Les titres boursiers de Telstra, de Volkswagen et de Danone peuvent désormais faire partie intégrante de votre portefeuille. De plus en plus de courtiers permettent d'acheter des titres inscrits sur des Bourses étrangères.
Jusqu'à tout récemment, la seule option économique pour détenir des titres étrangers était d'opter pour les certificats de propriété d'actions étrangères (American Depositary Receipts, ou ADR) qui se négocient à la Bourse de New York.
" Les outils qui permettent une certaine ventilation géographique sur les Bourses étrangères en négociant par le l'intermédiaire des devises locales offrent une valeur ajoutée à l'investisseur, car la diversification est un rempart contre les risques de marchés ", explique Gabriel Lancry, gestionnaire de portefeuille associé chez Scotia McLeod.
TD Waterhouse, une pionnière
TD Waterhouse, le chef de file du courtage à escompte est à l'origine de cette tendance grâce à sa plateforme Bourses Mondiales. Celle-ci offre aux investisseurs un accès direct et en ligne aux Bourses de Londres, de Sydney, de Bruxelles, de Paris, de Francfort, de Hong Kong, de Milan, de Singapour et de Madrid, en plus de permettre le règlement des transactions dans sept devises différentes, soit la livre sterling, l'euro, le dollar australien, le dollar de Singapour, le dollar de Hong Kong, le dollar américain et le dollar canadien.
Certaines restrictions s'appliquent sur le type de comptes disponibles pour cette initiative. Ainsi, les comptes d'investissement " ouverts " ou " sur marge " sont permis, mais les comptes d'entreprises ou enregistrés ne sont pas admissibles au programme.
L'investisseur qui veut ajouter des titres internationaux à son portefeuille doit s'attendre à débourser 29 euros, 99 dollars australiens, 299 dollars de Hong Kong ou 99 dollars de Singapour chaque transaction. Une commission supplémentaire de 0,1 % s'applique lorsque la valeur marchande d'une transaction excède 300 000 euros, 450 000 dollars australiens, 2 000 000 dollars de Hong Kong ou 450 000 dollars de Singapour.
Des avantages qui incitent à la prudence
L'investisseur doit comprendre les risques additionnels engendrés par l'investissement sur des Bourses étrangères. " Une connaissance insuffisante des marchés et des titres sélectionnés est un des pièges de cette offre de service. Certaines Bourses ont des volumes quotidiens nettement plus faibles que les marchés nord-américains ", souligne Fabien Major, conseiller en sécurité financière. " En négociant dans des devises étrangères, l'investisseur ajoute un risque non négligeable à son portefeuille ", de poursuivre M. Major. " Même si la possibilité de détenir des titres exotiques en portefeuille semble intéressante, il reste qu'il n'y a aucune place pour l'improvisation ", renchérit M. Lancry.
Le petit boursicoteur qui se disperse sur les marchés étrangers s'expose au risque de devises, mais également à des risques de marché et de sélection de titres. " Le stock picking n'est pas un jeu de fléchettes, cela demande de la recherche, une discipline d'achat, de ventes, de rotation sectorielle et une maîtrise parfaite de ses émotions ", indique M. Lancry, soulignant " que l'investisseur autonome pourrait trouver difficile d'accéder à toutes les informations pertinentes sur une entreprise cotée à la Bourse de Singapour, par exemple ".
À condition de saisir les risques additionnels, l'avantage que procure une plateforme mondiale est donc la disponibilité de tous les titres inscrits à ces Bourses. Lorsque l'on sait que la Bourse de Francfort est la troisième en importance dans le monde, que celle de l'Australie est concentrée en ressources naturelles, on comprend l'attrait qu'exerce une telle diversification pour l'investisseur. Malgré les fonctionnalités supplémentaires sur sa plateforme de transaction, il doit s'en tenir à sa philosophie de placement.
