Climat: le Québec épargné par les prochaines cibles du Canada

Publié le 26/10/2015 à 16:27

Climat: le Québec épargné par les prochaines cibles du Canada

Publié le 26/10/2015 à 16:27

Par François Normand

(source photo: Bloomberg)

Le Canada devra mettre les bouchées doubles pour lutter contre les changements climatiques. Toutefois, les entreprises québécoises seront épargnées, car elles font déjà largement leur part pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), affirment des spécialistes.

L'élection des libéraux à Ottawa, le 19 octobre, fait en sorte que le Canada devra présenter de nouvelles cibles de réduction de GES, alors que se tiendra à Paris, du 30 novembre au 11 décembre, la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21).

Dans ce contexte, les entreprises de l'Alberta et de la Saskatchewan - deux provinces productrices de pétrole - doivent s'attendre à faire des efforts supplémentaires pour réduire leurs émissions de GES, mais pas celles du Québec.

«Le Québec a déjà de grandes ambitions pour réduire ses GES», fait remarquer Pierre-Olivier Pineau, spécialiste en énergie à HEC Montréal.

Steven Guilbeault, cofondateur et directeur principal d'Équiterre, est du même avis: «Le Québec a déjà atteint les cibles du protocole de Kyoto!», souligne-t-il.

Dans le cadre de Kyoto, le Québec s'était engagé à réduire ses émissions de 6% d'ici 2012 par rapport à 1990. Or, de 1990 à 2012, le Québec les a diminuées de 6,8%.

Pour sa part, le Canada a complètement raté sa cible - la même que le Québec. Ses rejets de GES ont plutôt bondi de 18,3% sur la même période, et le pays s'est même retiré du protocole de Kyoto en 2011.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a certes par la suite proposé de nouvelles cibles. Elles sont toutefois beaucoup moins ambitieuses que celles de Kyoto, soit une réduction de 14% des émissions d'ici 2030 par rapport 2005.

L'enjeu est de taille à la conférence de Paris pour le Canada.

Les 190 pays présents essayeront de conclure un nouvel accord international sur le climat, et ce, afin de limiter le réchauffement mondial à 2 °Celcius.

La température moyenne de la Terre a augmenté de 1 degré depuis le début de l'ère industrielle. Or, le réchauffement ne devait pas dépasser 2 degrés.

Au-delà de ce seuil, les scientifiques craignent une accélération des changements climatiques en raison de la libération du méthane contenu dans le pergélisol, qui recouvre le cinquième de la surface terrestre.

La barre sera donc haute à Paris pour le Canada - et, du reste, pour l'ensemble des pays.

Cela dit, en campagne électorale, les libéraux de Justin Trudeau se sont bien gardés de fixer une nouvelle cible de réduction pour le Canada.

Dans les prochaines semaines, Ottawa discutera donc avec les provinces afin d'établir quelle sera la nouvelle cible de réduction du Canada à la conférence de Paris. Et elle sera à coup sûr plus ambitieuse que celle du précédent gouvernement conservateur, disent les analystes.

Mais il ne faut pas s'attendre non plus à des cibles qui combleront à court terme le retard pris par le Canada en matière de lutte aux changements climatiques.

Par exemple, Ottawa ne se fixera pas une cible très ambitieuse comme celle du Québec, soit une réduction de 20% de émissions d'ici 2020 par rapport à 1990 (et de 37,5% d'ici 2030).

C'est pourquoi les entreprises québécoises n'ont pas vraiment lieu de s'inquiéter de la future position du gouvernement canadien, car elles évoluent déjà dans un environnement réglementaire très exigeant, selon les observateurs.

«Le gouvernement du Québec va continuer à être la référence au Canada par rapport aux objectifs qu'il s'est fixés», affirme l'ex premier ministre Jean Charest, aujourd'hui avocat spécialisé en droit du commerce et de l'investissement international chez McCarthy Tétrault.

 

 

 

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