Engagez-vous à long terme

Publié le 12/02/2011 à 00:00, mis à jour le 26/02/2011 à 23:02

Engagez-vous à long terme

Publié le 12/02/2011 à 00:00, mis à jour le 26/02/2011 à 23:02

S'implanter sur le sous-continent indien n'est pas une mince affaire. L'avocat Namita Chadha, de Chadha & Co., une firme spécialisée dans le droit corporatif et commercial à Delhi, conseille tant les multinationales que les PME qui veulent investir ou s'installer en Inde.

Les Affaires - Comment décrivez-vous les investisseurs canadiens ?

Namita Chadha - Les Canadiens sont très intelligents. Ils sont lents, mais la lenteur n'est pas forcément un défaut ; la vitesse peut entraîner des maladresses. Ils prennent le temps de tout bien comprendre avant de prendre des décisions. Cela dit, je pense qu'ils n'ont pas capté aussi rapidement que les États-Uniens et les Européens que c'est le moment d'être ici.

L.A. - Quelle qualité cultiver pour faire affaires en Inde ?

N.C. - La patience. En Amérique du Nord, les décisions peuvent être arrêtées très rapidement. Ici, ça peut prendre du temps. Au niveau du gouvernement, certes, mais dans le privé aussi. En partie pour des raisons culturelles - nous aimons les consensus - et à cause de systèmes et de procédures inefficaces. En Inde, vous ne devez pas vous attendre à des résultats immédiats ; il faut vous engager à long terme et ne pas sous-financer vos projets.

L.A. - Comment comparez-vous le monde des affaires en Inde et en Chine ?

N.C. - Les investissements en Inde sont plus profitables qu'en Chine. L'usage de l'anglais, plutôt que de passer par un interprète, facilite les relations. Notre système légal est similaire aux systèmes occidentaux. Certes, un jugement peut tarder à être prononcé, mais une fois rendu, il sera respecté. Les lois sur la propriété intellectuelle sont aussi beaucoup plus respectées ici.

L.A. - Comment se préparer pour s'établir en Inde ?

N.C. - C'est important de bien choisir où vous installer. L'Inde est diverse. Faire des affaires au Maharashtra ou au Bihar, ce n'est pas la même chose. La culture d'entreprise, l'ouverture du gouvernement aux investissements étrangers, la qualité de l'infrastructure, etc., varient d'un État à l'autre. C'est utile de savoir, par exemple, qu'au Nord, les gens sont plus agressifs en affaires qu'au Sud ; que les Mumbaikars sont plus professionnels que les Delhiites ; ou que les Punjabis sont de gros dépensiers. Aussi, il n'y a pas seulement les métropoles, où les loyers et le coût de la vie augmentent, qui sont intéressantes. Des " mini métros " comme Jaipur, Chandigarh, Lucknow, Pune, Kochi ou Ludhiana peuvent aussi être considérées.

L.A. - Il y a dix ans, avoir un partenaire indien était essentiel. Aujourd'hui, la plupart des secteurs sont ouverts à 100 % aux investissements directs étrangers. N'est-ce pas casse-cou de venir seul ?

N.C. - Désormais, les compagnies étrangères viennent généralement lorsqu'elles ont déjà travaillé avec les Indiens, comme distributeurs ou consommateurs. Il y a beaucoup de gestionnaires indiens à l'Ouest. Souvent, ils sont renvoyés ici pour gérer une filiale indienne. Par ailleurs, ceux qui arrivent aujourd'hui connaissent d'autres étrangers déjà sur place. Pour les appels d'offres, afin d'être concurrentiels, vous pouvez vous associer à un Indien en vous répartissant les responsabilités. Pour un projet d'infrastructures, par exemple, vous pouvez assurer l'ingénierie et lui, la construction sur le terrain.

L.A. - Les partenariats entre Indiens et Occidentaux sont-ils généralement couronnés de succès ?

N.C. - Notre expérience et une étude de McKenzie montrent qu'ils fonctionnent rarement à long terme. Souvent, parce que les Indiens ne parviennent pas à mettre suffisamment d'argent sur la table. C'est aussi à cause du clivage culturel : la culture d'entreprise est différente. En Occident, si on vous fait une promesse, elle sera honorée. Ici, ce n'est pas toujours le cas. C'est très important d'avoir une excellente compréhension de l'entente légale que vous avez avec votre partenaire.

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