Le MyZeil est un centre commercial dans le centre-ville de Francfort.
FRANCFORT (BLOGUE) – Lundi 16 janvier, 15h30, rue Zeil: la célèbre avenue commerçante de la capitale financière allemande, et l’une des plus achalandées du pays, est noire de monde.
Sur près d’un kilomètre, des milliers de consommateurs lèchent les vitrines et font leur magasinage. La scène est presque surréaliste. Comme si le temps des Fêtes n’était pas terminé, et que l’Europe n’était pas en crise.
Pourtant, les déboires économiques de la zone euro sont en train de rattraper l’économie allemande, soulignent les analystes et la presse européenne.
Ainsi, après avoir connu une excellente année 2011 (le PIB allemand a progressé de 3%), le moteur économique de l’Europe devra se contenter d’une croissance beaucoup plus modeste en 2012.
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Le 14 décembre, le Leibniz Institute Economic Research, un organisme associé à l’Université de Munich, prédisait que l’économie allemande ne progresserait que de 0,4% cette année.
Comme les économies de la zone euro sont très imbriquées, l’Allemagne ne pouvait plus encore longtemps faire cavalier seul en Europe, malgré son dynamisme et celui de ses exportateurs.
Le 14 janvier, l’agence de notation Standard & Poor’s a estimé à 40% les probabilités que la zone euro plonge en récession en 2012, avec un PIB qui pourrait se contracter de 1,5%. Et les décotes qui se multiplient en Europe ne vont pas arranger les choses.
L’Allemagne exporte plus du tiers de sa production. La plupart de ses marchés d’exportation se trouvent toutefois en Europe, en premier lieu en France, au Royaume-Uni et en Italie. Or, aucune de ces économies ne va bien.
Les États-Unis, où la reprise demeure fragile, sont aussi une destination importante pour les expéditions des entreprises allemandes. En fait, seule l’Asie reste encore un marché dynamique pour l'Allemagne, ou elle expédiait 19% de ses exportations totales en 2009.
Cela dit, les exportations allemandes ne seront pas toutes touchées de la même façon en 2012.
Par exemple, les exportations de voitures roulent rondement. Pour les dix premiers mois de 2011, elles ont augmenté de 7,8% pour atteindre 3,8 millions de véhicules, selon BDI, une importante association industrielle allemande. Et cette tendance devrait se maintenir cette année, en grande partie grâce aux économies émergentes.
En revanche, les exportations de machinerie et d’équipements industriels sont en déclin. En 2011, elles ont progressé de 15%. Et cette année, BDI prévoit que la croissance s'établira à 5%. Le ralentissement se fera surtout sentir en Chine.
Pendant ce temps, la rue Zeil continue d'accueillir des dizaines de milliers de personnes par jour. Mais cela peut-il continuer longtemps? Comment réagiront les consommateurs allemands s'ils se retrouvent dans le même bateau que les autres consommateurs européens?
