L'Afrique du Sud, un pays de plus en plus stratégique pour le Canada

Publié le 05/06/2010 à 00:00, mis à jour le 29/07/2010 à 13:05

L'Afrique du Sud, un pays de plus en plus stratégique pour le Canada

Publié le 05/06/2010 à 00:00, mis à jour le 29/07/2010 à 13:05

Par François Normand

Photo : iStockPhoto.com

L'acquisition réalisée par Laboratoires Paladin d'une participation dans la société pharmaceutique sud-africaine Pharmaplan, en mars, illustre l'importance croissante de ce marché pour les entreprises canadiennes.

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" L'Afrique du Sud est un bon endroit pour faire notre entrée dans les marchés émergents ", nous a dit en avril Mark Nawacki, vice-président, développement corporatif de Paladin, une pharmaceutique spécialisée de Montréal.

Bombardier a aussi participé à la construction du Gautrain, le plus important système de train rapide d'Afrique, qui entre en fonction ce mois-ci.

Le Canada était en 2009 le sixième investisseur dans ce pays, selon Affaires étrangères et Commerce international Canada. Le revenu par habitant y est plus élevé que dans les pays du BRIC, à l'exception de la Russie. Ce pays de 50 millions d'habitants doit relever d'importants défis : taux de chômage de 25,2 %, inégalités sociales et criminalité endémique. En outre, un citoyen sur sept est porteur du VIH, ce qui pose un défi de santé publique.

1. Plusieurs marchés clés pour les exportateurs canadiens

L'an dernier, les exportations canadiennes en Afrique du Sud sont pratiquement revenues à leur niveau de 2005, à 455 millions de dollars (M$) canadiens. L'économie sud-africaine a connu sa première récession en 17 ans en 2009 (son PIB a reculé de 1,8 %), mais le recul des exportations canadiennes est spectaculaire. En un an, les ventes de soufre sont passées de 168 à 11 M$. Exportation et Développement Canada (EDC) estime que les entreprises canadiennes peuvent vendre leurs biens et services dans les secteurs de l'équipement minier et les services connexes, l'équipement et les services liés au pétrole et au gaz naturel. Cela comprend aussi le transport, les technologies de l'information et des communications, les infrastructures, et la production d'énergie.

2. Une économie qui repose essentiellement sur ses exportations de matières premières

À l'instar du Canada, les principales exportations de l'Afrique du Sud sont des matières premières. Ce pays a d'autres forces. Il a un marché financier bien structuré : la Bourse de Johannesburg est la 18e du monde. Son système juridique de tradition britannique garantit un traitement impartial aux sociétés étrangères. Le pays possède un bon réseau d'infrastructures de transport, assurant la distribution des biens des régions aux grandes villes. L'offre de transport public est toutefois insuffisante. De plus, les centrales électriques vieillissent, causant fréquemment des interruptions de courant. Enfin, le pays compte 5,3 millions d'internautes. Ce nombre pourrait croître rapidement si les coûts des communications diminuaient.

3. Une vraie classe moyenne peut émerger mais à certaines conditions

Le PIB par habitant a doublé depuis la fin de l'apartheid en 1994, qui séparait la minorité blanche des noirs. Malgré cela, la plupart des noirs sont très pauvres. Selon la CIA, l'agence américaine de renseignement, l'Afrique du Sud est la société la plus inégalitaire, et la situation s'est dégradée depuis 1994. Le pays a une certaine classe moyenne noire, mais pas comme en Occident. " La plupart des Noirs qui ont quitté la pauvreté l'ont fait en raison de leurs liens avec la classe politique ", dit Dan O'Meara, un spécialiste de l'Afrique du Sud à l'UQAM. Ils ont également profité des programmes de promotion sociale. Si l'Afrique du Sud veut se doter d'une vraie classe moyenne, le pays doit fournir une éducation de qualité pour tous et développer l'entrepreneuriat.

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