Les fonds «intelligents», vous connaissez?

Publié le 20/01/2016 à 07:00

Les fonds «intelligents», vous connaissez?

Publié le 20/01/2016 à 07:00

Au confluent de la gestion active des placements et des fonds négociés en Bourse traditionnels, les fonds à bêta intelligents ont la prétention de pouvoir battre le marché tout en offrant des frais de gestion minimaux. Voici comment ils tentent d’y parvenir.

Les fonds négociés en Bourse (FNB) ont la cote au Canada. On en compte 372, dont un tiers sont considérés comme « à bêta intelligent ». Ces derniers ont commencé à émerger il y a environ 7 ans et représentent aujourd’hui 11 % des 80 milliards d’actifs placés dans des FNB au pays, selon Morningstar.

Ces fonds intelligents sont de plus en plus prisés puisqu’ils permettent de résoudre deux problèmes des stratégies traditionnelles de placement. D’abord, l’investissement actif, dans lequel un gestionnaire de portefeuille choisit les actions qui composent le fonds, produit dans certains cas des rendements supérieurs à ceux des indices boursiers. Cette stratégie s’accompagne cependant de frais de gestion élevés. Les FNB, de leur côté, ont des frais de gestion presque nuls, mais ne peuvent évidemment produire plus de rendement que les indices qu’ils cherchent à imiter.

Un fonds intelligent, le plus souvent, contient lui aussi des actions des plus grandes entreprises, mais est construit selon des règles prédéterminées afin d’éliminer certains problèmes des FNB classiques. « Les FNB surpondèrent le titre des entreprises qui ont déjà connu une forte croissance et sous-pondèrent ceux qui ont un plus grand potentiel », explique Jean-Philippe Tarte, maître d’enseignement au département de finance de HEC Montréal. Dans un fonds à bêta intelligent axé sur le rendement, on trouvera au contraire davantage d’actions pesant normalement moins dans les indices boursiers, mais qui ont un bon potentiel de croissance.

À chacun son fonds

Les fonds intelligents ne servent pas qu’à corriger des imperfections de la stratégie indicielle. La recette peut être ajustée selon l’objectif que l’on poursuit, explique Alain Desbiens, vice-président des fonds négociés en Bourse BMO. Une des stratégies utilisées est de donner plus de poids aux entreprises les moins sensibles aux grandes fluctuations de marché afin de construire un portefeuille à faible volatilité qui pourra faire office de valeur refuge.

Il existe aussi des fonds qui maximisent le rendement en priorisant les actions rapportant un fort dividende. Une autre stratégie consiste à pondérer davantage les titres de qualité, c’est-à-dire ceux d’entreprises dont le rendement sur les capitaux est élevé, la croissance est stable et l’endettement est bas.

Des fonds transparents

Un autre avantage des fonds intelligents, et des FNB en général, est leur grande transparence. Dans la grande majorité des cas, il est possible de savoir quels titres les composent et dans quelle proportion. On peut en plus connaître la méthodologie utilisée pour les constituer.

Un secteur en croissance

Au rythme actuel, l’actif des fonds intelligents devrait doubler d’ici deux ans. Plusieurs de ces fonds ont connu de bonnes performances ces dernières années, mais il est encore trop tôt pour savoir s’il est possible pour eux de battre le rendement du marché sur une base régulière, selon Thierry Devroede, chargé de cours à HEC Montréal et ancien gestionnaire de fonds à la Caisse de dépôt et placement du Québec. « Dans trois ou quatre ans, nous serons mieux à même de tirer des conclusions sur ce type de placement », prévoit-il.

D’ici là, les gestionnaires de fonds continueront de chercher la recette magique qui leur permettra d'obtenir le meilleur rendement au moindre coût.

 

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