Faire de l'or au pays des maharadjas

Publié le 12/02/2011 à 00:00, mis à jour le 10/02/2011 à 12:08

Faire de l'or au pays des maharadjas

Publié le 12/02/2011 à 00:00, mis à jour le 10/02/2011 à 12:08

Un an après la mission du premier ministre Jean Charest, c'était au tour de Clément Gignac de se rendre en Inde, du 30 janvier au 4 février. Le ministre québécois du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation a rencontré des représentants du gouvernement et du milieu des affaires indiens dans le but d'intensifier les échanges bilatéraux.

Des fleurons de notre économie, comme SNC-Lavalin, réussissent déjà très bien dans ce gigantesque pays. Mais les occasions d'affaires foisonnent aussi pour de plus petites entreprises. À condition de savoir comment aborder le milieu des affaires indien.

Les Affaires - Vous affirmez que, depuis quatre ans, les échanges entre l'Inde et le Québec ont augmenté de 15 %, pour dépasser 700 millions de dollars. Quels sont vos objectifs d'ici cinq ans ?

Clément Gignac - Une étude indo-canadienne a montré que, grâce à une élimination des barrières tarifaires et non tarifaires, le commerce annuel entre les deux pays pourrait tripler et atteindre 15 milliards de dollars. En ce qui concerne le Québec, j'estime que les échanges avec l'Inde pourraient dépasser les 2,5 milliards, soit plus que tripler.

L.A. - Quels secteurs intéressent les Québécois en Inde ?

C.G. - Le Québec possède une expertise dans plusieurs domaines de pointe : infrastructures, technologies de l'information, aérospatiale, énergie, sciences de la vie, technologies propres, pharmaceutique... Le secteur des ressources naturelles représente également des occasions. Par exemple, l'industrie minière indienne correspond à 2 % du PIB, et le gouvernement vise 5 % d'ici quelques années. Nous avons un savoir-faire dans le secteur que nous aimerions faire valoir en Inde. L'éducation est un autre domaine intéressant. Il y a ici une pénurie d'institutions ainsi qu'un besoin grandissant pour une force de travail qualifiée, et le gouvernement parle d'ouvrir le secteur aux investissements étrangers.

L.A. - SNC-Lavalin, Pratt & Whitney Canada et Bombardier ont remporté d'importants contrats en Inde. Comment les entreprises québécoises qui n'ont pas les ressources des multinationales doivent-elles s'y prendre pour percer ce marché ?

C.G. - Elles doivent d'abord venir sur place. Les relations en personne sont importantes. Elles doivent ensuite faire le suivi de ces rencontres. Certains des délégués d'affaires qui m'accompagnent viennent ici pour la première fois, d'autres poursuivent un dialogue déjà entamé.

L.A. - Plusieurs considèrent l'Inde comme un des pays où il est le plus difficile de mener des affaires. Êtes-vous de cet avis ?

C.G. - L'Inde est une démocratie. Nous partageons avec elle une histoire, une langue et des traditions communes. Pour ces raisons, conclure des affaires en Inde est en fait moins difficile qu'ailleurs. Nous connaissons les règles du jeu et nos relations politiques privilégiées favorisent la bonne conduite d'affaires.

L.A. - Le commerce d'amiante et la réouverture de la mine Jeffrey, contestés au Québec et en Inde, ont-ils été abordés avec vos interlocuteurs indiens ?

C.G. - J'ai l'impression qu'il y a plus de discussions sur le sujet au Québec qu'ici. J'ai rencontré le ministre indien des Mines. Je lui ai demandé de l'information et nous aurons des échanges au cours des semaines à venir. Plusieurs aspects sont à étudier : les conditions dans lesquelles est utilisée l'amiante, la sécurité des travailleurs, etc.

La CSST m'a accompagné pour évaluer la situation sur le terrain. La mine Jeffrey représente un projet de 80 millions de dollars, qui créerait 450 emplois à temps plein pour les 20 ans à venir. Il doit être considéré sérieusement. Cela dit, je suis sensible à la question de la santé et de la sécurité du travail, et nous allons minutieusement étudier tous les angles du dossier avant de prendre une décision.

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