Les clients devraient profiter de la force du dollar canadien afin d'investir dans des sociétés étrangères peu endettées, aux ventes stables, connaissant un historique de croissance, offrant un dividende raisonnable et ayant des activités facilement compréhensibles.
C'est ce qu'a indiqué Sandy McIntyre, président et directeur des placements de Sentry Investissements en marge d'une journée-conférence destinée aux conseillers à Montréal, mercredi.
« Les sociétés de ressources naturelles et les institutions financières sont toujours très détenues. Avec le dollar canadien qui avoisine la parité, les investisseurs canadiens devraient regarder à l'extérieur du Canada », a-t-il mentionné à Finance-Investissement.com
Selon Sandy McIntyre, le marché canadien est concentré dans un trop petit nombre de secteurs. « Les occasions aux États-Unis et en Europe sont meilleures que celles au Canada. Vous profitez de la monnaie forte, du fait qu'il y a un marché baissier aux États-Unis et en Europe pour mettre la main sur les meilleures compagnies sur la planète », a-t-il dit, préférant analyser chacune des sociétés plutôt que de miser sur un secteur.
Durant sa tournée à travers le Canada, Sandy McIntyre se surprend encore d'apprendre que plusieurs conseillers misent pratiquement juste sur les actifs canadiens. « Cela ressemble à un train bondé. Tout le monde est à bord. Mais lorsque ce train brise, tout le monde descend », a-t-il illustré.
Parmi les secteurs à risque au Canada, Sandy McIntyre pointe celui des commodités. « Selon la croyance, les titres de ressources naturelles sont liés avec la croissance des marchés émergents. Or, nous ne leur vendons pas nos ressources. Nous les vendons aux États-Unis et en Europe. Et lorsque ces régions du monde sont faibles, nos ressources ne font pas bien », a-t-il fait valoir.
Il mentionne toutefois que des titres de sociétés pétrolières canadiennes de haute qualité, comme Suncor, sont actuellement survendus et présentent des occasions intéressantes.
Sur le plan des institutions financières, les assureurs seront particulièrement affectés par la dernière opération de la Réserve fédérale américaine qui consiste à vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 G$ de bons du Trésor à échéance de trois ans ou moins, pour en racheter un montant équivalent avec une échéance plus longue, soit de six à 30 ans. Cette mesure appelée « opération twist » a pour effet d'aplatir la courbe des rendements obligataires et nuira aux assureurs en grossissant la valeur de leur passif.
L'impact de la Chine
Si la croissance économique en Chine venait qu'à ralentir, le Canada serait touché plus indirectement que directement, selon Sandy McIntyre. « C'est difficile de tracer une ligne directe entre la consommation en Chine et la production de commodités au Canada. Nous ne vendons pas de pétrole en Chine. Tout va aux États-Unis et au Canada. Nous ne vendons pas non plus de gaz naturel à la Chine. Notre charbon va en Corée du Sud et au Japon, qui à leur tour vendent des produits aux Chinois. Notre minerai de fer va en Europe et aux États-Unis. Un ralentissement en Chine freine la croissance mondiale, ce qui est négatif pour nous », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, concernant la crise des dettes souveraines en Europe, Sandy McIntyre estime que la sortie de crise passe par la mise en place, par chacun des pays, d'un plan de sauvetage de leurs institutions financières au même titre que le TARP américain. « Vous devez avoir une confiance en béton pour que les dépôts bancaires de nuit reviennent. Cela requiert la recapitalisation des banques. Il faut réduire le levier des banques et injecter de nouveaux capitaux. La question est : "Qui fournit ces capitaux ?" Ils doivent provenir des gouvernements », a-t-il noté.
