Cisco Systems se prépare au pire

Publié le 26/01/2013 à 00:00

Cisco Systems se prépare au pire

Publié le 26/01/2013 à 00:00

Par François Normand

John L. Kern, vice-président principal de la chaîne logistique, Cisco Systems

San Jose (Silicone Valley, Californie) - Cisco Systems se prépare toujours au pire pour rester en affaires après un désastre naturel. Cette obsession du risque explique pourquoi l'équipementier de matériel de télécommunication exploite une chaîne logistique très efficace, capable de prévoir et de réagir à des catastrophes, comme le tsunami au Japon et les inondations en Thaïlande, en 2011.

«Lors de ces événements, nous avons pu reconfigurer nos approvisionnements, car nous avions une variété de fournisseurs», explique John L. Kern, vice-président principal de la chaîne logistique, en entrevue au siège social de San Jose, une région à risque au chapitre des tremblements de terre.

Le plan B de Cisco en cas de destruction de son siège social par un séisme témoigne d'ailleurs du raffinement de sa stratégie de la gestion du risque. Dans ce scénario, les employés de l'entreprise à l'extérieur de la zone sinistrée peuvent continuer de travailler sans trop de difficultés, souligne John Kern. «Les instructions sont précises : tout le monde sait quel rôle il a à jouer.»

Cisco, qui compte 63 000 employés répartis dans 165 pays, pourrait donc continuer de s'approvisionner en composants, de faire fabriquer ses produits (Cisco impartit entièrement cette activité) et de livrer son matériel de télécommunication à ses clients sans interruption ou retards majeurs.

Le responsable de la logistique affirme que cette efficacité opérationnelle permet à la société de faire des économies et des gains de productivité «significatifs», qu'il préfère toutefois taire.

Un environnement plus à risque

Cette gestion minutieuse du risque est le fruit d'une prise de conscience, au milieu des années 2000, que l'entreprise évoluait dans un environnement d'affaires de plus en plus à risque. Comme les désastres naturels étaient plus fréquents, Cisco devait absolument mieux protéger sa chaîne logistique mondiale.

«Nous avons beaucoup investi dans la gestion du risque pour y arriver», confie John Kern. Par exemple, la multinationale organise régulièrement des exercices et des simulations avec ses équipes en cas de désastres naturels.

De plus, Cisco a des plans de contingence et de continuité avec ses sous-traitants manufacturiers et ses fournisseurs. Ces plans lui permettent de collecter et d'analyser des informations à propos de l'endroit où sont fabriqués ses produits et où sont situés ses fournisseurs.

Cisco a des fournisseurs aux quatre coins de la planète, et elle ne dépend d'aucun d'entre eux. Dans certaines régions très à risque, elle expose carrément des fournisseurs à ses simulations de catastrophes naturelles, comme à Taïwan, régulièrement touchée par des tremblements de terre.

Cisco investit aussi dans des systèmes qui avertissent très rapidement les gestionnaires et l'équipe du Manufacturing Crisis Management (une unité à l'intérieur de l'entreprise) lorsqu'un événement menace la chaîne logistique. Bref, John Kern n'apprend pas les mauvaises nouvelles sur CNN.

Revenus 46 milliards de dollars américains en 2012

Secteur Matériel de télécommunication

«Il faut comprendre ce que représente vraiment une chaîne logistique efficace. Ce ne sont pas seulement de bons indicateurs de performance, des réductions de coûts, des stocks réduits, etc. Ultimement, ce qui compte, c'est que l'entreprise réponde aux besoins de ses clients tout en exploitant une chaîne logistique efficace .» - John L. Kern, vice-président principal de la chaîne logistique, Cisco Systems

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