Les titres défensifs pour s'immuniser contre la crise

Publié le 26/08/2011 à 17:23

Les titres défensifs pour s'immuniser contre la crise

Publié le 26/08/2011 à 17:23

Dans le but de se prémunir contre les turbulences sur les marchés européens, BMO Banque privée Harris a récemment abaissé sa pondération en actions et misé davantage sur les titres des secteurs de la consommation de base, des services publics et des télécommunications.

C'est ce qu'a indiqué Paul Taylor, chef des placements, BMO Banque privée Harris, à l'occasion d'une conférence téléphonique sur les turbulences financières qui frappent l'Europe. Selon lui, les clients ont raison de se préoccuper de la crise des dettes souveraines en Europe.

« Diminuer son niveau de risque a du bon sens. Chez BMO, nous avons, entre mars et début juillet, diminué la proportion d'actions dans le portefeuille de nos clients de 6 % à 8 %. Il faut dire que nous étions un peu surpondérés en actions. Nous percevions que le troisième trimestre pourrait être marqué par un changement de direction dans les marchés », a-t-il commenté.

Sur le plan géographique, BMO Banque privée Harris évite l'Europe, même si la valeur des titres y semble moins chère. « Nous nous intéressons aux franchises de qualité qui sont stables. Nous avons un biais modéré en faveur des titres défensifs, qui, généralement, revient à éviter les secteurs des métaux de base et précieux, de l'énergie, de la consommation discrétionnaire et des technologies et de miser un peu plus sur ceux des télécommunications, de la consommation de base et des services publics », a-t-il estimé.

L'euro reste toutefois une monnaie forte, contrairement à ce que prétendent certains commentateurs, selon Matthieu Debost, directeur des capitaux propres - Europe, BMO Marchés des capitaux. « Ce n'est pas une crise de l'euro, mais une crise de la dette dans la zone euro. Le futur de l'euro n'est pas en jeu, a-t-il souligné. Certains craignent que l'euro soit une monnaie faible. Or, c'est l'opposé. L'euro s'est apprécié cette année, c'est une forte monnaie malgré la crise de dette en Europe. »

D'après Matthieu Debost, certains négligent les risques que présentent les banques allemandes. « Le système bancaire de l'Allemagne est un des plus faibles de la zone euro. C'était un des plus exposés à la crise des subprimes, c'est un des plus exposés aux dettes des pays périphériques de l'euro et le moins capitalisé. Clairement, les Allemands ont un gros problème avec les règles de Bâle III », a-t-il mentionné.

La grande question reste comment cette crise va affecter les dépenses des consommateurs et des entreprises dans les six prochains mois, a rappelé Matthieu Debost.

Sur le plan des obligations, Paul Taylor estime que les titres de 10 ans du gouvernement du Canada, qui offre un rendement de 2,35 %, se comparent désavantageusement avec les actions des banques canadiennes, qui offrent un rendement de 4,5 % en raison du dividende. « En période de volatilité, il y a toujours des occasions qui se présentent », fait-il valoir.

Solutions envisagées

Quelques solutions s'offrent à l'Europe pour se sortir de cette crise d'endettement. L'une serait d'accroître de 2 % la taxe sur la consommation, ce qui éliminerait l'ensemble des déficits publics, a relaté Matthieu Debost.

Une autre consisterait à accroître la capacité du Fonds européen de stabilité financière. Il sera toutefois difficile pour que l'ensemble des États membres de l'Union européenne approuve ce changement d'ici la fin septembre, croit Sherry Cooper, économiste en chef, BMO Groupe financier. « C'est un défi de l'accroître, mais entre temps, la Banque centrale européenne fait le travail », a ajouté Matthieu Debost.

Une intégration fiscale des pays européens est souhaitable, dans le but de créer des euro-obligations. « Le problème est que le comité européen ne perçoit pas des taxes directement et ne peut en émettre. Et comment voulez-vous voir les riches aider les pauvres sans pouvoir garder un œil sur les pauvres? Ça complique les choses et ça va prendre du temps », a déclaré Matthieu Debost.

Les trois intervenants ne croient pas que la taxe sur les transactions financières soit implantée. Selon Sherry Cooper, cette proposition a peu de chance de passer, cette taxe apportant peu de revenus à l'état tout en nuisant à l'activité bancaire de l'Europe. La taxe créerait un exode des marchés européens. « Les banques seraient les plus frappées. Or ce sont elles qui ont le plus besoin d'aide », a comparé Matthieu Debost.

Il semble clair que l'incertitude qui frappe les marchés financiers se poursuivra, d'après Sherry Cooper. « Au final, l'euro va continuer. Plusieurs pays toutefois ne resteront pas de la zone euro. Il y a des possibilités que la Grèce en sorte. Je crois que ça aurait des pressions sur l'inflation dans ce pays et probablement que d'autres mesures seront entreprises pour intégrer fiscalement l'Union européenne et pour créer, ultimement, une fédération des pays européens », a-t-elle prévu.

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