Comment protéger vos employés à l'étranger

Offert par les affaires.com

Publié le 20/03/2014 à 15:00

Comment protéger vos employés à l'étranger

Offert par les affaires.com

Publié le 20/03/2014 à 15:00

Par François Normand

Ces véhicules ont été détruits lors d’un attentat à la bombe survenu en octobre 2010 dans les rues d’Abuja, la capitale du Nigeria. [Photo : Bloomberg]

3 de 7 - Déjouer les risques à l’international - Hans Schröder (un nom fictif, pour des raisons de sécurité) travaille au Nigeria depuis septembre 2010. Ce représentant d’une entreprise occidentale établie dans ce pays africain sait de quoi il parle quand il est question des risques contre la personne à l’étranger: tous les jours, il est confronté à cette problématique.

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« C’est très simple, il faut toujours être capable de communiquer avec quelqu’un par téléphone cellulaire où que vous vous trouviez, et avoir un peu d’argent comptant sur soi, dit l’homme qui préfère taire son nom pour ne pas attirer l’attention sur lui et sa famille qui l’a suivi au Nigeria. Je me déplace habituellement seul, mais cela dépend des zones. Il faut toujours se faire petit et ne pas attirer l’attention. »

Comme dans plusieurs économies en voie de développement, le Nigeria est un pays où les enlèvements constituent un risque d’affaires important pour les entreprises étrangères. Sans être paranoïaque, la prudence doit toujours être de mise, insiste Hans Schröder. « Il ne faut pas communiquer à trop de monde son itinéraire lorsque vous allez rencontrer un client. »

Une prudence qui doit même prévaloir au cours des activités en dehors des heures de travail, pour faire de la course à pied, par exemple. « Évitez de courir tous les matins à la même heure et en prenant toujours le même trajet », dit-il.

Les entreprises ne font pas leurs devoirs

La gestion des risques contre la personne est un enjeu majeur pour les entreprises canadiennes qui réalisent des mandats dans zones dangereuses. Le hic, c’est que plusieurs d’entre elles ne font pas leurs devoirs, affirme Michel Juneau-Katsuya, un ancien agent du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), dont la firme The Northgate Group effectue des analyses de risques pour les entreprises.

« Le plus grand risque, c’est de s’implanter dans un marché étranger sans avoir analysé au préalable son risque », dit l’ancien agent. Et trop souvent, les entreprises qui analysent leurs risques se contentent d’explorer les risques financiers, sans tenir compte du contexte sociopolitique du pays dans lequel elles font des affaires, précise Michel Juneau-Katsuya.

Par exemple, le « flash kidnapping » serait devenu très problématique au Mexique, ce qui représente une menace réelle pour les employées et les cadres des entreprises. Des criminels enlèvent des étrangers pour une brève période de temps, parfois même pour une heure, afin de réclamer une rançon.

Dans ce contexte, l’ancien agent secret conseille aux employés d’entreprises étrangères de se fondre dans la faune locale, pour qu’on oublie justement qu’ils sont des étrangers. « Soyez un caméléon, car les prédateurs s’attaqueront aux cibles les plus faciles. »

Selon lui, beaucoup d’entreprises peuvent par elles-mêmes faire l’analyse des menaces potentielles qui guettent leurs employés à l’étranger. Plusieurs ressources sont d’ailleurs à leur disposition, des sites spécialisés (Eurasia Group, par exemple) aux ambassades (canadienne et celles d’autres pays, comme la France).

Cependant, pour mener une analyse plus poussée, Michel Juneau-Katsuya suggère – sans surprise – de recourir aux services de firmes spécialisées. « Chez nous, pour une évaluation de base, une entreprise peut s’en tirer pour moins de 10 000$ », dit-il, en précisant que certaines évaluations plus poussées peuvent atteindre jusqu’à 30 000 $.

Les risques et les coûts de la corruption

La corruption est un autre risque qui peut également coûter très cher aux entreprises. La firme d’ingénierie SNC-Lavalin a reçu une lourde sanction de la Banque mondiale au printemps 2013 : SNC et ses filiales seront bannies pendant une période de 10 ans de tous les projets financés par cet organisme dans le monde entier.

Cette sanction fait partie d’un accord que la firme québécoise a conclu avec la Banque mondiale à la suite d’allégations de fraude et de corruption dans l’octroi d’un contrat de construction d’un pont de 6,5 km au Bengladesh. L’enquête avait été enclenchée en 2011.

Les spécialistes interrogés sont formels : les entreprises canadiennes ne doivent pas soudoyer des fonctionnaires ou des politiciens à l’étranger afin d’obtenir des contrats publics – ni verser des pots-de-vin à leur demande pour en obtenir un.

Cela dit, ces pratiques existent et nos entreprises y sont souvent confrontées partout dans le monde. Lorsqu’une telle situation se présente, Michel Juneau-Katsuya suggère de contacter le gouvernement canadien. « Ottawa peut vous aider en faisant des représentations auprès d’un autre gouvernement pour le mettre au fait de cette tentative de corruption. »

Outre le fait que ce soit une pratique illégale, céder à la corruption représente aussi un risque financier pour les entreprises étrangères, soutient Boris Jacouty, vice-président pour l’Afrique de l’Ouest chez CPCS, une entreprise canadienne spécialisée dans la mise en place de partenariats public-privé en Afrique.

Selon lui, l’honnêteté représente un avantage concurrentiel dans les pays où la corruption est endémique. «Une entreprise ne peut pas rester concurrentielle si elle paye des pots-de-vin.»

D’une part, parce qu’elle doit diminuer sa marge bénéficiaire, réduisant du coup la possibilité d’investir. D’autre part, parce qu’elle doit parfois augmenter ses prix pour rentabiliser ses projets, ce qui peut paradoxalement lui faire perdre des contrats publics aux mains de ses concurrents qui peuvent soumissionner à des prix plus bas.

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