Banques et assureurs: attendez avant de vendre

Publié le 11/08/2011 à 10:49, mis à jour le 11/08/2011 à 10:50

Banques et assureurs: attendez avant de vendre

Publié le 11/08/2011 à 10:49, mis à jour le 11/08/2011 à 10:50

Malgré une glissade de plus de 8% du titre de Manuvie cette semaine, il n'est pas encore temps d'abandonner les titres des assureurs et des banques.

Depuis quelques jours on entend des appels à l'abandon des titres des banques et des assureurs qui seraient les grands perdants de la crise actuelle. Lors des crises, les banques perdent souvent du terrain parce qu'en période de ralentissement, les prêts aux ménages diminuent et les banques doivent prendre davantage de provisions pour pertes sur prêts.

« Puisque la situation des banques était bonne depuis les derniers mois, elles prenaient de moins en moins de réserves pour mauvais prêts, rappelle Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser. En conséquence, les profits des banques pourraient croître moins rapidement et risquer de stagner dans le futur. »

Mais on en n'est pas encore rendus là, selon Denis Durand : « Il est peut-être un peu tôt pour balancer toutes les banques. D'autant plus que le rendement des dividendes des banques surpasse toujours celui des obligations du Canada. »

En effet, avec un rendement du dividende moyen de 4,5%, les banques demeurent attirantes, comme le souligne John Aiken, analyste chez Barclays Capital dans un rapport publié cette semaine : « Les banques canadiennes demeurent intéressantes. Même si elles continueront à être influencées par les problèmes des États-Unis, nous croyons qu'elles performeront comme elles l'ont fait en 2008 et en 2009. »

Autre paire de manche chez les assureurs

Si les banques canadiennes n'ont pas souffert de beaucoup de volatilité, les assureurs ont été un peu plus ébranlés par la décote américaine cette semaine. À titre d'exemple, le titre de Manuvie a perdu 8,34% de sa valeur lundi à la Bourse de Toronto. La situation s'est améliorée mardi avec un gain de 5,27%, mais mercredi le titre de l'assureur est reparti à la baisse en chutant de 5,23%.

C'est qu'à travers leurs réserves, les assureurs sont très sensibles aux baisses de marché, d'autant plus qu'ils évoluent dans un environnement où les taux d'intérêt sont assez bas. Un mauvais marché boursier nuit aux assureurs, rappelle Jean-René Adam, gestionnaire de portefeuille et vice-président marchés nord-américains chez Hexavest.

« Les assureurs vendent des produits de placement qui ne vont pas bien dans un environnement où les marchés boursiers baissent, ajoute-t-il. De plus, une baisse des les taux d'intérêt n'est pas une bonne nouvelle pour eux, car ils ont un gros portefeuille d'obligations. Ils réinvestissement leur argent dans des taux qui diminuent. »

Même si les assureurs sont sensibles aux baisses de marché, la punition infligée à Manuvie en début de semaine semble exagérée à John Aiken : « Manuvie a l'exposition la plus élevée des trois assureurs canadiens aux taux d'intérêt et aux marchés des actions, écrit-il dans un rapport. Toutefois, le déclin de 8,3% de lundi est une trop grande réaction. »

Selon lui, le secteur financier qu'il faut vraiment surveiller, c'est celui des gestionnaires d'actifs qui risquent de souffrir des événements actuels. Les baisses de marché affectant directement les actifs sous gestion de ces entreprises, elles sont très vulnérables présentement.

« Dans le court terme, c'est notre secteur le moins favori, prévient John Aiken. La baisse de 12,3% du S&P TSX depuis le mois de juin générera non seulement des déclins des actifs sous gestion, mais également une pression plus grande qu'anticipée sur les ventes nettes. »

À la une

Samsung impose la semaine de 6 jours Ă  ses cadres

Mis à jour il y a 30 minutes | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. On ne sait pas si la mesure concernera aussi ses dirigeants canadiens.

Les Ă©quipes de TI ont moins la cote

Les équipes des TI sont moins engagées qu’avant dans les décisions de leurs entreprises, selon le rapport «Portrait TI».

Boeing: perte trimestrielle moins importante qu'attendu mais les livraisons affectées par les incidents

Mis à jour il y a 0 minutes | AFP

Boeing a annoncé mercredi une perte de 343 millions de dollars américains au premier trimestre.