Pourquoi une telle correction boursière?

Publié le 08/10/2008 à 00:00

Pourquoi une telle correction boursière?

Publié le 08/10/2008 à 00:00

Par François Rochon

Dans un contexte où l'inflation reste basse, les marchés ne sont définitivement pas chers. Nous voyons plusieurs aubaines.

Ces corrections, qui s'étalent sur plusieurs jours, auraient dû se produire bien avant. Nous nous attendions à ce genre de chute dans les 6 mois suivant le début de la crise. Mais les interventions gouvernementales ont constamment brouillé les cartes, ce qui supporta les marchés pendant plusieurs mois. Encore aujourd'hui, il est difficile de savoir quelles institutions seront acculées à la faillite, puisque le gouvernement peut intervenir à tout moment. Certains prétendent que ces interventions sont nécessaires. Qu'en est-il en réalité?

Il est vrai qu'actuellement, le système est ébranlé. Comme dans tout abus, le retour à la normale ne se fait pas sans heurt. Oui, nous croyons que le gouvernement doit agir, afin de sauver les meubles, car il est en partie responsable de cette crise. Cependant, comme on peut le constater, il est impossible de supporter les marchés indéfiniment.

Les problèmes auxquels nous faisons face actuellement ont été causés par un abus de confiance envers les autorités gouvernementales. Freddie Mac et Fannie Mae constituent deux entités ayant fortement contribué à l'expansion du marché immobilier pendant des années. Les investisseurs ont longtemps supposé qu'elles étaient supportées financièrement par le gouvernement. Ces suppositions n'ont jamais été démenties. On a longtemps tenu pour acquis que si le gouvernement approuvait la grande expansion des hypothèques, c'est qu'il prévoyait soutenir cette expansion le jour où elle serait en péril.

Comme ces deux institutions bénéficiaient d'un support imaginaire et de taux d'intérêts avantageux de la part des autorités pour financer leurs opérations, la plupart des institutions financières ont longtemps compté sur la vente de leurs hypothèques pour accélérer leurs profits. Les banques se sont transformées en fabriques de prêts, car elles savaient qu'elles pouvaient les revendre en passant par Fannie Mae et Freddie Mac. Qui plus est, elles n'avaient pas à trop s'inquiéter de la qualité de ces prêts. Lors de la revente, le risque n'est plus assumé par la banque. C'est Fannie Mae et Freddie Mac qui prenaient le relais, jusqu'à ce que ces deux sociétés s'effondrent.

Les payeurs de taxe des États-Unis n'ont malheureusement pas beaucoup bénéficié de ces expansions. Les intérêts sur les hypothèques sont déductibles, et les emprunteurs économisaient de l'impôt. De l'autre côté, les banques enregistraient plus de profits générant davantage d'impôts. Il n'y avait donc pas de gains importants à réaliser. Et maintenant? Les payeurs de taxe doivent assumer la facture.

Bien sûr, beaucoup de gens ont profité de la situation. Nous ne parlerons pas ici des dirigeants d'entreprises qui ont profité de salaires incroyables, puisque cet exemple est trop évident. Nous voulons plutôt pointer du doigt les propriétaires de maison. Pendant quelques années, ils ont bénéficié du confort d'une maison largement au-dessus de leurs moyens. Nous sommes contents pour eux, mais nous sympathisons fortement avec ceux qui ont fait preuve de prudence, alors qu'ils se sont probablement contentés d'un loyer ou d'une petite maison. Ces gens prudents n'ont pas pu bénéficier d'une énorme déduction d'impôts par le biais d'une hypothèque monstre.

Les États-Unis sont-ils vraiment une nation capitaliste? Nous nous posons fortement la question. Les fourmis doivent constamment payer pour les cigales. Quel dommage! La génération de demain sera-t-elle plus sage? Ou va-t-on continuer à favoriser ceux qui vivent au jour le jour?

À suivre...

* Les investigateurs financiers sont les administrateurs du holding privé Barrage Capital, Rémy Morel et Patrick Thénière, qui ont une philosophie de placement basée sur l'analyse fondamentale. Le concept de margin of safety, qui analyse le potentiel de perte, est au coeur de leur approche.


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