Retraite: en avez-vous jusqu'à 100 ans?

Publié le 23/02/2015 à 10:34

Retraite: en avez-vous jusqu'à 100 ans?

Publié le 23/02/2015 à 10:34

Souffler 100 bougies n’est plus si exceptionnel. Près de 80 000 Canadiens feront partie de cette élite d’or d’ici 2061 alors qu’ils étaient 5 825 en 2011, prévoit Statistique Canada.

Sans atteindre nécessairement cet âge vénérable, la dernière évaluation actuarielle du Régime des rentes du Québec montre que les hommes et les femmes nés en 2013 vivront respectivement jusqu’à 87 ans et 90 ans. Une retraite à 60 ans signifie donc en moyenne 30 autres années à profiter de la vie… et à devoir subvenir à ses besoins. Tout ça sans employeur qui nous verse un salaire.

De quoi revoir sa stratégie de planification de retraite pour s’assurer d’apporter de l’eau au moulin jusqu’aux derniers milles de sa vie.

Pour planifier la retraite de ses clients, Angela Iermieri du Mouvement Desjardins se fonde sur les prédictions de l’Institut québécois de planification financière, soit d’une espérance de vie de 91 ans pour les hommes et de 95 ans pour les femmes.

« Même si les chiffres sont éloquents, bon nombre de personnes ne croient pas qu’elles atteindront l’âge de 90 ans, souvent en raison d’un historique familial non favorable », explique la planificatrice financière. Le mieux demeure toujours d’en prévoir plus et de rajuster le tir, au besoin.

En effet, dans les années 1960 et 1970, les gens vivaient en moyenne seulement 10 ans après leur retraite. Les chiffres ont plus que doublé depuis ! Et l’espérance de vie continue d’augmenter année après année.

Les Québécois prennent une retraite plus hâtive, soit à 60,2 ans plutôt qu’à 64 ans comme les autres Canadiens, ce qui rallonge encore leur période à la retraite.

Les attentes v. la réalité

« Même si la plus grande portion des revenus sera attribuée dans les 10 premières années suivant la retraite en raison des dépenses liées à une vie plus active, celles-ci seront remplacées par la suite par les frais médicaux et les frais d’hébergement », précise Pascal Turner, conseiller en sécurité financière à la Financière Sun Life. Ce qu’oublient souvent de prendre en considération les épargnants.

Mais comment prévoir la somme nécessaire pour vivre pendant tout ce temps ?

Tous les planificateurs financiers vous diront qu’il faut commencer à épargner dès que possible, ne serait-ce qu’un petit montant chaque semaine.

Si M. Tardif commence à cotiser à un REER à partir de 35 ans à raison de 3 000 $ par année jusqu’à ses 65 ans, et à un rendement de 6 %, il aura cumulé un total de 251 405 $ à sa retraite, dont 90 000 $ provenant de ses poches. En revanche, s’il avait commencé à 25 ans, il aurait pu obtenir un total de 317 674 $ en ne déversant personnellement que 45 000 $. On comprendra que le temps et les intérêts qui s’accumulent durant cette période jouent un rôle majeur dans le montant épargné.

« Disons que dans la quarantaine, il faut avoir une idée concrète de combien de revenus on aura besoin à la retraite et des sources possibles, que ce soit les prestations de vieillesse, les REER ou la vente d’une maison », mentionne Mme Iermieri.

Plus on s’approche de la retraite, plus on doit faire un suivi serré de sa stratégie de retraite afin d’évaluer sa situation actuelle, de même que le rendement de son portefeuille.

Chacun pour soi… ou presque

Quand on sait que les gouvernements provincial et fédéral ont mis en place des mesures de bonification des rentes pour ceux qui retarderont leur retraite, on peut penser que le but recherché était de renflouer les coffres pour pallier le départ à la retraite massive des baby-boomers.

« Comme des impondérables peuvent influencer la santé financière des fonds publics, il est préférable de rester indépendant du gouvernement dans notre stratégie d’épargne », prévient Pascal Turner.

On peut espérer que l’amélioration de l’espérance de vie insufflera également un vent de sagesse précoce sur les épargnants pour assurer leurs vieux jours.

 

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