David Mudge, ex-bloqueur des Alouettes de Montréal et conseiller en placement chez BMO Nesbitt Burns [Photo: Martin Flamand]
La discipline essentielle à une bonne santé financière et à une condition physique optimale, David Mudge connaît ça. L'ex-bloqueur des Alouettes de Montréal, qui continue de s'entraîner trois fois par semaine au club MAA, est aujourd'hui conseiller en placement chez BMO Nesbitt Burns.
Quel lien faites-vous entre l'entraînement physique et l'épargne ?
Dans les deux cas, c'est de l'intérêt composé qui s'accumule. Plus vous commencez jeune à vous entraîner, à rester actif et à bien manger, mieux vous vous portez en vieillissant. Les risques de développer des maladies, des problèmes de santé, sont moindres ou sont repoussés. C'est la même chose pour l'épargne et l'attitude envers le crédit. Plus vite vous adopterez ces bonnes habitudes, plus vite votre argent travaillera pour vous. Dans les deux cas, ça devient un réflexe qui, avec les ans, finit par demander moins d'effort.
Si on commence à épargner à 45 ou à 50 ans, est-ce trop tard ?
L'exercice lié à l'épargne exigera plus d'énergie, plus d'effort de votre part. En fait, c'est comme vouloir commencer à s'entraîner pour un marathon à 50 ans. Vous pouvez y parvenir et terminer la course, mais l'activité sera sans doute plus éprouvante.
Peut-on faire des rapprochements entre votre travail de conseiller financier et celui d'un entraîneur personnel ?
Je préfère comparer mon rôle à celui d'un quart-arrière... bien que je n'aie jamais occupé cette position dans ma carrière professionnelle. Au football, le quart-arrière doit avoir une bonne vision du jeu pour anticiper les réactions de l'adversaire. Toutefois, seul, un quart-arrière ne peut rien faire. Il a besoin de ses bloqueurs, de son porteur de ballon, de ses receveurs de passe pour marquer des touchés. C'est la même chose pour un conseiller financier. On est en bien meilleure position pour aider les gens si on est entouré de bons coéquipiers tels des comptables, des avocats et des fiscalistes.
Certains aiment l'adrénaline, les sensations fortes, au risque de pousser à l'extrême leurs limites physiques et de se blesser. Comment éviter cette attitude dans la gestion de son argent ?
Il m'est difficile de recommander à mes clients de ne pas dépasser leurs limites si c'est ce qu'ils désirent. J'ai moi-même subi 11 chirurgies au cours de ma carrière professionnelle. Et pourtant, je ne le regrette pas, ça faisait partie du risque, c'était calculé. C'est la même chose pour l'investissement. Si vous souhaitez effectuer des placements plus risqués, vous devez en être conscient et prêt à vivre avec les conséquences de vos actions.
Pour ceux qui vont préférer les plus petits gains, les petits résultats, comment faire pour mieux les apprécier ?
Encore une fois, je ne peux m'empêcher de faire allusion au football. Prenez la longue passe. Ce type de jeu figure parmi les moments les plus spectaculaires d'une partie. Cette stratégie s'avère cependant plus d'une fois très coûteuse pour les équipes. Les risques de laisser échapper le ballon ou d'être intercepté par l'adversaire sont énormes. Il vaut mieux privilégier les plus petites passes, les petits jeux au sol. Des stratégies prudentes, qui prennent plus de temps à se concrétiser par un touché. Mais en fin de compte, elles demeurent payantes.
Dans le monde du sport, plusieurs athlètes deviennent des conférenciers inspirants. Qui dans le monde financier propose le meilleur message ?
Je n'ai qu'un nom en tête : Warren Buffett. Voilà un expert qui a vu neiger et dont le message est toujours clair, sans ambiguïté. De plus, c'est un investisseur d'expérience qui se trompe rarement.
