Planification de retraite, les normes de la sagesse

Publié le 26/10/2018 à 14:00

Planification de retraite, les normes de la sagesse

Publié le 26/10/2018 à 14:00

Quiconque qui a déjà rencontré un planificateur financier ou qui dévore les articles mettant en relief les défis financiers de futurs retraités, comme la «Clinique Retraite» du journal Les Affaires ou «Sous la loupe» dans La Presse, a entendu parler des normes de l’IQPF.

De quoi s’agit-il? D’où viennent-elles? Comment sont-elles établies?

On ne peut répondre sans d’abord parler du rôle du planificateur financier, au moins partiellement, puisqu’il couvre très large. Une partie de son travail consiste à élaborer des projections pour évaluer les besoins d’épargne en vue de la retraite de ses clients.

Comment mesurer l’épargne nécessaire aujourd’hui pour combler des besoins qui se manifesteront dans quelques décennies? Une part de cette évaluation est subjective et dépend des objectifs du client, mais le calcul ne doit pas pour autant reposer sur du vent.

Quels rendements de portefeuille faut-il utiliser en fonction du profil de risque du client? Comment l’inflation affectera-t-elle le pouvoir d’achat de ce dernier avec les années?

Les outils de calculs et de planification qu’utilisent aujourd’hui les planificateurs sont très puissants, mais ils ne serviraient à rien sans des hypothèses de rendement et d’inflation réalistes. C’est ici que les normes de l’Institut québécois de la planification financière entrent en jeu.

Chaque année, un groupe d’experts se réunit pour réviser les Normes d’hypothèses sur des données clés telles que l’inflation, les rendements (placement court terme, revenu fixe, actions canadienne, étrangère et pays émergent) et l’espérance de vie.

L’un d’eux est Martin Dupras. Avec ses collègues Nathalie Bachand et Daniel Laverdière, il a milité pour la mise en place de telles normes, il y a dix ans. «Avant, chacun avait sa petite recette pour établir des hypothèses de rendement à long terme et déterminer le moment du décès», dit Martin Dupras en précisant que la plupart de ses collègues s’y adonnaient sérieusement.

En même temps, cela ouvrait la possibilité pour certains conseillers de concocter des projections complaisantes. Il suffisait d’augmenter un peu les hypothèses de rendement, de réduire d’un poil l’inflation et de retrancher quelques années à l’espérance de vie pour qu’un scénario précaire se transforme en promesse de retraite dorée.

C’est encore possible aujourd’hui, l’utilisation des normes n’est pas obligatoire. Le professionnel qui les ignore s’expose toutefois le flanc à la critique.

Pour Martin Dupras, les normes de l’IQPF assurent une forme de protection aux particuliers, mais aussi aux professionnels. Ces standards ne garantissent pas que leurs projections se réaliseront, mais ils agissent comme un sceau, celui qui démontre que leur travail a été réalisé dans les règles de l’art.

Il est surprenant qu’il y a dix ans à peine, ces normes n’existaient pas au Québec. Plus encore qu’elles n’ont été adoptées que quelques années plus tard par le Conseil des normes en planification financière, l’équivalent canadien de l’IQPF. Martin Dupras n’a pas connaissance qu’une pratique semblable existe aux États-Unis, où l’on s’appuie sur les prévisions des gestionnaires de régimes de retraite.

Les hypothèses de rendement de l’IQPF s’appuient sur plusieurs sources et peuvent paraître prudentes pour certains. En 2018, les experts de l’IQPF établissent leurs attentes à 4,70% pour un portefeuille dynamique, libre de frais (1,25 %).

«Nos normes sont empreintes de sagesse, dit Martin Dupras. Les clients sont parfois étonnés de constater les rendements que nous utilisons. S’il y a un écart entre les normes et les rendements réels, il est préférable que ce soit du bon bord.»

«Quand les clients veulent qu’on utilise des rendements plus élevés, on leur demande s’ils préfèrent mourir avec de l’argent ou manquer d’argent avant de mourir. Ils comprennent alors les raisons de notre prudence», poursuit le planificateur financier.

Selon l’IQPF, elles sont largement connues par les planificateurs et partagées avec leurs clients.

Les normes d’hypothèse de projection 2018.

Inflation : 2%

Rendements

Court terme : 2,90%

Revenu fixe : 3,90 %

Actions canadiennes : 6,40 %

Action étrangère : 6,70 %

Actions des pays émergents : 7,40 %.

Les normes sur l’espérance de vie sont déclinées sur une table illustrant les probabilités de survie à un certain âge. Par exemple, un homme de 50 ans a 20 % de chance de survivre jusqu’à l’âge de 95 ans.

 

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