SNC-Lavalin ne craint pas la nouvelle loi algérienne sur l’attribution de contrats

Publié le 08/09/2010 à 17:42, mis à jour le 18/10/2013 à 11:41

SNC-Lavalin ne craint pas la nouvelle loi algérienne sur l’attribution de contrats

Publié le 08/09/2010 à 17:42, mis à jour le 18/10/2013 à 11:41

Par La Presse Canadienne

Le géant de l'ingénierie SNC-Lavalin ne craint pas d'être affecté outre mesure par une nouvelle loi algérienne qui impose aux sociétés étrangères de mettre sur pied des coentreprises avec des compagnies du pays pour décrocher des contrats publics de construction.

"Il se peut que les entreprises locales - et c'est le souhait du gouvernement algérien - obtiennent une plus grand part du gâteau que dans le passé", a convenu mercredi le vice-président principal au développement des affaires chez SNC-Lavalin Construction, Bruno Picard, au cours d'un entretien téléphonique.

Il a toutefois fait remarquer que SNC-Lavalin était susceptible de bénéficier de l'affermissement des entreprises du pays. La société montréalaise fait déjà affaire avec plusieurs d'entre elles.

"Que les entreprises algériennes soient plus fortes, ça veut dire que c'est encore plus facile pour nous de travailler avec elles, a ajouté M. Picard. On se situe dans un marché de haute valeur ajoutée. Plus nos partenaires locaux sont solides, mieux c'est pour nous."

Pour se conformer aux nouvelles exigences, la société montréalaise croit qu'elle n'aura pas à constituer une coentreprise pour chaque projet, mais plutôt une seule qui pourra répondre à différents appels d'offres.

De plus, l'obligation de créer des coentreprises ne s'appliquera pas au secteur pétrolier et gazier, dans lequel SNC est très actif.

"On devrait voir comment le gouvernement algérien va articuler tout ça dans les premiers documents d'appels d'offres qui vont sortir dans les prochaines semaines pour des grands projets", a expliqué Bruno Picard.

Présente en Algérie depuis 43 ans, SNC-Lavalin a tiré des revenus annuels moyens de 500 millions $ dans le pays au cours des cinq dernières années. M. Picard ne s'attend pas à que ce chiffre diminue substantiellement à l'avenir. En fait, il prévoit qu'il augmentera du fait de la croissance économique.

"Nous sommes très optimistes pour ce qui est de la poursuite de nos affaires en Algérie", a commenté M. Picard, en soulignant que le pays comptait investir 286 milliards $ US dans ses infrastructures au cours des prochaines années.

"Nous avons un engagement à long terme envers l'Algérie, a-t-il précisé. (...) On va continuer à s'adapter à ce marché-là comme on l'a fait au cours des 43 dernières années."

Des analystes de l'industrie estiment que SNC-Lavalin conservera sa forte présence dans le pays en dépit de la nouvelle loi.

"La réalité, c'est que l'Algérie a besoin du savoir-faire des entreprises mondiales pour réaliser son important programme d'infrastructures", a déclaré Frédéric Bastien, de la firme Raymond James, qui ne s'attend pas à un impact significatif de la loi sur les profits de SNC.

Un analyste qui a voulu conserver l'anonymat a comparé l'initiative algérienne à la Révolution tranquille qu'a connue le Québec dans les années 1960.

"Il y a un fort vent de nationalisme économique qui souffle sur l'Algérie, a-t-il dit. Les Algériens disposent d'importantes ressources naturelles et ils n'en profitent pas pleinement."

SNC-Lavalin compte environ 120 travailleurs dans le pays, auxquels s'ajoutent des milliers d'Algériens à l'emploi de sa filiale SNC-Lavalin Maghreb.

L'entreprise détient en outre des participations dans le capital-actions de certains projets énergétiques sur lesquels elle a travaillé.

L'Algérie est toutefois un endroit dangereux où faire des affaires. Au cours des dernières années, des attentats ont coûté la vie à pas moins de 19 employés de SNC-Lavalin.

L'action de SNC-Lavalin a clôturé à 50,68 $ mercredi, en baisse de 0,6 pour cent, à la Bourse de Toronto.

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