Voici pourquoi le REER n'est pas pour tout le monde

Publié le 10/01/2015 à 13:48

Voici pourquoi le REER n'est pas pour tout le monde

Publié le 10/01/2015 à 13:48

Par Nafi Alibert

Selon les données de la dernière Enquête canadienne sur les capacités financières, cette année, près de 6 Canadiens sur 10 ne savaient pas quel montant ils devaient épargner pour maintenir le niveau de vie souhaité à la retraite. Des chiffres qui trahissent un manque de connaissances appropriées en matière de planification financière.

Le REER, véhicule de placement de la classe moyenne

« On ne devrait investir dans un REER que si on est persuadé que notre taux d’imposition à la retraite sera moins élevé que pendant notre vie active », souligne Jean-Grégoire Morand, associé chez Normandin Beaudry. Selon ce spécialiste en prestation retraite, les régimes enregistrés d’épargne retraite représentent généralement une bonne affaire pour les personnes aux revenus intermédiaires. Mais les choses se corsent pour ceux ayant un revenu annuel inférieur à 25,000 $ ou qui gagnent un salaire élevé.

REER et petits salaires

Pour les moins nantis qui sont assujettis à un faible niveau d’imposition, le REER comporte peu d’intérêt à court ou à moyen terme, puisqu’il ne leur permet pas de tirer réellement profit de déductions fiscales.

S’il est vrai que les sommes économisées sont à l’abri de l’impôt, quand elles seront retirées du REER, elles s’ajouteront au revenu imposable. Ce qui ne sera pas sans conséquences sur le taux marginal d’imposition à la retraite. Ces fonds feront augmenter le revenu imposable jusqu’à entraîner parfois la perte d’une partie ou de l’intégralité des prestations octroyées par les régimes publics auxquels ils auraient eu droit, notamment le Surplus de revenu garanti. « Pour ces gens-là, un CELI devrait être privilégié, car il n’est pas imposable et il n’affectera pas le supplément de revenu garanti », explique M. Morand.

REER et gros salaires

Comme l’indique Vincent Cliche, un conseiller en placement depuis 7 ans, « plus votre revenu est important, plus l’impôt sera élevé, et plus le retour d’impôt des REER sera conséquent ». Mais pour les personnes à hauts revenus, l’enjeu se situe au chapitre de la limite des REER fixée à 24 930 $ pour 2015. Cela signifie que les personnes qui auront gagné plus de 138 500 $ en 2014 ne pourront pas épargner 18 % de leur revenu actuel dans un REER, car ils dépasseront cette limite. Or, on estime qu’il faudrait cotiser ce pourcentage pendant 35 ans pour avoir un remplacement de revenu correspondant à 70 % de son salaire à la retraite, « mais ce véhicule leur donnera peu d’opportunité d’épargner à hauteur de leur revenu », regrette M. Morand.

Quant aux chefs d’entreprises ou de sociétés de gestion, « il y a tout un jeu fiscal qui fait que le REER n’est pas nécessairement le meilleur véhicule de placement, signale M. Cliche. Sur le long terme, il vaut parfois mieux investir dans sa propre compagnie et se verser des dividendes plutôt que dans des REER en se versant un salaire. »

Les deux experts admettent que trop de gens opposent le REER au CELI alors qu’ils peuvent être complémentaires. « C’est une excellente stratégie, très intéressante, que de réinvestir systématiquement son retour d’impôt du REER dans un CELI, conseille M. Cliche, car on crée ainsi beaucoup plus de richesse que si on ne cotisait qu’au REER ou au CELI à montant égal. »

En guise d’exemple, une personne assujettie au plus haut taux d’imposition qui investit 10 000 $ dans un REER bénéficiera d’un retour de 4 997 $. Si elle les réinvestit dans un CELI, elle n’aura pas épargné 10 000 $, mais bien 14 997 $.

 

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