Par manque d'information, les Canadiens exploitent mal les REEE

Publié le 16/08/2010 à 07:14, mis à jour le 08/10/2013 à 07:36

Par manque d'information, les Canadiens exploitent mal les REEE

Publié le 16/08/2010 à 07:14, mis à jour le 08/10/2013 à 07:36

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Les Régimes enregistrés d'épargne-études (REEE) peuvent aider une famille à épargner des milliers de dollars afin d'assurer l'éducation postsecondaire de leur enfant, mais plusieurs Canadiens n'ont pas su profiter de ce véhicule d'épargne en raison d'un manque d'information et de compréhension.

Les REEE canadiens se classaient parmi les plus généreux programmes d'épargnes au monde, selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques réalisée en 2007. Mais ce programme n'est utilisé qu'à une fraction de son potentiel, soutient Rock Lefebvre, vice-président, recherche et normalisation, au sein de l'Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA).

Le gouvernement fédéral a versé environ 650 millions $, en 2008, via la Subvention canadienne pour l'épargne-études (SCEE). Si chaque famille devait investir 1000$, annuellement, dans un REEE, il en coûterait 4,5 milliards $ au gouvernement selon M. Lefebvre, co-auteur d'une récente étude sur l'état des investissements dans les REEE au Canada.

«Ce que j'en déduis, c'est que les Canadiens se tournent ou profitent de la Subvention canadienne pour l'épargne-études dans une proportion de 14 % de son plein potentiel», a-t-il affirmé.

«C'est peut-être une question de prise de conscience, de l'indifférence ou de l'incompréhension.»

Le principe de base derrière les REEE est relativement simple. Quiconque (parents, grands-parents, membres de la famille et même des amis) peut se présenter à une succursale bancaire et ouvrir un tel compte pour un enfant dès que celui-ci a vu le jour.

La famille peut choisir le véhicule d'investissement et le gouvernement versera une somme correspondant à une portion des contributions, en fonction des revenus de la famille. L'enfant pourra avoir accès à l'argent lorsqu'il aura amorcé ses études postsecondaires. Il devra payer de l'impôt lorsqu'il retirera l'argent, mais beaucoup moins que les parents auraient dû verser, puisque les revenus d'emplois de l'étudiant typique sont faibles, voire inexistants.

Toutefois, le gouvernement offre ses contributions via une déroutante gamme d'alternatives, selon ces experts.

En 1998, le gouvernement a instauré la Subvention canadienne pour l'épargne-études, qui offre 20 cents par dollar à concurrence de 500$, annuellement, et 7200$ pour la durée de vie du programme.

De plus, en 2004, le gouvernement a créé une SCEE améliorée, grâce à laquelle une famille à plus faible revenu peut bénéficier d'un ajout de 10 ou 20 cents, en fonction de ses revenus, pour chaque dollar investi à concurrence de 500$ par année.

Enfin, le gouvernement fédéral offre le Bon d'études canadien réservé aux familles à faible revenu. Via ce programme, les familles canadiennes se voient offertes un montant de 500$ dans le compte REEE de leur enfant, donc sans avoir à y investir elles-mêmes, puis un montant de 100$ par année jusqu'à ce que l'enfant soit âgé de 15 ans.

En vertu de tous ces véhicules, une famille à faible revenu qui investit seulement 150$ par année dans un REEE pourrait avoir économisé plus de 8200$ lorsque son enfant sera âgé de 17 ans, suffisamment pour couvrir l'équivalent de près de deux ans de frais de scolarité rattachés à certains programmes d'études postsecondaires.

Toutefois, seulement 16,3 % des gens admissibles au Bon d'études canadien l'utilisent tandis que le recours à la SCEE n'est que de 39,3 %, selon un récent rapport du Social and Enterprise Development Innovations (SEDI), un organisme de bienfaisance sans but lucratif qui utilise des approches novatrices pour aider les Canadiens à faible revenu à gagner une indépendance financière.

«C'est très facile de devenir confus et même plutôt indifférent, car ça peut paraître tellement compliqué», reconnaît M. Lefebvre, tout en ajoutant qu'il est souvent difficile pour les familles à bas revenus de savoir à quel programme elles sont admissibles.

Le problème est amplifié par un manque de connaissance au sein des institutions financières qui offrent les REEE, affirme Adam Fair, directeur général du Centre canadien pour l'éducation financière (CCEF), un organisme qui opère sous la juridiction du SEDI.

La plupart des institutions financières promeuvent mal les REEE et bon nombre de leurs employés sont mal outillés pour informer les clients potentiels au sujet du programme et des subventions qui y sont rattachés, selon le rapport du SEDI, qui a aussi suggéré au gouvernement de créer des ressources additionnelles en formation pour les institutions financières.

Il n'y a aucun doute que les REEE représentent le meilleur moyen pour les familles d'économiser en vue des éducations postsecondaires de leur enfant, assure David Ablett, directeur en matière de fiscalité et planification de la retraite chez Investors Group.

«Les parents devraient établir une projection des frais de scolarité, et ensuite calculer combien d'argent leur REEE leur rapportera, à un taux de retour conservateur», précise M. Ablett.

 

 

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