Vaut-il mieux retirer sa rente à 60 ans ou à 65 ans ?

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Vaut-il mieux retirer sa rente à 60 ans ou à 65 ans ?

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Quelle est la pénalité prévue si l'on décide de retirer sa rente du Québec à partir de 60 ans ? En fait, j'aimerais savoir s'il est vraiment avantageux d'attendre à 65 ans pour commencer à retirer sa rente, de façon à ne pas être pénalisé, en tenant compte de l'espérance de vie.

- Clément D.

Voilà une question importante pour le futur retraité.

Vous pouvez commencer à retirer votre rente de la Régie des rentes du Québec (RRQ) à 60 ans si vous répondez à une des conditions suivantes : avoir cessé de travailler ou avoir pris une entente avec votre employeur afin de réduire votre salaire d'au moins 20 % en vue d'une retraite progressive.

Par ailleurs, vous pouvez aussi retarder le versement de cette rente jusqu'à l'âge de 70 ans.

Plus tôt vous commencez à retirer votre rente, moins votre prestation sera élevée. Par exemple, si vous demandez votre rente à 60 ans, la prestation sera réduite de 30 % par rapport au montant que vous auriez touché si vous l'aviez perçue à 65 ans. Cette réduction s'appliquera pour le reste de votre vie.

Plus précisément, entre 60 et 64 ans, la rente est réduite de 0,5 % pour chaque mois qui précède votre 65e anniversaire, ce qui équivaut à une réduction de 6 % par an, et ce, pendant cinq ans.

En 2009, la rente mensuelle maximale qu'on pouvait toucher à 60 ans atteignait 636,13 $. La rente mensuelle maximale à 65 ans s'établissait à 908,75 $.

Si vous demandez votre rente après 65 ans, vous recevrez un montant supérieur. Elle sera augmentée de 0,5 % pour chaque mois qui suit votre 65e anniversaire, jusqu'à concurrence de 30 %. Autrement dit, la rente maximale sera versée à partir de 70 ans (1 181,38 $ en 2009).

Comment déterminer la meilleure option ?

Le premier facteur est la longévité. J'ai fait quelques calculs en utilisant les données de 2009 publiées sur le site de la RRQ (www.rrq.gouv.qc.ca). Supposons une personne célibataire qui a touché un revenu annuel moyen de 45 000 $ pendant sa carrière (les revenus d'emploi servent à déterminer le montant de la rente) et qui pense vivre jusqu'à 85 ans. Si elle décide de commencer à retirer sa rente à 60 ans, elle recevra 7 634 $ par an, soit un total de 190 850 $ pour le reste de sa vie. Si elle commence à la retirer à 65 ans, elle recevra 10 905 $ par an, soit un total de 218 100 $. Elle recevrait donc 27 250 $ de plus si elle attendait d'avoir 65 ans pour retirer sa rente.

Si elle prévoit vivre jusqu'à 80 ans, le fait d'encaisser sa rente à partir de 65 ans génère un surplus de 10 895 $ par rapport à l'encaissement à 60 ans. Par contre, si elle prévoit vivre jusqu'à 75 ans seulement, la meilleure option sera alors de commencer à percevoir sa rente à 60 ans (le gain s'établirait à 5 460 $).

Une autre façon de procéder est de calculer le nombre d'années qu'il faut à partir de 65 ans pour obtenir le même montant que celui qui a commencé à retirer sa rente à 60 ans. Selon les mêmes hypothèses, il faudrait 11,6 années pour combler l'écart, ce qui signifie que si vous espérez vivre jusqu'à 77 ans, le mieux serait d'attendre à 65 ans pour toucher la rente.

Évidemment, il est difficile de prédire l'âge auquel on mourra ! Selon les plus récentes données, l'espérance de vie au Canada se situe autour de 80 ans (78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes). Mais attention, il s'agit de l'espérance de vie à la naissance. Un adulte âgé de 65 ans peut espérer vivre encore 20 ans.

Si l'on considère uniquement ce facteur, on pourrait conclure qu'en général, il est préférable d'attendre d'avoir 65 ans pour toucher sa rente. Toutefois, d'autres facteurs doivent être pris en considération. Par exemple, la valeur du dollar est fondamentalement plus élevée quand on a 60 ans que lorsqu'on en a 65, en raison de l'appréciation du capital au fil des ans, et aussi du fait qu'en principe, plus on est jeune, plus on peut jouir de son argent, car on est en meilleure santé.

Il faut également considérer l'impact fiscal. Une rente plus élevée à 65 ans peut augmenter les revenus imposables à un niveau qui provoquera une réduction des prestations de la Pension de sécurité de la vieillesse ou du Supplément de revenu garanti.

Des garanties qui s'équivalent

Dans plusieurs institutions, un certificat de placement garanti de cinq ans (maximum de 100 000 $), garanti par la Société d'assurance-dépôts du Canada, porte un taux d'intérêt plus élevé qu'une obligation du Canada de même échéance. La garantie des deux placements s'équivaut-elle ?

- Michel T.

Il s'agit de deux types de garanties qui s'équivalent. Le certificat de placement garanti (CPG) est protégé par Société d'assurance-dépôts du Canada (SADC). Dans ce sens, le CPG est garanti.

Dans le cas de l'obligation du Canada (qu'il s'agisse d'une obligation d'épargne ou d'une obligation négociable), elle est garantie par le gouvernement. Cette garantie repose sur la solidité et la capacité financière du pays. Même si cela peut vous paraître moins tangible, je vous assure que cette garantie est tout aussi solide que celle de la SADC. Il faudrait tout un cataclysme pour que le gouvernement du Canada ne rembourse pas une de ses obligations.

Dans les deux cas, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. En fait, la différence principale entre ces deux placements est leur liquidité. Vous pourriez devoir payer une pénalité si vous encaissez votre CPG avant l'échéance, ce qui n'est pas le cas pour les obligations du gouvernement du Canada (les obligations d'épargne sont encaissables en tout temps, et les autres peuvent être échangées sur le marché).

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