Les Québécois sont moins bien préparés pour affronter des imprévus que les autres Canadiens. (Photo: Bloomberg)
Les adultes québécois sont davantage «cigale» que «fourmi». Comme la cigale de la fable de La Fontaine, ils sont moins bien préparés aux temps difficiles que «les fourmis ses voisines» du reste du Canada.
Selon un sondage effectué en août par la firme Pollara pour BMO Groupe Financier, les Québécois possèdent un fonds d’urgence moyen de 18 558 $, loin derrière les adultes du Manitoba et de la Saskatchewan (27 812 $), des provinces de l’Atlantique (33 133 $), de l’Alberta (35 676 $), de l’Ontario (43 763 $) et de la Colombie-Britannique (43 818 $).
Le Québec se retrouve évidemment sous la moyenne canadienne de 35 237 $, elle qui a progressé de 1 080 $ par rapport à l’an dernier.
Cette situation ne semble pas inquiéter Boyan Ivanov, planificateur financier chez BMO. «Ce n’est pas caractéristique d'une économie occidentale d’avoir 40% des adultes québécois qui ont épargné entre 10 000 et 49 999 dollars (un sommet au pays), ce qui représente un fonds d’urgence de trois mois et plus. La disparité entre les riches et les pauvres est moins élevée au Québec qu’en Colombie-Britannique, par exemple. Cela montre que beaucoup de Québécois ont pris des habitudes d’épargne», dit-il.
Au Québec, 13% des adultes ont un fonds d’urgence de moins de 1 000 $, comparativement à 20% en Colombie-Britannique et 21% en Ontario. À l’inverse, 13% des Québécois ont un fonds d’urgence de plus de 50 000 $, par rapport à 23% en Colombie-Britannique et 21% en Ontario. M. Ivanov y voit là un biais statistique, puisque des gens très riches peuvent faire grimper la moyenne de leur province.
Situation précaire
Plus inquiétant, le document affirme que 25% des adultes canadiens disposent d’assez d’économies pour affronter une urgence financière d’un mois ou moins. Dans ce groupe, le fonds d’urgence moyen ne totalise que 2 051 $. De plus, trois Canadiens sur dix disent vivre d'un chèque de paie à l'autre ou dépenser plus que ce qu'ils gagnent.
Par ailleurs, 47% des adultes canadiens ont assez d’épargne pour tenir trois mois ou moins.
«Pour éviter d'accumuler des dettes ingérables, le montant idéal d'un fonds d'épargne pour les situations d'urgence devrait équivaloir à de trois à six mois de votre revenu», estime Christine Canning, chef, Produits bancaires courant chez BMO. Or, 52% des Canadiens ont un fonds d’urgence de moins de 10 000 $.
Le sondage demandait aux Canadiens d'évaluer leur niveau de préparation financière en cas de perte d'emploi, de changement de situation financière, ou d'imprévus comme des dépenses médicales ou des réparations non planifiées de la maison ou de la voiture.
