Il est loin, très loin, le temps où on attendait ses noces pour recevoir un grille-pain et une planche à repasser. Désormais, même les jeunes couples entament leur relation avec un actif - copropriété, voiture, REER - et un passif - cartes de crédit, prêt étudiant - à leur nom. À consigner par écrit dès le départ, pendant que les souvenirs sont frais, et les documents facilement accessibles. «Ça n'a pas besoin d'être compliqué», dit Hélène Bronsard, chez RCGT. L'important est d'avoir des bilans individuels et un bilan de couple, puis de les mettre à jour chaque année. Chacun constatera ainsi rapidement si sa situation se détériore.
Le bilan permet aussi à chacun de prendre connaissance des dettes de l'autre et d'éviter d'en devenir responsable, ce qui pourrait arriver avec une carte de crédit ou un compte bancaire conjoint. Il revêt une importance particulière dans les familles recomposées. «Le bilan facilite le partage entre les enfants et les conjoints de différentes unions au décès», souligne Alain Fortin, directeur principal à la Banque Laurentienne.
L'exercice offre aussi l'occasion de détecter des cadavres dans le placard, plaide Me Jean Valiquette, notaire et planificateur financier. Si chéri n'est pas divorcé, autant le savoir dès le départ. «On voit ça même chez des couples qui vivent ensemble depuis 20 ans !» D'autres conjoints ont négligé de demander une quittance lorsque leur ex-conjoint a gardé la maison. «Or, celui qui part reste responsable de l'hypothèque jusqu'à la fin.» Dans ces cas, la meilleure solution est de demander à l'ex-conjoint d'obtenir un nouveau financement.
Par ailleurs, le notaire suggère d'ouvrir un nouveau compte REER pour les couples qui se marient, afin d'établir une distinction claire entre les avoirs déjà détenus et ceux qui sont accumulés par le couple.
