Miser sur la demande mondiale en eau

Publié le 02/09/2011 à 15:51

Miser sur la demande mondiale en eau

Publié le 02/09/2011 à 15:51

Le monde se dirige vers une crise mondiale de l'eau. C’est pourquoi les clients devraient profiter de la situation en investissant dans les fabricants d'équipements hydrauliques et dans les sociétés de distribution d'eau, selon deux analystes de la Banque Nationale.

Ainsi, l'accélération de l'industrialisation, de l'urbanisation et de la production agricole pour nourrir des populations plus nombreuses et plus riches a fait flamber la demande d'eau, en particulier dans le monde en développement. Ce problème, empiré par la pollution, des infrastructures déficientes et des sécheresses de plus en plus graves, a à son tour exacerbé les pénuries d'eau dans de nombreuses régions du monde, soulignent Angelo Katsoras et Pierre Fournier, respectivement premier associé et analyste géopolitique à la Banque Nationale.

« La demande mondiale d'eau est tirée vers le haut par une population toujours plus nombreuse et plus riche. L'agriculture en demande davantage pour répondre à la demande croissante de nourriture, en particulier de viande qui réclame beaucoup plus d'eau que les aliments à base de céréales comme le pain. Les industries en ont également besoin pour maintenir et accroître leur production. Et à mesure que les populations s'enrichissent et s'urbanisent, elles veulent avoir un lave-linge, un lave-vaisselle et des toilettes, et bénéficier de l'électricité », lit-on dans un rapport produit pour les clients de la Banque Nationale.

Le hic est que la répartition géographique des réserves mondiales est très inégale. La Chine et l'Inde, par exemple, rassemblent 36 % de la population mondiale, mais disposent d'à peine 10 % des réserves d'eau douce accessibles de la planète. « Ces deux pays doivent réussir à compenser leur manque d'eau par une gestion plus efficace, à défaut de quoi ils risquent de ne jamais réaliser pleinement leur potentiel économique et géopolitique », poursuivent les analystes.

Le marché chinois de l'eau présente nombre d'occasions. Selon les analystes, le secteur hydraulique de l'Empire du Milieu pourrait tripler d'ici cinq ans pour atteindre 150 G$. De plus, le gouvernement chinois envisagerait de dépenser à ce titre 608 G$ dans la seule décennie qui vient, selon des chiffres avancés en janvier 2011 par les médias officiels.

Angelo Katsoras et Pierre Fournier recommandent donc d'investir dans les fournisseurs de matériels hydrauliques, y compris ceux destinés au dessalement. « Nous sommes aussi optimistes pour les entreprises offrant des produits et des services à l'agriculture qui aident les producteurs à devenir plus efficaces et à consommer moins d'eau, notamment les sociétés qui vendent des semences génétiquement modifiées pour résister aux sécheresses ou des systèmes d'irrigation performants », font-ils mention.

Les analystes estiment aussi qu'investir dans des infrastructures hydrauliques est également logique, puisque l'Organisation mondiale de la santé estime que chaque dollar ainsi investi rapporte entre 3 $ et 4 $. Aux États-Unis, le chiffre est de 6 $ de retombées pour chaque dollar dépensé entre 1930 et 1999. Toutefois, les sociétés de sociétés de distribution d'eau présentent des risques réglementaires ou politiques qui les empêcheraient d'obtenir un rendement honorable de leurs capitaux propres.

« Trop de nations ont tellement subventionné l'eau que leurs habitants en sous-évaluent le coût véritable. C'est particulièrement vrai dans le monde en développement. Les prix de l'eau en Chine et en Inde restent très bas comparativement à ceux d'autres pays. Les hausses de tarifs doivent toujours être approuvées par les autorités dans la quasi-totalité des pays », préviennent Angelo Katsoras et Pierre Fournier.

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