Retraités, évitez ces quatre pièges dans un marché en déclin

Publié le 25/01/2016 à 09:28

Retraités, évitez ces quatre pièges dans un marché en déclin

Publié le 25/01/2016 à 09:28

Pour les jeunes investisseurs, la faiblesse des marchés devrait être une raison de célébrer plutôt que de se morfondre, parce qu'elle fournit des occasions d'ajouter des actions lorsqu'elles sont bon marché. 

Les investisseurs plus âgés et retraités peuvent également profiter du déclin des marchés en achetant des titres à meilleur prix. Mais les marchés baissiers peuvent aussi faire mal. Non seulement d'importantes chutes quotidiennes des marchés boursiers peuvent causer des maux de coeur, mais elles ont aussi le potentiel d'infliger des dommages durables. Après tout, les investisseurs qui ont des échéances plus courtes peuvent ne pas avoir le temps de récupérer des chutes boursières; n'oubliez pas qu'il a fallu 15 longues années à l'Indice Nasdaq composé pour revenir à son sommet de 2000. De plus, retirer activement de l'argent d'un portefeuille qui perd de la valeur peut réduire sa durabilité, car il y moins d'actifs en portefeuille lui permettant de récupérer lorsque les marchés se reprennent. C'est pourquoi on entend souvent dire que le risque lié aux séquences des rendements, dans une conjoncture baissière qui survient au début de la retraite, est un problème qui touche particulièrement les jeunes retraités trop investis dans les actions.

Naturellement, on ne peut pas dire si la récente volatilité boursière ne sera qu'une anomalie passagère ou le début d'une tendance plus prolongée. Mais si la volatilité persiste, voici quatre pièges que les retraités devraient éviter : 

1) Rechercher les aubaines sans trop prêter attention au risque de baisse

Les actions ont chuté rapidement. À la clôture des marchés lundi le 18 janvier, l'Indice composé S&P/TSX avait perdu 8 % depuis le début de l'année, et la compagnie typique dans l'univers mondial couvert par les analystes de Morningstar était sous-évaluée d'environ 13 %. D'autres segments du marché ont chuté même davantage et semblent afficher une valeur encore plus grande aujourd'hui. À l'heure actuelle, l'action typique du secteur énergétique dont les analystes assurent la couverture se négocie à plus de 20 % de rabais par rapport à sa juste valeur. Les marchés émergents et les actions des matériaux de base ont eux aussi chuté de façon précipitée. 

Pourtant, même si les participants au marché exagèrent inévitablement la baisse du prix des marchandises, nombre des segments en difficulté du marché sont réduits à juste titre. Le prix de l'énergie et des actions a chuté en grande partie en raison de la léthargie de la croissance mondiale, particulièrement dans les marchés émergents, et quelques experts économiques suggèrent que les marchés émergents ou le pétrole sont voués à rebondir très fort à tout moment. C'est vrai, beaucoup des compagnies qui ont le plus dégringolé au cours des dernières années sont très cycliques et, par conséquent, imprévisibles. Bien que 60 % des compagnies dans l'univers couvert par les analystes d'actions de Morningstar aient une cote d'incertitude de juste valeur élevée, ce qui signifie qu'il est difficile de prévoir leurs flux de trésorerie, c'est le cas de 82 % des compagnies du secteur énergétique. Somme toute, bien que beaucoup d'actions semblent bon marché, beaucoup pourraient aussi subir un mauvais sort, et il pourrait leur falloir beaucoup de temps pour qu'elles se reprennent. 

Cela ne veut pas dire que les retraités devraient éviter de chercher des aubaines. Mais ils devraient faire plus d'efforts que les jeunes investisseurs pour se protéger contre les baisses. D'abord, il est logique qu'ils vérifient leurs participations existantes et s'assurent qu'ils ne doublent pas leurs mises dans des segments du marché qui sont déjà bien représentés; le Rapport Anatomie du portefeuille de Morningstar est un outil qui peut y aider. De plus, ils pourraient songer à un fonds ou un FNB axé sur la valeur pour obtenir une participation très diversifiée à des secteurs malaimés plutôt que miser une grande portion de leur portefeuille sur des compagnies individuelles ou des fonds sectoriels. Enfin, la méthode des achats périodiques par sommes fixes pour assurer certaines participations permet de garantir une fourchette de prix d'achat au cas où certains de ces avoirs malaimés tombent encore plus bas.

2) Se gaver de risque lié au crédit

De même que les investisseurs dans les actions peuvent être attirés par le prix des actions malmenées, les retraités en quête de revenu peuvent lorgner certains des rendements les plus élevés qui ont surgi dans des segments déprimés du marché obligataire. Des rendements qui étaient minuscules il n'y a pas si longtemps semblent maintenant alléchants dans des segments comme les obligations à rendement élevé et les obligations des marchés émergents. Même les fonds à rendement élevé de haute qualité comme le Fonds d'obligations à haut rendement TD affichent des rendements supérieurs à 5 % aujourd'hui, et l'écart de rendements (la différence entre les rendements des titres à rendement élevé et ceux des obligations gouvernementales) augmente rapidement. Un phénomène comparable s'est produit parmi les fonds d'obligations des marchés émergents où les rendements supérieurs à 6 % sont maintenant monnaie courante.

Il est habituellement préférable d'être un acheteur d'obligations de qualité inférieure lorsque les rendements ont augmenté rapidement que lorsque les rendements sont faibles et que leurs prix sont plus élevés. Ces rendements plus élevés fournissent un revenu ainsi qu'une petite protection à la baisse au cas où quelque chose tourne mal. Mais chaque fois que vous verrez un rendement nettement plus élevé que l'Indice obligataire universel FTSE TMX Canada (environ 1,9 % en ce moment), cela devrait signaler qu'il est temps de demander ce que sont les risques et pourquoi les investisseurs exigent ce type de rémunération. Les obligations les plus durement touchées ont chuté la plupart du temps pour des raisons semblables à celles qui ont fait chuter les actions les plus durement touchées : des préoccupations sur le ralentissement de la croissance mondiale et la chute du prix de l'énergie et des matériaux de base. Ces situations ne se résoudront pas d'elles-mêmes en un jour, donc le conseil qui s'applique aux investisseurs dans les actions en quête d'aubaines (une échéance suffisamment longue, une diversification et un espacement des achats) s'applique ici aussi. 

De plus, l'éternelle réserve à appliquer aux obligations sensibles au crédit est de mise : bien qu'il soit raisonnable de les utiliser pour remplacer une partie de la participation aux actions de votre portefeuille et de récolter par là même des rendements plus élevés, les obligations de pacotille et des marchés émergents ne fourniront pas le même soutien aux participations en actions de votre portefeuille que ne le feront les obligations de qualité élevée. (Plusieurs fonds dans la catégorie Revenu fixe à rendement élevé ont perdu plus de 20 % en 2008.) On peut les considérer comme des stimulants pour votre portefeuille obligataire de base.

3) Aller trop loin dans la voie de l'élimination du risque

À l'extrême opposée, les retraités pourraient raisonnablement considérer la liquidation du début de 2016 comme un signe qu'il est temps de réduire le risque dans leur portefeuille une fois pour toutes, particulièrement s'ils ont laissé leurs actions gagnantes la bride sur le cou ces dernières années. Et il est vrai que l'augmentation des positions en actions, combinées au fait que les investisseurs soient sept ans plus âgés que lorsque les actions ont commencé leur ascension au début de 2009, suggère que beaucoup de portefeuilles de retraités et de gens en période d'accumulation pourraient bénéficier d'un rééquilibrage.

Pourtant, aussi attrayant que puisse paraître le contrôle de la volatilité à un moment comme celui-ci, les retraités doivent bien s'assurer qu'ils ne vont pas trop loin. Alors que les liquidités et les obligations de haute qualité sont des gages de stabilité, leur faible rendement au départ signifie qu'elles garantissent aussi de maigres rendements à long terme -- vraisemblablement un maximum de 3 % pour les obligations au cours de la prochaine décennie. Cela pourrait battre l'inflation, mais tout juste. Pour les retraités qui ont besoin à tout le moins de croissance, les actions constituent un des seuls moyens de l'obtenir. Cela explique pourquoi des fonds à échéancier visant les investisseurs qui ont déjà pris leur retraite détiennent en moyenne 30 % d'actions. Les retraités qui reçoivent une bonne part de leur revenu en pension et prestations gouvernementales, ou dont les portefeuilles sont si gros qu'ils y touchent à peine, pourraient raisonnablement détenir des pondérations d'actions encore plus importantes.

4) Ne pas rectifier votre taux de retrait

La faiblesse récente des marchés ne devrait pas nécessiter que vous cessiez d'aller au restaurant ou d'annuler la croisière que vous avez déjà payée. Mais de nombreux retraités ont laissé augmenter leurs dépenses ces dernières années, conséquence naturelle de l'effet de richesse créé par la tendance à la hausse que connaissent les soldes de vos comptes. Ces retraits au montant plus élevé, comme pourcentage de votre portefeuille nouvellement diminué, peuvent devenir trop élevés et ont le potentiel de réduire la durabilité de votre portefeuille à long terme. 

Les meilleurs systèmes de taux de retrait intègrent la souplesse, à la fois de capturer davantage la tendance à la hausse des marchés, et de rectifier à la baisse lorsque vos avoirs chutent. Effectuer des retraits à un pourcentage fixe intègre ce type de souplesse, mais mène naturellement à un flux de revenu volatil qui peut ne pas être appétissant. Les retraités qui aimeraient plus de stabilité dans leur flux de revenus feraient bien d'ajouter des « garde-fous » à leurs retraits fixes, comme le souligne Vanguard dans cette étude.

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