Se relever d'une faillite avec dignité

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Édition de Octobre 2017

Se relever d'une faillite avec dignité

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Édition de Octobre 2017

Par Claudine Hébert

Marie-Chantal Lepage

En 2015, Marie-Chantal Lepage a déclaré une faillite de 1,3 million de dollars largement médiatisée à Québec.Une épreuve douloureuse dont cette chef de renom se relève aujourd'hui avec dignité.

Pouvez-vous nous résumer ce qui s'est passé ?

Après avoir travaillé dans de grands restaurants, dont Le Bruyère, et avoir dirigé les cuisines du Manoir Montmorency et du Bonne Entente, tous des établissements situés à Québec, j'ai décidé, à 47 ans, d'ouvrir mon propre resto, MC Lepage. Je voulais lancer ma propre entreprise. L'aventure aura duré quatre ans.

Vous devez sans doute regretter cette expérience.

Au contraire. Je n'en regrette pas une miette. Si c'était à recommencer, je le referais, mais de façon différente. Le resto allait très bien. J'avais une clientèle qui m'est d'ailleurs, en grande partie, demeurée fidèle. Mais le loyer me coûtait une fortune. J'aurais dû choisir un emplacement différent. Ma grande erreur a été de faire trop confiance aux gens.

Comment voyez-vous maintenant les affaires ?

Je ne suis plus seulement une chef, je suis devenue une femme d'affaires avertie. Depuis que l'on m'a confié la gestion de la restauration et des banquets du Musée national des beaux-arts du Québec, je gère tout. Les achats, les stocks, la comptabilité, les salaires, les paiements aux fournisseurs, le moindre dollar dépensé est calculé. Même les sacs de poubelles de la cuisine sont transparents pour que je puisse voir ce qu'on y jette. Je contrôle maintenant ma cuisine de A à Z.

Quel impact cet événement a-t-il eu sur votre vie personnelle ?

Déjà que je ne suis pas une grande «pileuse», fini le petit pactole pour la retraite dorée. Il a été amputé par la faillite. J'ai pu conserver ma maison, mais ma vie de couple, elle, n'a pas survécu. Je n'emprunte plus non plus sans d'abord calculer. D'ailleurs, après une faillite, les banques n'accordent plus aussi facilement une carte de crédit ou un prêt.

Continuez-vous tout de même à vous gâter ?

Je demeure une passionnée de la vie, une impulsive. Ma soif de voyages continue de m'alimenter. Je pars souvent sur un coup de tête dans les alentours de Québec. Et je peux tout aussi bien partir en direction de Boston. Il suffit que je lise un article, que je voie de belles photos d'une destination, et hop ! je prends la route. Tout dépend du moment de l'année, il m'arrive de réserver un billet d'avion et de partir dans les sept jours qui suivent. Actuellement, j'ai envie d'aller en Grèce. Combien me coûtent mes voyages ? Je n'ai jamais calculé. Ça doit représenter au moins 10 000 dollars par année. Peut-être plus.

Quelle est la grande leçon que vous tirez de votre mésaventure financière ?

Que croire en moi est le meilleur investissement que j'ai pu faire. J'ai été la vedette culinaire qui a tout perdu. J'ai fait les gros titres des médias. J'ai vécu l'abandon, j'ai perdu mes repères. Je suis toutefois allée à l'école de la vie et j'en suis sortie grandie. D'accord, je n'ai toujours pas développé de trucs pour économiser, mais j'ai traversé la tempête. Et si d'autres chefs en venaient à vivre cette mésaventure, qu'ils viennent me voir, je suis bien outillée pour les conseiller.

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