Des clés pour apprivoiser la volatilité

Offert par Les Affaires


Édition du 29 Mars 2014

Des clés pour apprivoiser la volatilité

Offert par Les Affaires


Édition du 29 Mars 2014

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

Bien que la faiblesse de janvier n'ait été que passagère, doit-on craindre un retour à une plus grande volatilité des marchés boursiers au cours des prochains mois ? Et surtout, les conseillers et les investisseurs peuvent-ils s'en prémunir ?

Pour juger de la volatilité, l'indice VIX est l'un des meilleurs indicateurs, selon Ismaël Chiadmi, vice-président principal chez Montrusco Bolton. L'indice VIX reflète la moyenne pondérée de la volatilité des options à court terme du S&P 500. On l'appelle aussi l'indice de la peur, car il augmente rapidement lorsque les marchés reculent brusquement.

L'utilité du VIX pour l'investisseur réside dans le fait qu'il est un indicateur à contre-courant. Il est très bas généralement lorsque les marchés ont connu une longue période de hausse. On dit alors que les investisseurs sont complaisants. C'est à ce moment que le risque d'une chute rapide des cours devient le plus probable, car l'indice répond au processus de renversement vers sa moyenne, explique M. Chiadmi.

Le VIX, qui a été créé en 1993, affiche une moyenne à long terme de 18. L'indice oscille généralement entre 12 et 25, sauf lors des périodes de grande euphorie ou des moments de forte tension. «Lorsqu'il approche de 12, il faut commencer à être vigilant», dit Ismaël Chiadmi. Après avoir atteint 21 à la fin de janvier, l'indice se situe actuellement à 15.

Fonds à faible volatilité

Pour répondre aux besoins des investisseurs voulant réduire la volatilité de leur portefeuille, plusieurs gestionnaires de fonds communs et de fonds négociés en Bourse (FNB) ont créé des fonds à faible volatilité, dont PowerShares, iShares et ZLB, de BMO. Ce dernier se compose de 40 sociétés choisies parmi les 100 plus importantes du Canada, explique Léon Garneau Jackson, vice-président chez BMO Gestion mondiale d'actifs. «Le fonds est composé des 40 titres ayant le plus faible coefficient bêta», dit-il.

Ce coefficient mesure le risque du titre par rapport à la moyenne du marché. Les titres peu risqués auront un bêta faible et les titres plus risqués, un bêta élevé. Généralement, le bêta varie de 0,5 à 2. La composition du ZLB est revue tous les six mois en fonction de l'évolution du coefficient bêta de chaque titre.

Comme le rendement est associé au risque, on comprendra que ce type de fonds réalise un rendement moindre que l'indice de référence lors des hausses de marché, mais perd moins lors des reculs. Le rendement du ZLB au cours des 12 derniers mois a été de 5,6 % comparativement à 11 % pour l'indice S&P/TSX.

Le but est la performance à long terme, explique M. Jackson. «L'objectif est de perdre le moins possible lorsque les marchés reculent et ainsi d'éviter de faire un gros rattrapage lorsqu'ils remonteront.»

Le secret, une bonne diversification

La meilleure façon de combattre la volatilité des marchés reste d'avoir une bonne diversification, indique Guy Côté, premier vice-président à la Financière Banque Nationale. À condition de diversifier ses investissements dans des actifs n'ayant pas la même corrélation, dit-il. Par exemple, les actions et les obligations. Généralement, lorsque les actions s'apprécient, c'est que l'économie va bien. Dans ces conditions, les taux d'intérêt ont tendance à monter, ce qui fait baisser le prix des obligations. Détenir à la fois des actions et des obligations permet donc de diminuer la volatilité du portefeuille.

Afin de pousser un plus loin cette diversification, on peut ajouter au portefeuille un fonds à rendement absolu. Son objectif est de générer un rendement positif à moyen et à long terme, peu importe la conjoncture des marchés. Guy Côté suggère le Fonds de stratégies mondiales à rendement absolu de la Standard Life. Ce fonds vise à réaliser un rendement annuel égal à celui du marché monétaire, plus 5 %.

C'est en investissant dans une large gamme de stratégies de placements diversifiés non corrélées entre elles que les gestionnaires de ce fonds peuvent y arriver, car le rendement négatif de l'une des stratégies pourra être neutralisé par le rendement positif des autres.

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