Mode d'emploi vers la dernière résidence


Édition de Juin 2015

Mode d'emploi vers la dernière résidence


Édition de Juin 2015

Le moment est venu de trouver une place pour vos parents ou vos grands-parents dans une maison pour personnes âgées? Mais comment faire pour s’y retrouver dans les méandres de cette industrie?

Pas facile de s’orienter dans cette industrie où l’on retrouve de tout, du plus modeste au plus luxueux, du foyer hébergeant un seul résident aux mégacomplexes destinés aux personnes de l’âge d’or. Avec près de 1 900 résidences privées au Qué­bec, quelque 115 000 unités et aucun répertoire central qui permette de comparer les prix ou la qualité de ces milieux de vie, se lancer dans cette aventure – ou tenter d’appuyer ses parents dans leurs démarches – peut représenter un défi, même pour les plus avertis.

D’abord, il faut comprendre la différence entre les CHSLD et les résidences privées avec services pour aînés. Ces dernières hébergent des personnes âgées géné­ ralement en bonne santé ou qui ne nécessitent que peu d’assistance, tandis que les centres d’hébergement de soins de longue durée accueillent ceux (à revenus modiques, particulièrement) qui nécessitent des soins constants.

Dans le réseau privé, on peut acheter des condos qui offrent un vaste éventail de services, mais la majorité des unités sont des propriétés locatives gérées par les mêmes ententes de bail que tout autre appartement à louer. Ces maisons de retraite proposent, en plus du logement, différents services tels que les repas, l’assistance domestique et aux soins personnels, ou encore les soins infirmiers, les programmes de loisirs et le service de sécurité. Pour trouver la résidence, il faut commencer par déterminer dans quel secteur on souhaite vivre.

Certaines personnes âgées préféreront rester dans le quartier qui est le leur depuis toujours. D’autres se rapprocheront de leurs enfants. Il faut ensuite effectuer une bonne évaluation de ses moyens financiers et de ses besoins en matière de services et de soins, souligne Marco Guerrera, responsable du programme Qualité Logi-être de la FADOQ, qui présente un répertoire de résidences privées par région.

Veut-on continuer à cuisiner tous les jours, quelques jours par semaine, ou plus du tout? Ira-t-on se faire coiffer au même endroit qu’avant, ou préfère-t-on qu’il y ait un salon sur place? Que recherche-t-on sur le plan des activités et des loisirs? Autant de questions auxquelles il faut répondre pour mieux orienter ses recherches. À chaque région son marché Comme pour tout appartement, le prix d’une unité varie beaucoup d’une région à l’autre et dépend d’un vaste ensemble de facteurs tels que la taille et le type du logement – chambre individuelle, semiprivée, studio, une chambre, deux chambres, etc. –, le quartier dans lequel elle se trouve et la gamme de services offerts.

Comme l’explique Marie-Claude Giguère, courtière immobilière agréée spécialisée en relogement pour aînés et auteure du guide Déménager ou non? destiné aux personnes âgées et à leurs enfants, la plupart des résidences peuvent être catégorisées en quelques groupes. Il y a d’abord les résidences pour personnes entièrement autonomes, qui n’offrent presque pas de services, mis à part un concierge ou un comité de résidents.

Cette formule abordable existe encore à partir d’environ 1 000 dollars par mois dans diverses régions du Québec, dont Montréal. Viennent ensuite les résidences « hybrides » destinées à une clientèle autonome et semi-autonome, qui offrent les repas, et en option, environ 1,5 heure de soins par jour, ce qui comprend habituellement l’assistance au bain, l’habillement, la prise des médicaments et le ménage. Typiquement, on y retrouve une aile ou un étage destiné aux personnes qui ont besoin de davantage de services. Si une personne perd son autonomie, elle pourra ainsi obtenir plus de soins sans changer d’environnement.

Dans ces résidences, la facture peut osciller entre 2 500 dollars et 3 500 dollars. D’autres installations offrent encore plus de flexibilité à leur clientèle, allant de l’autonomie complète à près de trois heures de soins par jour. Enfin, les établissements de soins complets, qui offrent 2,5 heures de soins par jour ou plus, peuvent coûter 3 800 dollars ou plus. À 2,5 heures de soins, on compte généralement l’aide pour le lever et la mobilité, en plus des autres services.

Au-delà de ce barème, l’aide pour la mobilité réduite, l’encadrement pour la perte cognitive et un soutien plus soutenu pour les activités de la vie quotidienne comme le bain ou l’alimentation peuvent être compris dans l’éventail de soins. Visiter pour comparer Une fois les besoins et la capacité de payer cernés, on peut commencer à visiter des résidences. Cela peut sembler intimidant, mais la seule façon d’être sûr d’en avoir pour son argent, c’est d’en appeler plusieurs, de visiter celles qui ont des places disponibles et de comparer les prix et les installations. Des courtiers immobiliers certifiés spécialisés en résidences pour aînés ou des conseillers en résidences (un titre qui lui, n’est pas réglementé) peuvent contribuer à simplifier cette tâche.

« Travailler avec une agence, c’est gratuit, et ça facilite la sélection de la bonne résidence. Ça permet de compter sur quelqu’un qui peut estimer les moyens financiers, qui renseigne sur les crédits d’impôt offerts, et qui sait à quoi s’attendre d’un [foyer] à l’autre », affirme la directrice générale du service de conseillers en résidence Visavie, Sylvie Dagenais. La personne qui recherche une résidence ne devrait pas les visiter seule. Comme pour toute décision importante, il est préférable d’être accompagné d’un proche ou d’un ami, ce qui permettra d’échanger et de comparer ses impressions par la suite.

Le choix du bon foyer pour aînés va bien au-delà des apparences et des caractéristiques de l’unité, souligne la courtière Marie-Claude Giguère, qui a visité plus de 400 résidences privées dans le cadre de son travail. «Il faut voir comment le personnel parle aux résidents, comment ceux-ci se parlent entre eux, leur apparence. Être attentif aux odeurs, à la propreté. Ces éléments en disent beaucoup sur l’entreprise.» Il est également recommandé de prendre un repas sur place, car l’alimentation est l’un des aspects les plus importants dans le choix d’une maison de retraite. Si une résidence refuse de vous accueillir pour un repas, méfiez-vous. «Manger sur place permet de voir si ça nous plaît, si la nourriture est équilibrée. On peut demander aux résidents ce qu’ils pensent des repas, si le menu varie régulièrement, et ce qu’ils pensent de la résidence en général. Ça permet de saisir l’atmosphère de l’endroit », dit Marco Guerrera, de la FADOQ.

On observe aussi le niveau cognitif de la clientèle. Une personne en pleine possession de ses moyens pourrait être mal à l’aise à l’idée de vivre dans un milieu où une bonne partie des résidents souffre de maladies comme l’Alzheimer. Surtout, n’arrêtez pas vos recherches à la première résidence et ne signez pas immédiatement de bail, note le présidentdirecteur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), Yves Desjardins. Visitez quatre ou cinq maisons de retraite. Bon nombre de foyers offrent même la possibilité d’effectuer un séjour pouvant aller d’une nuit à une semaine, afin de bien comprendre l’expérience de vie qui s’offre à la clientèle.

Yves Desjardins recommande aussi de vérifier si les résidences sont certifiées par le gouvernement du Québec. Pour connaître la certification des résidences privées de votre secteur (certifiées, non certifiées, demande en cours de traitement, etc.), consultez le «Registre des résidences pour personnes âgées» du ministère de la Santé et des Services sociaux. Parfois, les personnes âgées ressentent la pression qu’exercent leurs enfants ou petits-enfants, qui préféreraient «placer» leur parent afin d’avoir l’esprit plus tranquille. D’autres solutions existent néanmoins, rappelle Marie-Claude Giguère, comme les popotes roulantes ou les services d’aide ménagère, qui permettent le maintien à domicile des personnes âgées. Il est important de se souvenir qu’ultimement, la décision de quitter son logis pour une résidence privée pour aînés relève d’une seule et unique personne : la personne âgée elle-même, sauf en cas d’inaptitude.

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