Rentes de retraite: les moins nantis, perdants sur toute la ligne

Publié le 31/08/2018 à 14:00

Rentes de retraite: les moins nantis, perdants sur toute la ligne

Publié le 31/08/2018 à 14:00

Pour les gens à faible revenu, la vie peut paraître injuste.

Elle l'est d'autant plus que leur espérance de vie est significativement moins reluisante que celle des gens gagnant un salaire élevé. Quand on examine le phénomène sous l'angle des revenus de retraite, il n'y a pas de quoi se consoler. Ils sont doublement perdants.

Plusieurs enquêtes ont déjà montré le lien entre le revenu et l'espérance de vie, notamment aux États-Unis. Aucune recherche exhaustive du genre n'avait été menée au Canada jusqu'à récemment. Des chercheurs de l'Institut C.D. Howe ont toutefois pu explorer la question en analysant les données historiques du Régime de pension du Canada (RPC), l'équivalent du Régime de retraite du Québec (RRQ) dans le reste du pays. Ils ont publié leurs résultats plus tôt ce mois-ci.

La base de données du RPC est une mine d'or pour les chercheurs. Elle contient des informations sur les revenus des participants (pour déterminer les cotisations) et l'année de leur décès, moment où le régime cesse de verser une rente. Ils se sont concentrés sur les données des Canadiens nés entre 1923 et 1955. Signalons qu'ils ne disposaient d'aucune information pouvant mener à l'identification des personnes, des données par ailleurs inutiles aux fins de l'enquête.

Les résultats sont conformes en partie à ce qui a été observé ailleurs. Comme aux États-Unis, des revenus plus élevés sont accompagnés d'une longévité accrue au Canada. La différence est saisissante chez les hommes, les plus riches vivant huit ans de plus que les moins nantis (l'écart se creuse à 14 ans aux États-Unis). Bien qu'atténué, le phénomène est aussi présent chez les femmes.

Au contraire des États-Unis cependant, l'écart au Canada serait stable. Les chercheurs émettent plusieurs hypothèses. Ce pourrait notamment être l'effet d'une meilleure répartition de la richesse ainsi que du système de santé universel qu'on trouve au nord.

Comme le fait souvent l'Institut C. D. Howe, les chercheurs ont analysé la situation dans une perspective de revenu de retraite. Ils en viennent à la conclusion que les régimes de retraite dont la rente est promise (RRQ, RPC, régime complémentaire à prestations déterminées et rentes viagères) sont désavantageux pour ceux qui gagnent de faibles salaires.

La formule afin de déterminer les cotisations des participants à un régime de retraite tient compte de nombreuses données sociodémographiques du groupe, mais pas des revenus des membres qui la composent. Comme les gens à faible revenu ont une espérance de vie moins élevée, ils profiteront moins longtemps des rentes d'un régime de retraite. Toute proportion gardée, ils auront pourtant investi le même effort financier.

Pour une personne à faibles revenus, chaque dollar injecté dans une rente rapporte donc moins. Chez les hommes nés dans les années 1920, l'écart avec les personnes dont le revenu se situe en haut de la fourchette est 30%. À 27%, il est à peine réduit dans la cohorte des années 1950.

" […] la valeur de la rente est beaucoup plus importante pour ceux qui gagnent les revenus élevés que ceux avec des faibles revenus", affirment les auteurs de l'étude.

Cette distorsion réside dans le fait que des individus montrant des profils de risque différent sont mis en communs.

Jusqu'à maintenant, aucune étude n'a pu conclure à une relation de cause à effet entre les revenus et l'espérance de vie. Les chercheurs qui ont étudié la question tendent plutôt à dire que le revenu et l'espérance de vie dépendent du niveau d'éducation de manière concomitante. En plus d'un accès aux emplois les mieux rémunérés, les personnes plus éduquées adoptent en général des habitudes de vie plus saines.

 

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