Investisseurs, souvenez-vous de 2008

Publié le 14/08/2011 à 18:07, mis à jour le 19/08/2011 à 16:05

Investisseurs, souvenez-vous de 2008

Publié le 14/08/2011 à 18:07, mis à jour le 19/08/2011 à 16:05

Par La Presse Canadienne

Les investisseurs qui ont subi les soubresauts du marché boursier, il y a trois ans, devraient se souvenir d'une leçon importante: avoir une stratégie à long terme et ne pas paniquer face à l'agitation actuelle causée par l'instabilité extrême du marché, affirment les experts.

Selon le vice-président à la retraite et à la recherche sur l'économie chez Fidelity Canada, Peter Drake, il faut investir avec sa tête, pas avec ses émotions.

La panique qui a poussé les investisseurs inquiets à vendre leurs actions a contribué au pire bouleversement des bourses ressenti à travers le monde depuis 2008.

Pour plusieurs, la situation a un air de déjà-vu alors que la cote de solvabilité de plusieurs pays comme la France, l'Italie, l'Espagne et les États-Unis ont remplacé, dans les manchettes, les scandales reliés à la faillite de la banque Lehman Brothers et à la situation préoccupante des agences de crédit comme Fannie Mae ou de l'assureur hypothécaire AIG.

La descente récente des titres boursiers s'avère une conséquence de la dette souveraine des pays européens, de la décision de Standard & Poor's de dégrader la notation des États-Unis et d'une croissance mondiale léthargique. La préoccupation des investisseurs face à une deuxième récession, conséquente à la première, persiste. Ce mélange d'incertitudes effraie les spéculateurs.

L'index de volatilité du Chicago Board Options Exchange a atteint son plus haut niveau au coeur de la récente crise financière pour ensuite se calmer. Les spéculateurs se sont précipités sur des valeurs sûres comme l'or et l'argent. D'autres ont voulu profiter d'un marché baissier pour aller du côté des actions.

Serge Pepin, directeur de BMO Investissement Inc., souligne, pour sa part, que les marchés demeureront fragiles et cela demandera du temps avant que la situation économique mondiale se rétablisse. "Même si les nouvelles concernant le marché sont affolantes et même décourageantes, en tant qu'investisseurs nous devons prendre une grande respiration et se rappeler que les facteurs économiques fondamentaux sont en bien meilleure situation qu'en 2008" a-t-il déclaré lors d'une récente conférence téléphonique.

Les banques sont plus solides, les entreprises disposent de beaucoup d'argent comptant, ont moins de dettes et les gains trimestriels sont surprenants. Dans les faits, les banques ont tellement accumulé de dollars qu'au moins une banque de New York a commencé à charger des frais aux clients qui retirent massivement leur argent du marché boursier pour le déposer dans un compte courant.

"Cela nous rassure de voir que les corporations canadiennes sont dans des conditions financières incomparables par rapport aux années passées, considérant les faibles taux d'intérêt actuels" a relevé M. Pepin tout en soulignant que le climat était favorable aux fusions, aux acquisitions, aux rachats d'actions et à la croissance des dividendes.

Tout en admettant que ces types de bouleversements boursiers sont difficiles, ils ne sont pas nouveaux, soutient Serge Pepin en ajoutant qu'un portefeuille bien diversifié demeure une formule gagnante quelques soient les conditions.

Pour Bruce Cooper, vice-président aux actions chez Gestion de placements TD, les investisseurs assistent à une partie de bras-de-fer entre des facteurs macroéconomiques déplorables et des entreprises dotées de solides données fondamentales. M. Cooper dirige ses clients vers des titres d'entreprises réputées qui versent de bons dividendes et qui sont en position de croissance. Parmi ces valeurs sûres on retrouve Kraft (NYSE:KFT) et Pepsi (NYSE:PEP) qui possèdent des franchises partout dans le monde. "Ce n'est pas le moment de spéculer dans des entreprises de basse qualité, elles ne sont pas avantageuses et vous risquez de perdre beaucoup."

Le choix d'entreprises offrant un bon potentiel de rendement est plus limité au Canada parce qu'on retrouve le tiers des titres boursiers dans les secteurs du pétrole et de l'essence qui fluctuent selon le marché.

Si d'un côté, le conseiller Peter Drake, de Fidelity Canada, exhorte les épargnants à rester dans le marché boursier, l'auteur Gordon Pape, spécialiste en investissements, recommande des placements plus sûrs pour se prémunir contre une situation qui pourrait être pire qu'en 2008. Selon lui, il ne semble n'y avoir aucun rempart contre une récession probable ou même une dépression. "Les gouvernements sont à bout de ressources, ils n'ont trouvé aucune solution au désastre financier, au point où ils sont devenus eux-mêmes le problème."

M. Pape suggère aux investisseurs de réviser leur portefeuille de façon à être vraiment à l'aise avec son contenu. Il vaut mieux selon lui conserver ses acquis et attendre pour investir de nouveau à la Bourse.

À la une

Bourse: Wall Street finit en hausse, record pour l’indice S&P 500

Mis à jour le 27/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a gagné près de 200 points mercredi.

À surveiller: CGI, Alimentation Couche-Tard et BRP

27/03/2024 | Denis Lalonde

Que faire avec les titres de CGI, Alimentation Couche-Tard et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 27 mars

Mis à jour le 27/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.