Cinq leçons à tirer de l'Allemagne

Publié le 24/03/2012 à 00:00, mis à jour le 29/03/2012 à 09:13

Cinq leçons à tirer de l'Allemagne

Publié le 24/03/2012 à 00:00, mis à jour le 29/03/2012 à 09:13

Par François Normand

Le Québec importe d'Allemagne une multitude de biens : des voitures, des médicaments, de la machinerie, des turbines d'éoliennes... Mais nous pouvons tirer beaucoup plus du pays champion des exportations : des pratiques pour aider les entreprises québécoises à avoir plus de succès sur les marchés internationaux. Aussi, nous avons demandé à six spécialistes en exportation de suivre notre série de reportages sur les exportateurs allemands pour en dégager des leçons utiles pour le Québec. Voici le fruit de leur analyse.

1 Donner la priorité à la productivité

Les manufacturiers allemands sont les plus productifs du monde après les Américains et les Néerlandais. Pourquoi ? Parce qu'ils investissent massivement dans l'équipement et dans les technologies de pointe. Ainsi, Kirchhoff Automotive alloue chaque année de 8 à 10 % de ses revenus pour automatiser ses chaînes de production. Au Canada, en 2009, les entreprises manufacturières n'ont consacré en moyenne que 2,4 % de leur chiffre d'affaires à l'achat de machinerie, selon le Conference Board du Canada.

Susanne Ritter, directrice de la Chambre canadienne allemande de l'industrie et du commerce à Montréal, estime que les exportateurs québécois doivent augmenter leur productivité tout en réduisant leur perte, comme le font systématiquement les manufacturiers allemands. «L'efficacité énergétique s'impose, tout comme l'utilisation de façon plus durable des ressources naturelles et d'autres facteurs de production pour minimiser les pertes et déchets.» À ses yeux, le gouvernement du Québec doit adopter des règles beaucoup plus strictes pour forcer les entreprises à devenir plus efficaces.

Les exportateurs québécois peuvent retrouver leur compétitivité perdue en raison, notamment, de l'appréciation du huard. L'Allemagne et la Bavière en sont un bel exemple, selon Daniel Curio, directeur de représentation de l'État de Bavière au Québec. «Aujourd'hui, un employé de l'industrie automobile allemande gagne trois fois plus que son collègue de la République tchèque, alors qu'à peine 200 km et une frontière ouverte séparent les deux régions», dit-il. Malgré tout, la Bavière a réussi à créer des emplois dans l'industrie automobile et dans d'autres secteurs manufacturiers.

Comment ? Elle a misé sur l'automatisation de ses chaînes de production, sur les gains de productivité et sur des produits de meilleure qualité. La réussite du constructeur automobile BMW, dont le siège social est à Munich, en est un bon exemple.

Sur le plan de la productivité, toutefois, les entreprises québécoises ont encore du chemin à faire, selon Benoit Durocher, économiste principal au Mouvement Desjardins. «Les gains de productivité de nos entreprises ont été plutôt décevants ces dernières années. Certaines investissent, mais les nouveaux investissements sont souvent destinés à la création de capacités de production, en particulier dans le secteur des ressources naturelles, et non pas à la modernisation d'installations existantes.»

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