À la fin de chaque année, les investisseurs sont souvent encouragés à passer en revue leurs portefeuilles, effectuer un rééquilibrage et repérer les placements aptes à être vendus pour perte fiscale. En effet, le 31 décembre est la date butoir pour effectuer toute modification pouvant affecter votre facture fiscale de l'année.
Pourtant, certaines de ces tâches peuvent entrer en conflit, c'est à dire plus spécifiquement que ce qui peut paraître logique du point de vue du portefeuille pourrait ne pas l'être d'un point de vue fiscal et vice versa. Par exemple, le rééquilibrage consiste à vendre les placements gagnants, alors qu'un investisseur qu'y s'y connait en fiscalité devrait faire le contraire, c'est à dire rechercher les positions perdantes à vendre afin de générer une réduction d'impôts. En fait, la politique de négligence sans malveillance, c'est à dire de ne pas toucher du tout à son portefeuille, fonctionne mieux que d'apporter des modifications au portefeuille qui pourraient occasionner des conséquences fortuites.
Alors que 2015 touche à sa fin, voici quelques erreurs de fin d'années à éviter.
1) Se lancer dans une révision complète de son portefeuille alors qu'on n'a pas assez de temps
Oui, la fin de l'année est un bon moment pour passer en revue votre portefeuille, surtout du fait que le 31 décembre est la date butoir pour la plupart des remaniements qui pourraient affecter votre facture fiscale, comme les ventes à perte à des fins fiscales. Mais le quatrième trimestre est une période occupée à tous les niveaux, avec la saison des fêtes et les échéances au travail qui vous laissent moins de temps pour la planification de portefeuille. Si vous êtes pris de court à l'approche de la fin d'année, n'essayez pas de faire une revue complète de votre portefeuille. À la place, ayez une approche chirurgicale et pensez aux mesures qui seront les plus payantes et qui feront diminuer votre facture fiscale de 2015 si vous les exécutez d'ici la fin de l'année.
Par exemple, si vous détenez des comptes imposables, il est fort à parier que plusieurs de vos avoirs se vendent au-dessus de votre prix d'achat. Pour trouver les meilleurs candidats de vente à perte à des fins fiscales, concentrez-vous sur les titres individuels, ainsi que sur les fonds de marchés émergents, de ressources naturelles, de marchandises et de métaux précieux. Si vous avez subi des pertes ailleurs dans votre portefeuille imposable ou que certains de vos fonds effectuent d'importantes distributions, vous pouvez utiliser ces pertes pour en contrebalancer les gains.
2) Se débarrasser automatiquement des traînards
Mais aussi bénéfiques que puissent être les ventes à perte à des fins fiscales, c'est une erreur de se débarrasser de tout ce qui se vend en dessous du prix d'achat. On assiste parfois à un retour à la moyenne, et les perdants de l'année précédente sont souvent les gagnants de l'année d'après. Par exemple, le marché boursier haussier que l'on a connu pendant la plus grande partie de ces six dernières années s'est soldé par des rendements relatifs moyens pour certains fonds de haute qualité qui autrement en valent la peine, et certains titres individuels aussi. De tels avoirs pourraient mériter d'être conservés dans un marché faible, fournissant un bon soutien pour les avoirs plus agressifs qui ont affiché une hausse au sein du portefeuille. Et bien que les catégories comme les obligations à rendement réel aient été décevantes au cours des dernières années, vous serez contents de les avoir en cas de reprise de l'inflation.
Cela signifie que vous devrez équilibrer votre recherche pour les candidats à la vente à perte fiscale en tenant compte du portefeuille et des titres individuels. Si vous voulez déclencher des ventes à perte à des fins fiscales en vendant quelque chose qui s'est déprécié, vous ne pouvez pas immédiatement le remplacer avec exactement le même titre (à moins que vous soyez prêt à attendre plus de 30 jours). Mais vous pouvez maintenir une participation économique semblable en remplaçant votre traînard par un produit de la même veine -- remplacer un FNB pour un autre qui piste un indice similaire (ou le même) par exemple, ou vendre un titre énergétique et acheter un FNB qui a une forte participation dans la même compagnie.
3) Rééquilibrer sans envisager les conséquences fiscales
Les examens de portefeuille de fin d'année occasionnent souvent un rééquilibrage -- une réduction des titres qui se sont fortement appréciés tout en augmentant les participations dans les titres qui ont perdu de la valeur. Adhérer à une stratégie de rééquilibrage constante peut réduire le niveau de risque du portefeuille tout en créant une tendance à contre-courant. Mais même si le rééquilibrage est logique d'un point de vue d'optimisation du portefeuille, il peut aussi faire augmenter les coûts de transaction et les dépenses fiscales. C'est l'une des raisons pour lesquelles il est conseillé d'employer le rééquilibrage dans des comptes non imposables comme les REER et les CELI, pour lesquels vendre n'occasionne pas d'impôt. Dans les comptes imposables, il est préférable de minimiser ces transactions.
4) Acheter avant une distribution
Si l'examen d'un portefeuille indique que vous êtes sous-pondéré dans certaines catégories d'actifs ou secteurs, faites attention à ce que vous ajoutez pour rectifier ce déséquilibre au quatrième trimestre. C'est parce que la saison des distributions de gains en capital approche et si vous ajoutez un avoir dans un compte imposable avant qu'il verse une distribution, vous paierez des impôts sur des gains dont vous n'avez pas profité. Si vous voulez faire des ajustements immédiats, il est préférable de se concentrer sur les fonds négociés en bourse, qui ont tendance à être efficace pour réduire les distributions imposables.
5) Esquiver automatiquement les distributions de gains en capital
Si vous prévoyez qu'un fonds que vous détenez depuis un moment verse une distribution importante et que vous le détenez dans un compte imposable, vendre de manière préventive peut être logique si vous vouliez réduire cette participation de toutes façons, si elle prend trop de place dans votre portefeuille, par exemple. Mais si vous aimez ce titre et que vous n'envisagiez pas de le vendre, c'est rarement une bonne idée de vendre d'emblée un avoir que vous détenez depuis longtemps. Après tout, vous toucherez probablement vos propres gains en capital dans le fonds, donc même si vous vendiez à temps pour éviter une distribution, votre vente déclencherait des impôts sur les gains en capital basés sur l'écart entre votre prix d'achat et le prix actuel de l'action.
