Les États-Unis offrent d'intéressantes avenues aux investisseurs canadiens

Publié le 20/09/2010 à 06:37

Les États-Unis offrent d'intéressantes avenues aux investisseurs canadiens

Publié le 20/09/2010 à 06:37

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Les États-Unis offrent d'intéressantes occasions d'affaires aux investisseurs boursiers audacieux qui ne sont pas repoussés par la volatilité continue du dollar canadien, selon des gestionnaires de portefeuilles.

« Nous pensons qu'il s'agit d'un bon moment pour acheter des compagnies en bonne santé et à bas prix », a indiqué John Power, vice-président principal des actions américaines et gestionnaire de portefeuille chez Fidelity Investments.

Alors que certains investisseurs s'inquiètent de la santé de l'économie américaine, plusieurs entreprises affichent des bilans positifs, détiennent des réserves financières énormes et peuvent récompenser leurs actionnaires, a affirmé l'homme d'affaires.

Dans une entrevue à partir de ses bureaux de New York, M. Power ajoute qu'investir aux États-Unis est l'un des meilleurs moyens d'acquérir des parts dans les entreprises qui fourniront les classes moyennes des pays émergents.

« Je ne vous dirai pas que les opportunités qui se présentent au Canada sont mauvaises. Mais si vous êtes d'accord pour dire que les régions en émergence représentent une opportunité exceptionnelle, je vous dirai que les États-Unis sont un marché beaucoup plus diversifié pour jouer sur ce terrain ».

John Power affirme que des opportunités existent dans un grand nombre d'industries, dont la vente au détail, les services financiers, la construction, l'agriculture et la fabrication automobile.

Les marchés en émergence ne resteront pas qu'une source de produits bon marché. Ils deviendront aussi des sources stables de demande issue de la classe moyenne, argue le vice-président de Fidelity Investments.

« Ils ne feront pas que nous vendre des produits. Ils nous en achèteront aussi beaucoup et nous cherchons les entreprises qui vont les leur fournir ».

Les entreprises américaines devraient faire partie d'un plan d'investissement parce qu'elles garantissent aussi une visibilité plus grande, ajoute le président de KCM Wealth Management, Adrian Mastracci. Selon lui, il faut toutefois réfléchir aux montants d'argents investis dans les entreprises américaines et au bon moment pour le faire.

M. Mastracci soutient qu'un portefeuille équilibré devrait contenir 15 pour cent d'actions américaines. L'investisseur pourra ensuite augmenter cette proportion sur plusieurs mois afin d'atténuer l'effet des fluctuations des taux de change.

« Si les devises vous inquiètent, vous pouvez acheter les produits financiers couverts, ce qui exclut un risque de l'équation », affirme-t-il à partir de Vancouver.

Irwin Michael, gestionnaire de portefeuille chez ABC Funds, dit rechercher des valeurs prometteuses à terme et des entreprises qui versent des dividendes et dont les gestionnaires possèdent des parts.

« Vous devez être opportunistes et les marchés sont très cycliques, donc nous croyons que c'est un temps opportun pour être très sélectif », conseille-t-il.

Comme le milliardaire Warren Buffet, il ne croit pas que les États-Unis se dirigent vers une récession à double creux, malgré le fait que l'économie reprend du mieux à un rythme lent.

M. Michael croit que l'inquiétude économique, le haut taux de chômage et le peu de confiance des consommateurs ont créé un état d'esprit au sud de la frontière qui favorise les investissements sélectifs.

L'homme d'affaires prévoit que ces conditions perdureront encore de six à douze mois avant que l'amélioration de l'économie ne lui refasse prendre une dynamique normale.

Les bonnes affaires se trouvent au niveau des actions à faible et à moyenne capitalisation, particulièrement chez les plus petites entreprises qui ont été abandonnées par les investisseurs qui recherchaient celles avec de plus grandes liquidités, affirme Irwin Michael.

« Nous avons une liste de dix actions que nous aimerions nous procurer. Elles ne sont pas encore au prix où nous souhaitons les voir. Toutefois, nous surveillons les occasions, ce qui n'était pas le cas il y a 12 mois ».

Les firmes sur sa liste incluent le fabricant de meubles pour véhicules récréatifs Flexsteel Industries, l'entreprise de location d'avions Fly Leasing, ainsi que Seaspan.

L'expert financier Gordon Pape appelle quant à lui à la prudence parce qu'un dollar canadien volatile pourrait venir annuler les gains effectués.

M. Pape argue que les investisseurs peuvent éviter les risques liés aux taux de change en investissant dans des entreprises canadiennes sous-évaluées ou profitant d'une forte visibilité chez les Américains.

Parmi celles-ci figurent la Financière Manuvie, dont l'action a chuté de 39 pour cent dans la dernière année, ainsi que le Canadien National, l'une des plus grandes entreprises de transport en Amérique du Nord.

« Il existe des opportunités ailleurs, mais étant donné les circonstances, étant donné que l'économie canadienne semble être en meilleur état que celles d'autres pays, étant donné le bonne santé de notre système bancaire, je serais à la recherche d'opportunités au Canada. », énonce-t-il.

Gordon Pape affirme que la dynamique des investissements aux États-Unis a changé en 2002 lorsque le dollar canadien a commencé à reprendre de la valeur.

Il manque toujours à l'expert quelques signes avant qu'il n'augmente la proportion d'actions américaines dans son portefeuille. Parmi ceux-ci figurent une fluctuation moins importante de la valeur du dollar canadien ainsi que davantage de preuves de la reprise économique au pays de l'Oncle Sam.

Si cette reprise reste au centre des discussions pour les prochains 12 mois, les débats sur les réglementations qui ont frappé le secteur financier, celui de la santé et celui de l'énergie vont faiblir cette année, prédit Mark Bayko, conseiller en actions américaines chez RBC Dominion Securities.

« Nous nous concentrerions sur un secteur spécifique plutôt que de considérer l'ensemble du marché », affirme-t-il, notant du même coup que le marché étasunien offre d’une visibilité qui n'est pas disponible au Canada quant aux produits de consommation courante, au secteur des soins de santé et à celui des actions technologiques".

 

 

L'ambassadeur canadien aux États-Unis à la défense des importateurs canadiens

 

L'ambassadeur du Canada à Washington, Gary Doer, a lancé un sérieux avertissement aux dirigeants les plus puissants au Congrès au sujet d'une législation protectionniste qui aura, selon lui, un impact négatif sur les chaînes d'approvisionnement et les emplois tant au Canada qu'aux États-Unis.

Dans une lettre obtenue par La Presse Canadienne, M. Doer fait également remarquer que la loi en question va à l'encontre des obligations des États-Unis stipulées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Dans cette lettre, envoyée plus tôt ce mois-ci à Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, et Harry Reid, chef de la majorité démocrate au Sénat, l'ambassadeur a indiqué que le Canada s'attendait à ce que toute législation adoptée par Washington respecte les obligations des États-Unis en matière de commerce international.

La loi, qui doit faire l'objet d'un vote à la Chambre des représentants plus tard au cours du mois, interdira les importations d'entreprises n'étant pas représentées par un agent américain. Elle vise à assurer que les manufacturiers étrangers de produits défectueux puissent recevoir des documents juridiques.

Le projet législatif est assuré du soutien de membres des partis démocrate et républicain, de sorte que les observateurs ne s'attendent pas à ce qu'il soit confronté à trop d'obstacles au Congrès.

Les entreprises canadiennes vont se retrouver empêtrées dans de coûteuses formalités administratives, même si elles ne sont pas celles qui sont visées par la loi.

Ottawa estime que la législation va nuire au flux des échanges commerciaux à la frontière en ajoutant une nouvelle exigence logistique et administrative.

M. Doer a écrit que ce serait « malheureux », compte tenu des efforts faits par les deux pays voisins pour relancer leurs économies respectives.

L'Union européenne a aussi fait part de sa désapprobation, estimant que la loi sera coûteuse et prohibitive pour les petites entreprises.

Un certain nombre de sociétés et de regroupements de manufacturiers ont également tiré la sonnette d'alarme.

 

 

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