Gestion de l'offre: Washington accentue la pression sur Ottawa

Publié le 22/07/2015 à 12:04

Gestion de l'offre: Washington accentue la pression sur Ottawa

Publié le 22/07/2015 à 12:04

Par François Normand

L'ambassadeur des États-Unis au Canada, Bruce A. Heyman (Source: Ambassade des États-Unis au Canada)

Le Canada doit rapidement proposer des mesures pour libéraliser les secteurs couverts par la gestion de l'offre au pays (lait, oeufs, volaille) dans les négociations de libre-échange du Partenariat Transpacifique (TPP), affirme l'ambassadeur américain au Canada, Bruce A. Heyman.

La gestion de l'offre repose sur trois piliers: la planification de la production pour répondre à la demande canadienne en lait, en oeufs et en volaille; le contrôle des importations grâce à des tarifs douaniers élevés (de 200 à 300 %); la mise en place de politiques couvrant les coûts de production des agriculteurs.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) tolère ce système, mais elle interdit par contre au Canada d'exporter du lait de vache, puisqu'il bloque les importations de lait.

En entrevue avec Les Affaires, l'ambassadeur a souligné qu'il était minuit moins une, et qu'Ottawa devait présenter des offres concrètes, visiblement irrité que le Canada ne l'ait pas encore fait et que le ministre du Commerce international Ed Fast reproche aux Américains de négocier cet accord dans les médias.

«Si vous ne voulez pas négocier dans la presse, il faut le faire à la table des négociations», lance Bruce A. Heyman, un ancien dirigeant régional de Goldman Sachs aux États-Unis, qui est ambassadeur au Canada depuis un peu plus d'un an.

Questionné à savoir s'il est réaliste qu'Ottawa présente des offres affaiblissant la gestion de l'offre alors que le pays est officieusement en campagne électorale, l'ambassadeur a déclaré qu'il ne le savait pas. Il a toutefois ajouté que chaque pays doit mettre de l'eau dans son vin pour arriver à un accord final.

«Je ne sais pas ce que le premier ministre [Stephen Harper] va faire, et je ne sais pas ce que les négociateurs [canadiens] vont faire, mais là, c'est le temps de le faire», dit-il.

Les pourparlers du TPP regroupent 12 pays: le Canada, les États-Unis, le Mexique, le Pérou, le Chili, le Japon, la Malaisie, Singapour, Brunéi, le Vietnam, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces pays regroupent 800 millions d'habitants et totalisent 40% du PIB mondial.

Les négociateurs des 12 pays se rencontrent du 24 au 27 juillet à Maui, Hawaï. Et une réunion des ministres du commerce international est prévue du 28 au 31 juillet.

Dans un récent article du Globe and Mail, un ministre japonais a soulevé la possibilité qu'une entente soit conclue sans la participation d'un ou de deux pays. Il n'a pas nommé le Canada, mais des sources affirment qu'il le ciblait.

Un accord sans le Canada?

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