Quoi faire si la Bourse s'essouffle cet automne

Publié le 03/10/2009 à 00:00

Quoi faire si la Bourse s'essouffle cet automne

Publié le 03/10/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

De nombreux observateurs appréhendent un repli boursier à tout moment, tellement la remontée des indices et le retour du goût du risque ont été rapides.

Le rebond de 59 % des Bourses nord-américaines depuis mars est plus vigoureux que ceux de 1932 et de 1982, bien que la reprise économique reste fragile, note Ed Sollbach, stratège chez Valeurs mobilières Desjardins.

Le risque d'une chute de 15 à 20 % des cours boursiers s'accroît, selon Mary Ann Bartels, analyste technique de Bank of America Merrill Lynch, parce que trois de ses cinq indicateurs montrent un essoufflement de l'élan haussier.

Les déceptions après le soulagement ?

Il n'y a pas eu de cassure en septembre, comme plusieurs le craignaient, parce que divers indicateurs économiques se sont améliorés et que les analystes ont augmenté leurs prévisions de bénéfice des entreprises tout au long du mois. Ils ont ainsi fait mentir la mauvaise réputation de septembre sur le plan boursier. Or, le mois d'octobre a aussi mauvaise réputation, et divers facteurs pourraient peser sur les cours.

Les gestionnaires de portefeuilles ont l'habitude d'acheter des titres qui s'apprécient à la fin d'un trimestre pour embellir le rendement sur lequel ils sont évalués. Or, le troisième trimestre s'est terminé le 30 septembre.

Les cours boursiers, qui depuis mars ont devancé l'embellie économique, pourraient reculer si les ventes d'autos et de maisons déçoivent, dit David Rosenberg, économiste en chef et stratège chez Gluskin Sheff + Associates.

Acheter pendant le repli

Malgré la possibilité d'une baisse imminente des cours, les stratèges recommandent à leurs clients de garder le cap et de privilégier les actions dans leur portefeuille.

"Le quatrième trimestre sera une période de doute pendant laquelle les investisseurs voudront voir des preuves tangibles de reprise, dit Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux.

"Tout repli sera toutefois modeste et de courte durée et une occasion d'acheter des actions, avant que la confirmation de la reprise pousse de nouveau les cours à la hausse en 2010", ajoute-t-il.

Plusieurs facteurs pousseront le S&P 500 jusqu'à 1200 points l'an prochain (un gain de 13 %) et le S&P/TSX jusqu'à 12000 points (un gain de 5 %), dit M. Delisle. Ces facteurs sont : la hausse de 8,9 % (sur une base annuelle) de l'indice avancé américain depuis six mois, le maintien des taux directeurs à de faibles niveaux jusqu'en juin, l'augmentation prévue de 20 à 30 % du bénéfice des sociétés américaines en 2010, une baisse prévue des nouvelles demandes d'assurance emploi et une remontée de l'inflation.

Pour l'instant, M. Delisle continue de suggérer la répartition suivante : 60 % en actions, 28 % en obligations gouvernementales, 10 % en obligations de société et 2 % en titres monétaires. À ce stade du cycle économique, il préfère encore les secteurs les plus susceptibles de profiter de la reprise, soit la finance, l'énergie, l'industrie, les métaux et la technologie.

M. Delisle surveille toutefois les indices américains ISM pour les secteurs manufacturier et des services. Lorsque ces indices dépasseront 55, ce sera signe que les taux à court terme remonteront et qu'il sera temps de vendre une partie de ses actions et de ses obligations de société, pour se replier sur des secteurs moins tributaires de l'activité économique.

Aux États-Unis, les investisseurs qui appréhendent une chute boursière devraient magasiner leurs titres dans la consommation essentielle, la santé et la technologie, suggère Chad McAlpine, de RBC Marchés des Capitaux.

Ces secteurs comprennent le plus de titres affichant à la fois une évaluation raisonnable, de solides prévisions de croissance des bénéfices et un rendement prévu de l'avoir des actionnaires élevé, selon un classement quantitatif. "Ces secteurs se sont appréciés moins vite que l'ensemble du marché depuis mars. Ils baisseront donc moins si la Bourse recule", explique M. McAlpine.

> dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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