Retarder la PSV et le RRQ peut être très avantageux

Publié le 06/04/2016 à 08:00

Retarder la PSV et le RRQ peut être très avantageux

Publié le 06/04/2016 à 08:00

Par Institut de planification financière

Au cours des dernières années, le Régime de rentes du Québec (RRQ) et la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) ont subi plusieurs modifications, dont certaines ont eu pour effet d’en diminuer quelque peu la valeur :

• Augmentation progressive et significative du taux de cotisation au RRQ.

• Augmentation progressive de la pénalité pour versements par anticipation au RRQ.

Notons que le gouvernement fédéral précédent avait prévu le report progressif de l’âge d’admissibilité à la PSV jusqu’à 67 ans pour les plus jeunes, mais le gouvernement libéral l’a ramené à 65 ans.

Toutefois, certaines autres modifications rendent désormais pertinente une option qui ne l’était que rarement auparavant : le report de l’âge auquel on choisira de toucher ces prestations dans le but de les augmenter.

Le Régime de rentes du Québec (RRQ)

Le taux de cotisations à ce régime est passé de 4,950 % du salaire admissible en 2011 à 5,325 % en 2016 et passera à 5,400 % en 2017. Une telle hausse était inévitable pour assurer la pérennité du régime.

Aussi, à cause de l’augmentation de la pénalité pour retraite anticipée, il est de moins en moins attrayant de toucher sa rente de retraite avant 65 ans.

Par contre, il peut-être avantageux de reporter le moment où on commence à encaisse la rente. Auparavant, le particulier qui choisissait de retarder le versement de ses prestations de retraite d’un maximum de 5 années voyait sa rente augmentée de 6 % pour chaque année de report. Il pouvait le faire pendant cinq ans maximum. Ainsi, le participant qui aurait attendu 5 ans aurait touché 13 000 dollars par année à compter de 70 ans plutôt que 10 000 $ s’il avait décidé de s’en prévaloir à partir à 65 ans (30 % d’augmentation).

Rien n’a changé dans la mécanique, sauf que depuis 2013, le facteur d’ajustement est passé à 8,4 %, ce qui permet à celui qui repousse au maxium l’encaissement de la rente de toucher 14 200 $ par année (42 % d’augmentation). Dans bien des cas, cette stratégie peut être intéressante. Elle ne l’est pas toutefois pour les particuliers qui ont peu cotisé à la RRQ.

Pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV)

Le même principe s’applique à la Pension de la sécurité de la vieilles depuis le 1er juillet 2013. Chaque année de report permet d’augmenter de 7,2 % les montants des pretations pour les années subséquentes. Comme pour la RRQ, on peut retarder les versement durant un maxium de cinq ans, ce qui permet au retraité d’augmenter sa PSV de 36 % pour le reste de sa vie.

Concrètement, le participant qui aurait eu droit à une prestation maximale de 6 846 $ s’il avait 65 ans en 2016 aura le loisir de retarder d’un maximum de 5 ans le paiement de cette prestation afin de recevoir 9 311 $ par année (en dollars de 2016). Le report de la PSV provoquera également le report du Supplément de revenu garanti.

Comparaison des prestations maximales

Le tableau suivant présente, selon l’âge auquel on les demande, les prestations maximales payables de ces régimes (en dollars de 2016). 

On remarque qu’un particulier qui demande les prestations de ces régimes aussitôt que possible (RRQ à 60 ans et PSV à 65 ans) toucherait, à 70 ans, un revenu total annuel de 15 236 $ (8 390 $ de RRQ et 6 846 $ de PSV). Si ce particulier décidait plutôt de reporter jusqu’à 70 ans le début des prestations, il recevrait un revenu total de 27 927 $ par an (18 616 $ de RRQ et 9 311 $ de PSV).

Sans tenir compte de l’inflation, il s’agit d’une augmentation de 83 % par rapport à celui qui aura opté pour des prestations précoces. Évidemment, on présume ici que ce particulier a accès à d’autres sources de revenus entretemps.

Autres considérations

Ces chiffres démontrent que reporter le début des prestations du RRQ et de la PSV devient parfois une option tout à fait légitime. Il y a de très nombreux facteurs à considérer afin d’établir l’âge idéal de début de ces prestations. L’espérance de vie, la période de cotisation au RRQ et la présence d’autres revenus, par exemple.

Un spécialiste pourra faire les calculs nécessaires et vous aider à déterminer l’âge idéal pour toucher ces prestations.

 

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