Êtes-vous émotionnellement prêt à prendre votre retraite?

Publié le 24/09/2015 à 11:18

Êtes-vous émotionnellement prêt à prendre votre retraite?

Publié le 24/09/2015 à 11:18

La retraite est représentée par les médias comme une période de rêve : fini le 9 à 5, plus d'échéances, golf à volonté et tout le jardinage que vous pouvez souhaiter. Mais au fur et à mesure que vous vous en approchez, votre retraite rêvée se heurte à la réalité et vous devez confronter de nouvelles angoisses, et pas seulement de type financier.

« Penser que l'on vieillit est un signe de ce qui s'appelle la saillance de la mortalité, c'est-à-dire que cela fait penser à la mort », dit Sarah Newcomb, économiste comportementale à Morningstar. « Nous devons être prudents et ne pas ruminer sur la mort, ou bien nous déclencherons une réaction de peur qui peut mener à trop dépenser et à faire augmenter l'anxiété. »

Mme Newcomb met l'accent sur trois constatations particulières relevant de la psychologie comportementale sur la manière dont un signe de saillance de la mortalité affecte la prise de décision des gens qui approchent de leur retraite.

1. Penser à la mort peut faire augmenter notre consommation

Dans deux études effectuées en 2000, 60 étudiants de niveau collégial ont dû répondre à l'une de deux questions dans une dissertation : la première portait sur leurs sentiments envers la mort, la seconde sur ce qu'ils éprouvaient lorsqu'ils écoutaient de la musique. Dans la première étude, on leur a ensuite demandé de détailler ce qu'ils pensaient que serait leur situation financière dans 15 ans. Dans la deuxième étude, les étudiants ont participé à une simulation dans laquelle ils détenaient une compagnie forestière et devaient surenchérir sur trois concurrents pour obtenir des droits d'exploitation du bois, sous réserve que les offres promettant une plus grande récolte pourraient suffire à faire disparaître entièrement la forêt.

Le résultat : dans la première étude, les personnes qui ont écrit sur la mort prévoyaient avoir plus d'argent et dépenser plus par plaisir que ceux qui avaient écrit sur la musique. Dans la seconde étude, les étudiants dont la dissertation portait sur la mort ont récolté en moyenne 12 ou 13 fois plus d'acres de forêt que les étudiants qui avaient rédigé l'essai portant sur la musique.

Les auteurs des deux études concluent que « les tendances vers le matérialisme et la consommation proviennent d'une source qui ne va probablement pas disparaitre : la peur de la mort. »

« Lorsque notre ego (ou notre existence propre) se sent menacé, nous pouvons restaurer notre confiance en améliorant notre image de nous-mêmes, dit Mme Newcomb. Souvent, le moyen le plus facile de le faire est d'acheter des choses. Dans cette étude, il semble que la façon dont les gens ont fait face à leur peur de l'éternel fut d'imaginer de vivre grassement durant le temps qu'il leur restait à vivre. »

2. Toutefois, économiser de l'argent réduit l'anxiété par rapport à la mort

En 2013, une série d'études menées par l'Université des sciences sociales et humaines de Pologne a montré des « preuves qu'économiser protège de l'angoisse existentielle, probablement plus que dépenser de l'argent. »

Dans une de ces études, 139 adultes ont été divisés en deux groupes et on leur a demandé d'imaginer et de rédiger cinq résultats possibles à une situation assignée au hasard. Pour le premier groupe, il s'agissait de dépenser une importante somme d'argent sur des produits de luxe, alors que pour le second groupe, il s'agissait d'économiser une somme égale pour l'avenir. Par la suite, tous les participants ont rempli deux sondages de plus : un sur la peur de la mort et l'autre sur la peur d'une consultation douloureuse chez le dentiste. Les participants préparés à l'idée d'épargner ou de dépenser ont signalé une peur moins grande de la mort que le groupe témoin, et ceux dotés de l'idée d'épargner avaient moins peur de la mort que ceux qui avaient reçu la suggestion de dépenser.

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