Du sirop au pays des sumos

Publié le 16/04/2011 à 00:00, mis à jour le 09/05/2011 à 12:15

Du sirop au pays des sumos

Publié le 16/04/2011 à 00:00, mis à jour le 09/05/2011 à 12:15

Par Les Affaires

Ciblé, il y a quelques années à peine, comme un marché très prometteur pour l'exportation de sirop d'érable, le Japon confirme son potentiel.

Les exportations des acériculteurs vers ce pays sont passées de 4,31 millions de livres en 2006 à près de 7,18 millions en 2010, selon Statistique Canada. Résultat de la curiosité nippone ? Probablement ; mais surtout conséquence des efforts redoublés en matière de marketing. Analyse d'une stratégie qui fait fi des récents séismes et tsunami.

" Le Japon avait été reconnu comme étant le pays qui présentait le meilleur potentiel de croissance ", indique Geneviève Béland, directrice de la promotion et du développement des marchés auprès de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ).

Certes, il faut étancher la soif de l'Oncle Sam, premier marché d'exportation pour les producteurs acéricoles québécois. Mais sans négliger le deuxième marché étranger : le petit archipel, bien que discret, s'avère un véritable eldorado pour le sirop.

Dans l'éventail des stratégies adoptées, la Fédération fait notamment affaire avec Yoko Arimoto, la " Josée di Stasio " japonaise, qui agit à titre de porte-étendard pour promouvoir le nectar québécois. De nombreux événements de presse sont également organisés annuellement, conjointement avec une agence de relations publiques nipponne. Dernier exemple en date : un concours de recettes à l'érable (" Maple Discovery ") auquel furent conviés de prestigieux chefs.

Aussi, une fois venu le temps des sucres, un festival célébrant l'érable, mettant à l'honneur dégustations et conférences, est régulièrement planifié au sein d'importants centres commerciaux de Tokyo. L'édition 2011 de ce festival, qui s'est tenue tout au long du mois de mars, a trouvé son public malgré la situation d'urgence survenue alors que l'activité battait son plein.

Du sirop santé

La corde sensible gastronomique, bien que cruciale, n'est pas la seule ciblée. Car il n'aura pas échappé à la FPAQ que les Japonais sont très soucieux de la qualité des produits et de leur vertu " santé ". Elle a ainsi développé une collaboration avec Keiko Abe, professeure renommée en agriculture et sciences de la vie à l'Université de Tokyo. La diffusion du résultat de ses recherches sur les propriétés du sirop d'érable conforte une perception déjà favorable.

" Il nécessaire de continuer à éduquer les consommateurs afin qu'ils fassent la différence entre le véritable sirop d'érable et les produits de synthèse ", insiste Shigeo Hoshikawa, représentant de Queen Bee Garden, l'un des principaux importateurs de sirop d'érable au Japon.

Selon la FPAQ, le marché japonais est encore loin d'avoir atteint sa maturité. " Nous nous apprêtons à dévoiler des innovations cette année, et nous allons commencer à développer le marché de l'eau d'érable, indique sa porte-parole. "

Ce type de planification devrait passer outre la crise majeure que traverse le Japon, même si la Fédération anticipe un ralentissement temporaire du volume d'exportation. " Une stratégie peut subir des soubresauts et nécessiter des ajustements ; mais, puisque la nôtre s'étale sur le long terme, elle se maintient. Le Japon restera un marché prioritaire. "

Par Sylvain Sarrazin

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