Retraite: des réponses à vos questions

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Février 2017

Retraite: des réponses à vos questions

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Février 2017

Par Stéphane Rolland

Photo: 123rf.com

En cette période de REER, nous avons demandé à nos lecteurs de nous envoyer quelques questions sur la retraite et les placements. Nous avons fait un tri en favorisant la récurrence et la pertinence. Voici les réponses.

Q.1

La règle du 70 % : une bonne «règle du pouce» ?

On entend souvent qu'il faut viser un remplacement de 70 % de ses revenus à la retraite. D'où vient cette règle générale ? Est-elle vraiment utile ? Nous avons posé la question à Angela Iermieri, planificatrice financière du Mouvement Desjardins.

L'objectif d'un remplacement de 70 % de ses revenus à la retraite est une règle générale qui vient de la comparaison avec les régimes de retraite à prestations déterminées, explique la planificatrice financière. Une bonne part de ces régimes promettent une rente équivalente à 2 % du salaire de l'employé par année de service. Après 35 années de service, on obtient donc une rente équivalente à 70 % de ses revenus. Autrement dit, le but de ce conseil est d'offrir un point de comparaison à ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir compter sur ces généreux régimes.

Notons que l'objectif de 70 % présuppose que vos dépenses seront moins élevées à la retraite. Certaines dépenses disparaissent comme les cotisations salariales, l'épargne pour votre retraite et certaines dépenses liées à l'emploi.

Évidemment, cette règle ne convient pas à tous, mais elle n'est pas dénuée d'intérêt, répond Mme Iermieri. «On peut commencer avec ça au début de sa carrière lorsqu'on établit une habitude d'épargne, commente-t-elle. C'est une base, mais plus on approche de la retraite, plus on devra être précis.»

Vers 45 ans, l'épargnant pourra faire le point sur ses objectifs et voir s'il a besoin d'épargner davantage ou de viser un taux de remplacement différent, ajoute la planificatrice. Puis, environ cinq ans avant la retraite, vous serez en mesure de faire un budget encore plus précis de vos besoins à la retraite. «Le taux de remplacement requis pourrait être différent, souligne-t-elle. Il pourrait être de 60 %, de 80 % ou même de 100 %.»

Q.2

Léguer son FRV à ses enfants

On ne choisit pas l'héritier de son régime de retraite ou d'un régime enregistré immobilisé si facilement. Un lecteur remarié aimerait que le contenu de son Fonds de revenu viager (FRV) aille à ses enfants après son décès, même si la loi désigne sa deuxième épouse comme héritière. Est-il possible de faire autrement ? Nous l'avons demandé à Marie-Claude Riendeau, vice-présidente adjointe, planification fiscale et successorale chez Groupe Investors.

Votre époux ou votre conjoint de fait est légalement l'héritier de votre régime de retraite, que le régime soit assujetti à la loi provinciale ou fédérale, répond la notaire. Il en va de même pour les régimes transférés dans un régime enregistré immobilisé chez une institution financière, soit le FRV, le compte de retraite immobilisé (CRI) ou le REER immobilisé.

Ce que même certains notaires ignorent, c'est qu'un testament n'y changera rien, prévient Mme Riendeau. «Il peut arriver qu'un client demande à son notaire d'inscrire au testament que le régime sera légué aux enfants, raconte-t-elle. Si le notaire ne connaît pas la Loi, il est possible qu'il le fasse. La première question que posera une institution financière sera s'il y a un conjoint qualifié. Si oui, l'institution le considère comme l'héritier des comptes parce que c'est la Loi, peu importe qu'il y ait testament ou non.»

Si vous êtes célibataire, vous avez cependant le loisir de choisir à qui léguer votre régime de retraite ou vos comptes enregistrés immobilisés, assure Marie-Claude Riendeau. Toutefois, dès qu'un conjoint se qualifie, il devient, de facto, l'héritier des comptes ou régimes en question. La définition d'un conjoint de fait variera selon qu'il s'agisse d'un régime sous législation fédérale ou provinciale.

Pour léguer son FRV à ses enfants plutôt qu'à sa conjointe, notre lecteur devra demander à celle-ci d'y renoncer par écrit, explique Mme Riendeau. Pour un régime fédéral, elle ne peut le faire qu'après le décès, si elle accepte de le faire, bien sûr. Pour un régime provincial, elle peut le faire avant ou après le décès. «Le hic, c'est que même si votre conjointe a communiqué ses intentions avant le décès, elle peut révoquer cette renonciation en le signifiant par écrit jusqu'à une journée avant votre décès, prévient la notaire. Autrement dit, elle peut changer d'avis. Ce n'est pas garanti à 100 %.»

Q.3

La RRQ et le travail dans une autre province

Les Québécois et les Canadiens ne cotisent pas au même régime de retraite public. Qu'arrive-t-il lorsqu'on passe une partie de sa carrière dans une autre province ?, demande un lecteur qui a travaillé trois ans au Manitoba. Nous avons posé la question à Retraite Québec, qui administre la Régie des rentes du Québec (RRQ).

Il existe deux régimes de retraite publics au Canada. Au Québec, les salariés participent au Régime des rentes du Québec. Dans les autres provinces, les salariés cotisent au Régime de pensions du Canada (RPC). Les deux régimes sont équivalents. Ils prendront en considération les cotisations que vous avez faites aux deux régimes pour établir votre rente, selon des documents fournis par un porte-parole de Retraite Québec.

Si vous avez cotisé aux deux régimes, comme c'est le cas de notre lecteur, vous demanderez votre rente à l'organisme de la province où vous résidez. Au Québec, vous faites votre demande à Retraite Québec. Si vous résidez dans une autre province, ce sera à Service Canada.

La situation est différente si vous n'avez cotisé qu'à un seul des deux régimes, mais vivez dans une autre province à la retraite au moment de faire la demande de votre rente. Vous ferez alors votre demande auprès du régime auquel vous avez cotisé. Autrement dit, si vous avez travaillé toute votre vie au Québec et que vous vous exilez dans les Rocheuses pour vos vieux jours, vous devez faire votre demande auprès de Retraite Québec, et non pas Service Canada.

Fait qui pourrait intéresser les Québécois qui ont travaillé à l'étranger, Retraite Québec a des ententes avec une «trentaine de pays». Ces ententes pourraient vous donner droit aux prestations de régimes étrangers. Si tel est le cas, vous pouvez vous renseigner auprès de Retraite Québec pour connaître les modalités qui touchent le pays où vous avez travaillé.

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