Comment épargner davantage à 48 ans

Publié le 22/09/2009 à 13:58, mis à jour le 08/07/2011 à 11:23

Comment épargner davantage à 48 ans

Publié le 22/09/2009 à 13:58, mis à jour le 08/07/2011 à 11:23

L'heure des bilans a sonné pour Jean-Pierre (nom fictif). Champion de la vente, touchant une rémunération d'environ 113 000 $, ce célibataire de 48 ans, père d'une adolescente, fait la belle vie : il possède une maison luxueuse en banlieue de Montréal, aime les grands restaurants, les bons crus, les voyages, etc.

Tout semble lui réussir, sauf qu'il a négligé de bien planifier son épargne-retraite.

Jean-Pierre gère ses affaires au pif. À l'occasion, il lit des articles financiers afin d'éclairer ses décisions. Au fil des ans, il a acquis divers placements dans son REER, pour un total de 43 000 $. À cette épargne s'ajoute son régime de retraite à cotisations déterminées, de 62 800 $.

"J'aimerais savoir où tout ça va me mener, si j'ai pris de bonnes décisions par le passé, dit-il. Je crois que le moment est venu de faire le bilan de ma situation afin d'avoir une idée de ce que sera ma retraite."

Un sérieux retard

D'après les calculs d'Hélène Bronsard, vice-présidente de Raymond Chabot gestion privée, Jean-Pierre doit épargner davantage s'il veut maintenir le même niveau de vie à la retraite.

"À ce rythme, son épargne- retraite lui procurera seulement 30 % de son revenu d'emploi à 60 ans, lorsqu'il aura cessé de travailler, dit-elle. C'est loin d'être suffisant."

Selon elle, Jean-Pierre doit faire un virage à 180 degrés pour redresser la situation. "Il est très généreux et fait d'importants dons de charité, ce qui est tout à son honneur, remarque-t-elle. Cependant, c'est le seul poste du budget qui lui donne la latitude adéquate pour agir." En fait, la générosité de Jean-Pierre s'est chiffrée à 17 790 $ l'an dernier. Combinée à son surplus budgétaire, cette somme permet de dégager une marge de manoeuvre de 25 790 $.

"Il faut noter que les dons de charité lui procurent un crédit d'impôt de 9 473 $, dit Mme Bronsard. Or, il peut économiser sensiblement autant d'impôt en divisant ce poste budgétaire en deux pour en verser la moitié dans son REER."

Ses dons de charité s'élèvent annuellement à 8 895 $, ce qui lui permet de verser une somme équivalente dans son REER au cours des cinq prochaines années. Par la suite, il versera le maximum annuel admissible (18 % de son revenu moins le facteur d'équivalence), soit environ 5 000 $ par année.

Il lui restera encore à placer son surplus budgétaire de 8 000 $. "Jean-Pierre pourrait faire un remboursement accéléré de 5 000 $ par an pour réduire son prêt hypothécaire. Cette stratégie permettrait de résorber cet emprunt en 10 ans plutôt qu'en 16."

Le représentant remboursera également un prêt personnel de 3 800 $. Toutefois, ces paiements sont déjà inclus dans ses dépenses courantes, à raison de 1 500 $ par année.

Les 3 000 $ restants lui serviront donc à se munir d'un coussin de sécurité. "Le nouveau compte d'épargne libre d'impôt [CELI] paraît une voie tout appropriée, souligne Mme Bronsard. Les revenus de placement de ce compte ne seront pas imposables, tout comme les sommes retirées du compte."

Rééquilibrer le portefeuille

Hélène Bronsard recommande aussi de procéder à un grand ménage du portefeuille. Les piètres rendements obtenus en 2008 en raison de la crise financière ont sonné l'alarme. "Il faudra cibler les faiblesses du portefeuille et corriger le tir", note l'experte.

Première certitude : le portefeuille est trop audacieux. Les actions comptent pour les trois quarts de son actif. Compte tenu qu'il reste à Jean-Pierre relativement peu de temps avant sa retraite, Mme Bronsard lui suggère d'augmenter la proportion des titres à revenu fixe (tels que les obligations), qui composent actuellement 26 % de son portefeuille, jusqu'à une fourchette se situant entre 40 et 60 %.

Deux solutions s'offrent à Jean-Pierre : placer toutes ses prochaines cotisations REER dans les titres à revenu fixe ou transférer par tranches l'argent investi en actions dans de tels titres.

Par ailleurs, ses placements REER sont éparpillés dans quatre institutions. Hélène Bronsard lui conseille de les regrouper dans deux institutions et de sélectionner ses titres avec plus de rigueur.

"Une crise financière est toujours un moment de vérité, en ce sens qu'elle permet de voir si le portefeuille contient suffisamment de titres de qualité", explique-t-elle.

Une analyse en profondeur des placements aide à réduire les risques.

Jean-Pierre pourrait, par exemple, placer son épargne-retraite dans cinq fonds communs (actions canadiennes, actions américaines, actions mondiales ainsi que deux fonds de revenu).

Il pourra lui-même chercher les meilleurs fonds à l'aide de sites comme Globefund.com et Morningstar.ca. L'objectif : trouver des fonds peu volatils et affichant un rendement à long terme (5 ou 10 ans) supérieur aux fonds semblables et à l'indice de référence.

"Les fonds de qualité résistent généralement mieux à une chute des marchés. Par contre, lorsque la tendance est haussière, leur progression est plus lente", note Mme Bronsard. Jean-Pierre devra aussi tenir compte des frais de gestion. Enfin, il devra s'assurer que son portefeuille est bien diversifié, c'est-à-dire que les secteurs ou les thèmes plus à risque, comme les pays émergents et le pétrole, ne représentent pas une part trop grande du capital investi.

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