Conseiller les épargnants, un défi de taille cette année


Édition du 25 Janvier 2014

Conseiller les épargnants, un défi de taille cette année


Édition du 25 Janvier 2014

Par Thomas Cottendin

Photo: iStock

Endettement élevé, peur d'une correction boursière, remontée des taux d'intérêt... Les conseillers financiers auront des défis particuliers à relever cette année pour aider leurs clients à atteindre leurs objectifs financiers à long terme. En cette période des REER, voici trois des défis auxquels ils font face.

1 Le manque de discipline à l'égard de l'épargne

«La plus grande difficulté est le manque de discipline face à l'épargne», dit Hélène Marquis, directrice régionale, services consultatifs de gestion de patrimoine à la Gestion privée de portefeuille CIBC. La planificatrice financière déplore la difficulté des épargnants à mettre de l'argent de côté de façon régulière.

Cette vision est partagée par Fabien Major, associé principal du cabinet Major Gestion Privée. «Il faut convaincre les gens d'investir périodiquement.» Cela est d'autant plus important pour ceux qui n'arrivent pas à accumuler une somme pour cotiser à leur REER, précise Martin Lecavalier, planificateur financier chez Services financiers Planifax.

Le principal frein à l'épargne est l'absence de plan financier, estime Charles E. Martin, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Gestion de portefeuille TD.

2 La relation amour-haine avec la Bourse

Les épargnants entrent souvent sur les marchés en retard, lorsque les indices sont à leur plus haut, observe Martin Lecavalier, de Planifax.

Certains clients sont donc portés à être un peu plus euphoriques après la performance des Bourses mondiales de 2013, alors que le S&P 500 de New York et le Nikkei de Tokyo ont procuré un rendement de 38 % en dollars canadiens.

«Lorsque j'ai demandé à mes clients quel marché avait le mieux performé en 2013, la majorité a répondu : le Canada... Les gens font l'amalgame entre économie et Bourse. Or, la Bourse est une anticipation de ce qui va se passer dans les 10 prochains mois», raconte Charles E. Martin, en soulignant que les investisseurs sont souvent émotifs. «Tout le monde met l'accent sur le court terme. Le réflexe humain est de prendre le passé à court terme et de le projeter dans l'avenir.» Mais le meilleur placement est souvent celui qui a mal performé l'année dernière, remarque M. Martin.

Si certains épargnants sont euphoriques, d'autres, à l'inverse, sont encore échaudés par la crise de 2008 et refusent d'investir en Bourse, dit M. Martin. Or, ces épargnants risquent d'avoir une épargne insuffisante pour maintenir leur train de vie une fois à la retraite. Ceux qui se sont réfugiés dans les titres à revenu fixe pour éviter les soubresauts de la Bourse ont vu la valeur de leur portefeuille diminuer en 2013 : un panier d'obligations canadiennes à long terme (gouvernementales, municipales et d'entreprises) a baissé de 6,2 %.

3 Immobilier : ne pas se lancer à tout prix

Comme les taux hypothécaires demeurent historiquement faibles, plusieurs épargnants se précipitent pour acheter une propriété, même si leur budget est limité.

Pourtant, les risques que les prix des maisons baissent et que les taux poursuivent leur hausse sont réels.

Les experts consultés doivent donc tempérer les ardeurs de certains clients qui veulent s'endetter pour acheter une propriété.

Ceux qui songent à faire appel au Régime d'accession à la propriété pour allonger la mise de fonds nécessaire à l'achat d'une maison doivent y penser à deux fois dans le contexte actuel. «Pour ceux qui vivent seuls, ce n'est pas l'idée du siècle, étant donné toutes les charges à assumer», dit Martin Lecavalier.

Pour nombre d'épargnants, il est actuellement plus judicieux de prioriser l'épargne à l'achat d'une propriété.

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