Contraintes à l’internationalisation des entreprises québécoises

Publié le 10/03/2011 à 15:47, mis à jour le 18/10/2013 à 07:40

Contraintes à l’internationalisation des entreprises québécoises

Publié le 10/03/2011 à 15:47, mis à jour le 18/10/2013 à 07:40

L'intensité de la concurrence internationale, la faiblesse de l'économie mondiale et l'appréciation de la devise canadienne au cours des dernières années ont nuit considérablement aux exportations québécoises, selon Simon Prévost, président des Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ).

Ainsi, le solde du commerce extérieur du Québec s'est dégradé de manière notable au cours des dernières années, passant d'un surplus de 4,2 milliards de dollars en 2002 à un déficit de 20,9 milliards de dollars en 2009. Selon les MEQ, cette dégradation semble s'être accélérée au cours de l’année 2010, le déficit ayant atteint un sommet de 35 milliards de dollars au troisième trimestre de 2010.

Pourtant, selon l’association, le Québec reste une petite économie ouverte dont l'équilibre économique à long terme ne peut se passer d'un statut d'exportateur net.

«On ne peut pas jouer sur les conditions mondiales de marché pour rétablir un solde positif. Néanmoins, alors que les exportations québécoises sont concentrées sur un petit nombre de secteurs et que 70 % des exportations sont à destination des États-Unis, nous devons agir sur le développement vertical et horizontal de nos gammes de produits, la diversification géographique de nos expéditions et l'insertion des PME exportatrices dans les réseaux internationaux», a déclaré M. Prévost, qui dévoilait aujourd’hui les résultats d'une enquête réalisée auprès de 139 exportateurs québécois, en collaboration avec Léger Marketing, portant sur les enjeux liés à l'exportation.

Cette enquête révèle que pour plus de la moitié des gestionnaires sondés (57 %), l’exportation demeure le moyen privilégié afin d’augmenter leurs ventes sur les marchés étrangers. Outre l’exportation, les moyens utilisés ou envisagés pour augmenter leurs ventes à l’étranger sont l’investissement direct (30 %), la co-entreprise (25 %) et la license/l’autorisation d’exploitation (13 %).

Contraintes à l'internationalisation identifiées

Cette enquête révèle également les principales contraintes internes et externes à la compétitivité des entreprises sur les marchés mondiaux.

Du côté des contraintes externes aux entreprises, les règles protectionnistes et les normes de produits préoccupent 31 % des répondants, suivies par les tarifs à l'importation imposés par les autres pays (19 %), les contraintes réglementaires à l'importation émises par les autres États (18 %) et les obligations douanières ou de sécurité (17 %).

Les contraintes internes des entreprises concernent premièrement l'importance des coûts par rapport à la faiblesse des profits (41 %), la gestion des taux de change (30 %), le manque de ressources internes (temps, personnel qualifié, expertises) (27 %), ainsi que la difficulté à trouver des partenaires d'affaires, des distributeurs ou des agents de vente (25 %).

Pistes d’action

«Il est absolument impératif que le secteur extérieur redevienne un contributeur net à la croissance. Tout plan d'action qui viserait d'abord et avant tout à améliorer la productivité et la compétitivité des exportateurs québécois face aux concurrents internationaux serait en soit un très bon point de départ», a ajouté Simon Prévost.

Quatre pistes pour relancer les exportations québécoises ont été identifiées par les MEQ:

1. Ne pas abandonner le marché américain et développer de nouveaux produits et services pour ce marché. Par exemple, le domaine de l'économie verte et du développement durable serait particulièrement prometteur pour les entreprises québécoises.

2. Se diversifier géographiquement en priorisant la zone Euro, les pays en forte croissance, les pays présentant de riches occasions d'affaires, les pays où le Québec entretient des liens privilégiés et les autres provinces canadiennes.

3. Renforcer les chaînes de valeurs existantes et offrir un accompagnement soutenu des entreprises désirant se lancer à l'international.

4. Développer activement les occasions d'affaires avec la disponibilité d'information stratégique de haute qualité, la coordination de missions commerciales ciblées de type «buyers-sellers» et la coordination de consortiums d'entreprises québécoises de moyenne taille.

Cliquez pour consulter les résultats du sondage.

 

 

 

 

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