrix Vachon.

De plus, même si certaines devises se sont davantage dépréciées que le huard, les entreprises canadiennes bénéficient de certains avantages comparativement aux sociétés de ces pays, selon Hendrix Vachon.

- le marché américain est à nos portes

- le Canada a un accord de libre-échange avec les États-Unis

- nos entreprises entretiennent des relations d'affaires depuis très longtemps avec les entreprises américaines

«Ce sont aussi des atouts à ne pas négliger», écrit l'économiste de Desjardins.

En 2014, les exportations de marchandises du Québec aux États-Unis se sont élevées à 52,9 milliards de dollars canadiens, en hausse de 13% par rapport à 2013, selon Statistique Canada.

Depuis cinq ans, les exportations québécoises ont bondi de 31% sur le marché américain, mais elles n'ont pas encore rattrapé leur sommet de 2005 à 57,4 G$.

 

 

 

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