É-U: l'économie s'améliore, mais reste faible

Publié le 06/01/2012 à 14:33, mis à jour le 17/10/2013 à 14:36

É-U: l'économie s'améliore, mais reste faible

Publié le 06/01/2012 à 14:33, mis à jour le 17/10/2013 à 14:36

Par AFP

Les bons chiffres de l'emploi pour le mois de décembre aux États-Unis confirment le redressement progressif de l'économie américaine, mais celle-ci reste faible et devrait se reprendre encore lentement en 2012.

Le département du Travail a annoncé vendredi que le taux de chômage du pays était tombé à 8,5% en décembre, son niveau le plus bas depuis février 2009, et que l'économie américaine avait créé 200 000 emplois en un mois, soit deux fois plus qu'en novembre.

Après la parution de bon nombre d'indicateurs économiques bien orientés, ces chiffres apportent "des preuves supplémentaires de l'amélioration du marché du travail, qui est conforme à l'accélération de l'économie au second semestre", relève Michael Gapen, économiste de Barclays Capital.

Les États-Unis ont cependant encore de nombreux défis à relever.

La baisse du chômage masque le fait que de nombreuses personnes cessent progressivement de chercher du travail, alors que près de deux ans après le début de la reprise de l'emploi, on devrait au contraire voir des chômeurs jusque-là découragés venir grossir en masse les rangs de la population active.

Quand aux créations de postes, font remarquer plusieurs économistes, elles ont vraisemblablement été gonflées en décembre par les embauches temporaires pour la fin de l'année. Sur l'ensemble du dernier trimestre, la hausse de l'emploi a ralenti par rapport au troisième.

Or "l'emploi est le coeur du problème", souligne Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors.

Pour assurer ce que les économistes appellent un cercle vertueux de croissance, il faut des embauches massives et des hausses de salaires pour libérer progressivement la propension des Américains à dépenser.

Mais pour l'instant, on n'a pas encore "la preuve que l'économie soit sur la voie de créations d'emploi bien plus fortes", estime Nigel Gault, du cabinet IHS Global Insight.

La consommation des ménages est le moteur traditionnel de la croissance du pays, mais elle peine à retrouver ce rôle à cause de la vigueur de l'inflation et du fait que les Américains sont engagés dans un processus de désendettement après les excès des années ayant mené à la crise.

Les dirigeants de la banque centrale (Fed) estiment que ce processus est loin d'être achevé et devrait continuer d'entraver la croissance en 2012. S'ils tablent sur un ralentissement sensible de l'inflation à venir, ce pronostic est loin de faire l'unanimité.

Alors que le ralentissement de l'économie mondiale se confirme, comme l'a indiqué vendredi la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, la situation des Etats-Unis apparaît encore fragile.

"Les retombées potentielles de la crise de la dette publique en Europe restent une grande inquiétude", a noté Elizabeth Duke, gouverneur à la Fed.

Selon les dernières enquêtes de l'association professionnelle ISM, l'incertitude entourant l'Europe pèse sur les décisions d'investissement des entreprises, donc sur la reprise.

La menace vient aussi de l'intérieur, le Congrès étant incapable de s'entendre sur des mesures de relance, jugées indispensables par la Fed. Celle-ci a insisté cette semaine pour que les élus viennent en aide au marché du logement, dont les difficultés continuent de peser sur l'économie.

À tout cela s'ajoute le problème "extrêmement préoccupant" de la généralisation du chômage de longue durée, estime Betsey Stevenson. Interrogée par l'AFP, ce professeur à l'Université de Princeton, juge que la reprise américaine est aujourd'hui, comme elle l'a été "toute l'année dernière (...): faible".

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