Envisager le risque de manière globale


Édition de Mai 2014

Envisager le risque de manière globale


Édition de Mai 2014

Marc-André Duhaime, conseiller en sécurité financière, président de M.F.O. Canada et partenaire de Services d'assurance Richardson GMP. [Photo : Martin Flamand]

Les gens croient à tort qu'une seule assurance vie comblera leurs besoins. La réalité est plus complexe, selon Marc-André Duhaime, conseiller en sécurité financière, président de M.F.O. Canada et partenaire de Services d'assurance Richardson GMP.

L'assurance est un peu la mal-aimée des produits financiers. Pourquoi ?

Les produits d'assurance sont perçus comme des dépenses, au contraire des produits de placement comme les fonds communs, qui génèrent des rendements. En réalité, l'assurance permet de conserver ses acquis, de transmettre un patrimoine d'une génération à l'autre en minimisant l'impôt et même d'investir. Elle permet donc l'enrichissement.

Les consommateurs comprennent-ils bien les produits d'assurance de personnes ?

Dans ma pratique, je constate que les gens comprennent bien le produit au moment de l'acquisition, mais saisissent moins bien l'approche de l'assurance dans son ensemble. Par exemple, ce matin, j'ai rencontré un couple qui avait souscrit une assurance vie permanente payable au deuxième décès, alors qu'il n'avait pas d'enfant. C'est inutile quand on n'a pas de succession. L'erreur était d'autant plus grave que le produit coûte cher et que le couple en question, deux professionnels, n'était pas protégé en cas d'invalidité.

Pourquoi l'assurance invalidité est-elle si souvent négligée ?

J'ai l'impression que l'assuré fait un calcul mental rapide du ratio coût-bénéfice. Les primes sont plus importantes en assurance invalidité, alors que l'assurance vie temporaire est très abordable. Pourtant, l'assurance invalidité est la pierre angulaire d'un plan de protection avant la retraite. Les risques d'être affecté d'une invalidité avant 65 ans sont de six à sept fois plus élevés que le risque de décès. L'écart de risque justifie le fait que la prime d'une assurance invalidité est plus élevée.

Pourquoi la pierre angulaire ?

Parce qu'elle protège votre capacité à générer des revenus. C'est énorme ! Surtout que ces revenus servent à réaliser tous vos projets, de l'achat de la maison à la retraite, en passant par l'éducation de vos enfants et au paiement de l'ensemble de vos primes d'assurance.

À quel moment devrait-on souscrire une assurance invalidité ?

Le plus tôt serait le mieux. Mais par expérience, je constate que les gens y réfléchissent rarement de façon sérieuse avant la quarantaine. C'est encore un bon moment pour souscrire ce type de protection, car les primes sont encore raisonnables. Elles augmentent beaucoup dans la cinquantaine. C'est le last call à mon avis.

Depuis une dizaine d'années, on entend parler d'assurance maladies graves. N'est-ce pas un luxe ?

Cela dépend. Dans ce créneau, certains produits coûtent plus cher et d'autres sont plus abordables. On peut prendre une assurance maladies graves temporaire, beaucoup moins coûteuse, puis la convertir en protection permanente lorsqu'on en a les moyens, sans être contraint à un examen médical, par exemple. L'assurance maladies graves peut être une option intéressante pour les personnes qui n'ont pas de revenus gagnés assurables exigés lors de l'acquisition d'une police d'assurance invalidité. Par exemple, le propriétaire d'un parc immobilier qui perçoit des revenus de location peut être admissible à une protection d'assurance maladies graves. Cela dit, si une personne est admissible aux deux types de produits, bien que ces protections ne soient pas mutuellement exclusives, l'assurance invalidité est bien souvent le premier choix.

Quelle part du budget d'un ménage devrait être consacrée à l'assurance ?

C'est une erreur d'aborder la question sous cet angle. Il faut d'abord faire l'analyse des besoins. Avez-vous des enfants, êtes-vous actionnaire d'une entreprise, bénéficiez-vous d'un régime collectif, quel est le montant de vos dettes, etc. Votre profil déterminera vos besoins. Ensuite, vous devrez examiner votre budget et voir comment vous procurer les protections nécessaires. Je ne vous cacherai pas que cela mène parfois à des décisions difficiles et qu'il faut rogner sur les dépenses discrétionnaires. C'est la même chose que pour l'épargne retraite !

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?